Soutenance à l’UNIKIN d’une thèse sur le fonctionnement neurocognitif lié à la maladie «Konzo»

La caractérisation du fonctionnement neurocognitif et adaptationnel de l’adulte exposé à la maladie associée à la consommation de manioc amer (konzo) a été analysée vendredi dans une thèse d’agrégation en médecine à l’Université de Kinshasa (UNIKIN) en Rd Congo.

Intitulée « Caractérisation du fonctionnement neurocognitif et adaptationnel de l’adulte exposé aux substances cyanogènes du manioc », cette thèse a comme objectif de caractériser le trouble neurocognitif, les facteurs y associés et le ralentissement sur les activités quotidiennes de la vie chez l’adulte de Kahemba, un des milieux où sévit la maladie Konzo en RDC», a dit l’auteur de cette thèse, le chef de travaux Hutu Kabamba Bin Kayoka.

Cette recherche transversale, a-t-il dit, a été menée auprès de 406 sujets de 18 à 73 ans vivant dans le territoire de Kahemba dans la province du Kwango. Ils ont été soumis à un dépistage à l’aide du test neurocognitif, un examen clinique neuro-somatique et un dosage de thiocyanate urinaire comme indication d’une intoxication cyanhydrique d’origine alimentaire.

Le récipiendaire a fait savoir que le milieu où les produits de manioc amer insuffisamment roui constituent la principale source de denrées alimentaires, est caractérisé, entre autres, par la dénutrition chronique, l’intoxication chronique au cyanure et l’apparition d’une paralysie spastique nommée «Konzo».

Il a insisté sur le bon traitement de manioc amer avant la consommation, en passant  notamment par la cuisson, le trempage, la fermentation et le rôti. L’impétrant a montré que le trouble neurocognitif léger peut être associé aux difficultés de l’intégration sociale et contribuer à la pérennisation des conditions socio-économiques.

Nécessité de rééducation de la population

Le docteur Hutu Kabamba a, par ailleurs, souligné dans les résultats de cette recherche doctorale, la nécessité de prendre en compte et d’intégrer une rééducation physique des sujets avec konzo dans les politiques de développement des communautés exposées à l’intoxication cyanhydrique chronique d’origine alimentaire.

A cela, il a été ajouté la nécessité de la réhabilitation nutritionnelle, neurocognitive et sociale de l’ensemble de la communauté. Selon l’auteur de cette thèse, des interventions du type holistique sont indispensables en vue de minimiser l’exposition aux substances cyanogènes du manioc amer et appliquer des stratégies visant à promouvoir l’épanouissement optimal et harmonieux de toute la communauté.

Le récipiendaire a, en outre, formulé les recommandations en terme de perspectives visant la formation, les soins à administrer à la population et la recherche scientifique.

Source : Université de Kinshasa