Une étude estime que la mise en place d’une unité de méthanisation dans la province de Kwilu présente plusieurs perspectives d’avenir positives

« La mise en place d’une unité de méthanisation dans la province de Kwilu présente plusieurs perspectives d’avenir positives, notamment la valorisation des déchets organiques (déchets agricoles, déchets alimentaires, fumiers, etc…) ce qui contribuerait à réduire la pollution, tout en produisant du biogaz comme source d’énergie. Le biogaz constituerait une alternative énergétique propre et durable pour la province qui, souvent, souffre de l’absence d’accès à de l’électricité fiable. »

C’est ce qu’ont écrit les chercheures Limpemo Marie Ange et Manaka Amanda dans leur étude intitulée:  » Conception et dimensionnement d’une unité de methanisation dans la la province du Kwilu », présentée durant le mois de février 2025 à l’Institut National des Bâtiments et Travaux Publics (INBTP), dans la section Génie rural.

L’objectif de ce travail était d’apporter une solution innovante aux problèmes de gestion des déchets et de production d’énergie afin d’améliorer la qualité de vie et de stimuler le développement de la région. La méthanisation est définie comme un processus biologique de décomposition des matières pourrissables par des bactéries qui agissent en l’absence de l’air pour transformer les matières organiques en biogaz et en digestat.

Pour les deux chercheures, la méthanisation pourrait aussi avoir un impact significatif sur l’économie de la région, en créant des emplois directs et indirects. Cela pourrait offrir des opportunités de travail à la main d’œuvre locale, tout en améliorant les conditions de vie des communautés locales.

Comme toute innovation, elles estiment que la méthanisation présente des défis majeurs à relever. Il s’agit du manque d’infrastructures et ressources techniques; d’un accès limité à l’énergie et aux financements; de disponibilités et gestion des matières organiques; de sensibilisation et d’adoption des technologies; des questions environnementales et sociales; du manque de cadre réglementaire; et de problème de gouvernance locale.

« Il est essentiel de réaliser une étude de faisabilité approfondie pour évaluer la viabilité économique et technique du projet. L’engagement des parties prenantes locales dès le début est crucial pour promouvoir l’acceptabilité sociale. Établir des partenariats avec des experts et des institutions spécialisées permettra d’accroître les chances de réussite technique. Il est également recommandé d’identifier les sources de matières premières disponibles et d’élaborer un plan financier solide, incluant des subventions potentielles. Enfin, un système de suivi et d’évaluation doit être mis en place pour mésurer les performances de l’unité et son impact environnemental au fil du temps, permettant ainsi d’apporter des ajustements si nécessaire« , ont-elles recommandé.

Limpemo et Manaka ont souligné que l’ossature d’un méthaniseur peut être réalisée à partir de différents matériaux, tels que l’acier, le béton ou même des matériaux mixtes. Pour leur méthaniseur, elles ont opté pour une ossature mixte en béton et en acier. Le béton placé à la partie enfouie du méthaniseur, est privilégié pour sa grande résistance à la pression, une étanchéité accrue et une durabilité face aux conditions du sol et celle de l’intérieur du digesteur. Ayant pour volume 2 165,7 m3, leur méthaniseur peut produire jusqu’à 227 765,9 kWh d’énergie totale annuelle.

Selon les deux chercheures, la province du Kwilu, située en RDC, est caractérisée par une agriculture riche mais souvent sous- exploitée. La gestion des déchets organiques issus de l’agriculture et de l’élevage pose un défi majeur. Parallèlement, le besoin d’énergie renouvelable se fait de plus en plus pressant, notamment dans les zones rurales où l’accès à l’électricité est limité. La méthanisation, qui permet de valoriser les déchets organiques tout en produisant du biogaz, apparaît comme une solution pertinente
LP