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Une étude délimite la répartition de la chenille légionnaire d’automne et des zones bioclimatiques au Sud-Kivu

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Cette recherche fournit des informations importantes sur la répartition de la chenille légionnaire d’automne et des zones bioclimatiques au Sud-Kivu. Compte tenu de la propagation rapide de l’insecte et de la variabilité climatique observée dans la région qui favorisent son développement et sa dispersion, il serait envisagé dans le futur de développer un système de surveillance et des stratégies de gestion efficaces pour limiter sa propagation et les dommages aux cultures.

C’est à cette conclusion que les chercheurs Marcellin C. Cokola, Yannick Mugumaarhahama, Grégoire Noël, Espoir B. Bisimwa, David M. Bugeme, Géant B. Chuma, Adrien B. Ndeko et Frédéric Francis et Frédéric Francis dans leur étude intitulée «Bioclimatic zonation and potential distribution of Spodoptera frugiperda (Lepidoptera: Noctuidae) in South Kivu Province, DR Congo » (Zonage bioclimatique et distribution potentielle de Spodoptera frugiperda (Lepidoptera : Noctuidae) dans la Province du Sud-Kivu, RD Congo). L’étude a été reçue le 15 juin 2020, acceptée le 19 novembre 2020 et publiée dans le site de l’Université catholique de Bukavu (UCB) le 30 novembre 2020. Il convient de signaler que l’étude a été menée par les chercheurs de l’Université  Evangélique en Afrique (UEA) en collaboration avec l’UCB.

Les chercheurs estiment que la température annuelle moyenne, les précipitations annuelles, la saisonnalité de la température et la plus longue durée de la saison sèche ont principalement affecté la distribution potentielle de la chenille légionnaire d’automne. Les zones propices où ce ravageur est susceptible d’être présent dans la province du Sud-Kivu sont divisées en deux corridors. Le corridor oriental couvrant les zones orientales des territoires de Kalehe, Kabare, Walungu, Uvira et Fizi et le corridor occidental couvrant les zones occidentales de Kalehe, Kabare, Walungu et Mwenga.

La chenille légionnaire d’automne (Spodoptera frugiperda), est actuellement un ravageur dévastateur dans le monde entier en raison de sa capacité de dispersion et de son comportement alimentaire vorace sur plusieurs cultures. Un modèle de distribution des espèces MaxEnt (SDM) a été développé sur la base de l’occurrence de la chenille légionnaire d’automne et des données environnementales collectées. Des zones bioclimatiques ont été identifiées et la répartition potentielle de la chenille légionnaire d’automne au Sud-Kivu, à l’est de la RD Congo, a été prédite.

Les chercheurs ont signalé que la chenille légionnaire d’automne est originaire des Amériques tropicales et subtropicales et est un ravageur majeur du maïs. Sa présence a été signalée pour la première fois sur le continent africain en 2016 et en Asie plus tard en 2018. Si les larves de la chenille légionnaire d’automne sont capables d’infester plus de 80 espèces cultivées, les principaux dommages ont été observés sur la famille des graminées (Poaceae) dont le maïs, le riz et le sorgho. Les pertes de rendement peuvent atteindre jusqu’à 73 % lorsque 100 % des plants sont infestés par ces chenilles. Selon Baudron et al., une infestation de maïs de 54,9% pourrait avoir un impact sur le rendement d’environ 12%. En raison de son comportement alimentaire polyphage et de son introduction récente sur le continent africain, la chenille légionnaire d’automne devrait constituer une menace durable pour plusieurs cultures importantes en Afrique. Des études sur les caractéristiques comportementales de ses souches dans l’hémisphère occidental ont indiqué que deux souches principales, à savoir sur riz et sur maïs, sont capables de s’accoupler malgré l’existence de barrières d’hybridation]. Des souches de riz et de maïs peuvent être trouvées et collectées à partir d’une seule espèce de plante hôte. Compte tenu de ces caractéristiques, Nagoshi et al. ont même rapporté que l’infestation africaine peut représenter une nouvelle population hybride avec des caractéristiques d’alimentation comportementales potentiellement incertaines pour devenir un problème sérieux pour l’Afrique, y compris la République démocratique du Congo (RDC).

LP

NB. La photo à la Une est de la FAO

 

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