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Une étude a cherché à cerner l’évolution de la branche occidentale du Système de Rift Est-africain

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Le rift du Kivu, au centre de la branche occidentale du Système de Rift Est-Africain (SREA), s’est développé dans la chaîne mésoproterozoique de Karagwe-Ankole dont l’histoire tectonique est encore mal connue depuis la mise en place des granites à étain vers 985 Ma. Une étude structurale des déformations cassantes a été réalisée par l’analyse cinématique des marqueurs paléotectoniques et néotectoniques de la déformation cassante, décrits géométriquement sur le terrain. Les données d’orientation des plans de faille striés et de fractures diverses ont été inversées pour obtenir les contraintes tectoniques responsables de leur formation, en utilisant la méthode d’inversion des contraintes à l’aide du logiciel Win-Tensor 5.8.8. Les résultats obtenus permettent de reconnaitre trois phases tectoniques cassantes bien distinctes et de proposer une interprétation géodynamique pour cette période. Ces propos sont de Gloire Ganza Bamulezi, enseignant-chercheur au département de Géologie à l’Université officielle de Bukavu et du département de Géosciences à l’Université de Kinshasa (UNIKIN).

Selon le chercheur, la première phase correspond aux premières déformations cassantes observées, à la limite des conditions cassantes et ductiles. Elle affecte indifféremment les roches du Paléo/Méso- et Néoprotérozoique et correspond à un régime compressif à transpressif avec une compression horizontale E-W. Elle résulterait de l’interaction panafricaine entre le bouclier Arabo-Nubien et le craton Congo-Tanzanien dans la partie nord de l’Orogenèse Est-Africaine entre 620  et 550 Ma et/ou de la réactivation durant l’étape terminale de la phase panafricaine suite à la convergence entre les cratons Tanzanien et Dharwar vers 530 Ma (Fritz & al., 2013).

La deuxième phase, également en régime compressif à transpressif mais avec une compression horizontale N-S, serait associée à l’inversion post-Karoo (210 à 180 Ma) liée à l’orogenèse Gondwanide au sud du continent africain actuel (Daly et al., 1991). Quant à la troisième phase d’extension E-W, elle est associée à la néotectonique (depuis 7.5 Ma) suite à la divergence entre les micropalques nubienne et Victoria (rifting) avec une vitesse d’ouverture comprise entre 1.7 mm.an-1 au nord du lac Kivu et 2.3 mm.an-1 au sud du lac Kivu (Saria & al., 2014).

Le chercheur Gloire Ganza a conclu en affirmant que plusieurs marqueurs paléotectoniques présentent une tendance (susceptibilité) au glissement élevée à très élevée (≥60%) lorsqu’ils sont soumis au champ de contraintes associé au rift du Kivu dérivant des mécanismes au foyer des séismes instrumentaux. Ils auraient donc joué suite à leur réactivation parfois visible sur terrain, un rôle prépondérant dans la préfiguration et le développement de ce segment du SREA.

Le chercheur avait présenté un travail intitulé « Chronologie des événements tectoniques cassants dans la région du rift Kivu: rôle dans le développement de la branche W du SREA » lors de la conférence sur la géologie du Congo, organisée par le Centre de Recherches Géologiques et Minières (CRGM) et le Musée Royal d’Afrique Centrale (MRAC) du 24 au 25 octobre 2018 à Kinshasa. Il avait réalisé cette étude avec d’autres chercheurs, notamment G.B. Ganza, G.M. Ilombe, C.B. Kalikone, E.B. Mugisho, E.N. Safari, M. Kanika, M.N. Makutu, C. Nzolang, N. Wazi et  D. Delvaux. Outre le département de Géologie de l’Université officielle de Bukavu, les autres chercheurs proviennent de l’Université de Kinshasa, Département des Géosciences, de l’Université de Liège, Département des Sciences et Gestion de l’Environnement, Belgique, de  Technische Univesitat Bergakademie Freiberg, Faculty of geosciences, geotechnics and mining, Germany ou du Musée Royal de l’Afrique Centrale, Département des Sciences de la Terre, Tervuren, Belgique.

Le Papyrus

 

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