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Un nouveau sommet de l’ONU sur la biodiversité s’ouvre en Colombie : quels sont les enjeux ?

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Le sommet des Nations Unies sur la biodiversité, connu sous le nom de COP16, s’est officiellement ouvert lundi en Colombie, et les espoirs sont grands que les pays négociateurs puissent s’entendre sur une voie à suivre pour préserver la planète.

Considéré comme l’événement le plus important au monde pour la conservation de la biodiversité, le sommet se déroule à Cali, la troisième plus grande ville de ce pays sud-américain, et accueille quelque 15.000 participants, dont une douzaine de chefs d’État, 103 ministres et plus de 1.000 journalistes internationaux.

La COP16, qui vise à promouvoir la coopération internationale, à convenir d’investissements pour protéger les écosystèmes et à renforcer les politiques environnementales mondiales, s’appuie sur le Cadre de travail pour la biodiversité de Kunming-Montréal, un plan historique visant à stopper et à inverser la perte de biodiversité d’ici 2030, adopté lors de la COP15 au Canada.

Qu’est-ce que la « biodiversité » ?
La Convention sur la diversité biologique (CDB) des Nations Unies décrit la biodiversité comme « la diversité au sein des espèces, entre les espèces et des écosystèmes, y compris les plantes, les animaux, les bactéries et les champignons ». Ces trois éléments travaillent ensemble pour créer la vie sur Terre, dans toute sa complexité.

La diversité des espèces maintient l’équilibre de l’écosystème mondial, fournissant dans la nature tout ce dont nous, les humains, avons besoin pour survivre, notamment de la nourriture, de l’eau potable, des médicaments et un abri. La biodiversité est également notre meilleure défense naturelle contre le changement climatique. Les écosystèmes terrestres et océaniques agissent comme des « puits de carbone », absorbant plus de la moitié de toutes les émissions de carbone.

Les délégués de la COP16, officiellement la 16e Conférence des Parties à la Convention des Nations Unies sur la biodiversité, discuteront de la manière de restaurer les terres et les mers qui se dégradent rapidement d’une manière qui protège la planète et respecte les droits des peuples autochtones et des communautés locales.

L’un des principaux objectifs sera de mettre pleinement en œuvre l’engagement « 30 pour 30 » de Kunming-Montréal visant à protéger 30 % des terres et des eaux intérieures de la planète, ainsi que des zones marines et côtières, d’ici 2030.

Des « paysages de cartes postales » inspirent l’action
Marquant le premier rassemblement mondial sur la question vitale de la biodiversité depuis 2022, lorsque les pays se sont mis d’accord sur le cadre historique, la COP16 se déroulera jusqu’au 1er novembre à Cali, la capitale du Valle del Cauca.

La région Pacifique de la Colombie est marquée par des paysages qui pourraient être imprimés sur des cartes postales pour commémorer leur beauté. La Colombie est considérée comme l’un des pays les plus riches en biodiversité au monde, avec 311 types d’écosystèmes continentaux et marins par kilomètre carré.

Abritant plus d’un millier d’espèces d’oiseaux, quatre mille espèces d’orchidées et 53 % de son territoire couvert par des forêts, la sélection de la Colombie comme hôte de la COP16 souligne l’importance de la région dans l’agenda mondial de la biodiversité et le rôle fondamental qu’elle joue dans la protection des écosystèmes.

Plan pour la biodiversité
Lors de la cérémonie d’ouverture du sommet dimanche, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a exhorté les délégations de quelque 190 pays à « faire la paix avec la nature » et à consolider les plans visant à mettre fin à la perte d’habitat, à sauver les espèces menacées et à préserver les précieux écosystèmes de notre planète.

L’appel du chef de l’ONU a été lancé dans un message vidéo lors de la cérémonie d’ouverture du rassemblement. Le Secrétaire général a déclaré : « Le cadre repose sur une vérité claire : pour que l’humanité survive, la nature doit s’épanouir… il promet de réinitialiser les relations avec la Terre et ses écosystèmes ».

M. Guterres a souligné que les délégations doivent quitter Cali avec des investissements importants dans le Cadre de travail pour la biodiversité de Kunming-Montréal, ses fonds connexes et des engagements pour mobiliser d’autres sources de financement public et privé afin d’atteindre pleinement ses objectifs.

« Nous avons un plan pour sauver l’humanité d’une Terre dégradée », a déclaré le Secrétaire général, ajoutant qu’il avait hâte de voir les délégués en personne à la fin de la COP « pour entendre comment vous avez tenu vos promesses ».

La Colombie, « épicentre de l’action climatique mondiale »
La ministre colombienne de l’Environnement et présidente de la COP16, Susana Muhamad, a souligné qu »en comprenant « que si nous sauvegardons toutes les formes de vie, nous nous sauvegardons nous-mêmes, nous érigeons un principe de paix avec la nature, ce qui signifie aussi la recherche de la paix entre les villages ».

L’ancien ministre colombien de l’environnement, Manuel Rodríguez Becerra, a déclaré à ONU Info que l’un des principaux défis est de faire en sorte que les pays progressent davantage dans leurs plans d’action.

« Seuls 20 % des pays ont présenté ces plans nationaux deux ans après la COP15, où ce cadre mondial a été convenu. Nous espérons que, lors de la COP16 à Cali, de nombreux pays présenteront leurs plans nationaux ou seront très prêts », a-t-il déclaré, ajoutant qu’il est important que des progrès soient réalisés dans le système de surveillance pour assurer le suivi de la réalisation des objectifs qui ont été fixés.

« En ce qui concerne le financement, nous devons commencer à combler le déficit avec les ressources actuelles, qui sont de 200 milliards de dollars par rapport aux 700 milliards de dollars nécessaires », a-t-il conclu.
News.un.org

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