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Une étude propose les plantes supérieures légumineuses à croissance rapide pour traiter les sols pollués par les hydrocarbures

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Nous proposons les plantes supérieures légumineuses à croissance rapide quelle que soit la texture du sol- comme le genre Acacia- capables de séquestrer densément le carbone pour en faire d’une pierre deux coups : traiter le sol et l’air. Cette proposition est des chercheurs Nyolo Lonema Jean-Marie du Département des Sciences de l’Environnement, de la Faculté des Sciences de l’Université de Kinshasa (UNIKIN), Koy Kasongo  Ruben et Bey  Makaly Emmanuel du Département des Géosciences, Faculté des Sciences de l’UNIKIN, et Mawa  Tuzingila  Romulus de Département d’exploration et production pétrolière, Faculté de Pétrole, Gaz et Energies Nouvelles de l’UNIKIN.

Elle (proposition) est contenue dans leur étude intitulée « Bioremédiation des Boues ex-Réservoirs des Raffineries de Pétrole », publiée dans le site de Congosciences en mars 2021.

Pour ces quatre chercheurs, cette étude permet, grâce à la cinétique de dégradation bactérienne qu’elle met en place, de prédire la quantité d’huiles épurée et celle encore présente dans le sol à n’importe quel moment sachant seulement la quantité initiale de carbone, les types de bactéries en œuvre et leur biomasse. La recherche a permis ainsi de confirmer le rôle du sol argileux comme barrière au polluant et celui du sol limoneux comme pourvoyeur de bactéries. Le sable permet quant à lui de réaliser le venting naturel et par ce fait d’aérer le sol. Un mélange bien pondéré du limon au sable permet d’optimiser le traitement sur un fond blindé d’argile.

L’objectif général poursuivi par cette étude était de contribuer à la réduction des risques écotoxicologiques sur les communautés vivantes exposées aux déchets pétroliers. Il s’agissait plus spécifiquement d’isoler les bactéries indigènes capables de biodégrader les hydrocarbures à des concentrations élevées dans le sol; d’étudier la vitesse spécifique de dégradation en déduisant la constante cinétique de premier ordre du processus de bioremédiation; et enfin de. décrire le comportement des plantes utilisées dans l’essai de phytoremédiation des hydrocarbures.

Selon les chercheurs,  le traitement par la bioremédiation est la voie la plus indiquée pour résoudre de manière holistique le problème de pollution des hydrocarbures.

L’utilisation des plantes pour l’extraction des produits toxiques à partir du sol est passée depuis une dizaine d’années de la phase conceptuelle à la phase commerciale. Les recherches de cette étude ont démontré que les plantes réalisent une bioaugmentation des micoorganismes contribuant ainsi à absorber et à dégrader les produits pétroliers. Les faibles coûts associés à la technologie de phytoremédiation ainsi que la possibilité de recyclage de certains métaux expliquent l’intérêt grandissant pour son développement, ont-ils écrit.

Selon les chercheurs, les aérosols couvrent une grande partie de la région d’exploitation pétrolière du bassin côtier en RDC. Ces sols sont ainsi soumis à la pollution continue par les déchets d’hydrocarbures. Une expérimentation en station et in vitro a été réalisée afin d’étudier la possibilité de dépollution de sites pollués de la région de Moanda (PERENCO-SOCIR) par bio-et phyto-remédiation. A cet effet, une combinaison des microorganismes issus des sites de pollution a été utilisée pour dégrader ex-situ, les boues ex-réservoir tenant compte des conditions optimales de vie dans le sol qui sert de diluant.

Dans leur introduction, les chercheurs ont soutenu que l’exploitation des gisements de pétrole n’a cessé d’augmenter depuis le début du siècle dernier. Cependant, l’extraction, le transport et l’utilisation de cette source d’énergie entraînent des risques de pollution de l’environnement pouvant influencer l’équilibre écologique et parfois provoquer la destruction des écosystèmes car cette ressource produit d’énormes quantités des déchets. L’élimination des déchets du pétrole de l’environnement nécessite l’intervention de différents facteurs biotiques et abiotiques. Plusieurs références de la littérature décrivent les plantes comme outil efficient pour la remédiation des métaux toxiques et autres polluants. Cependant, la phytoremédiation est une biotechnologie basée sur la symbiose synergique des racines des plantes et des microorganismes du sol pour décomposer, transférer, désactiver et immobiliser les contaminants de l’environnement. Les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) contenus dans les produits pétroliers sont l’un des polluants organiques persistants (POP) les plus retrouvés dans l’environnement.

Parmi les effets néfastes induits par la présence d’hydrocarbures dans les sols, on peut citer la diminution de la fertilité chimique, de l’aération et de la perméabilité du sol et l’augmentation des substances toxiques. Cependant, l’effet toxique majeur induit par les déchets des hydrocarbures chez l’homme est attribué à la présence des hydrocarbures polycycliques aromatiques qui sont cancérigènes. A cet effet, les techniques de bioremédiation et de phytoremédiation sont actuellement utilisées à travers le monde pour la réhabilitation des sites pollués.

JRB

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