Selon l’OMS, la situation du choléra à l’Est de la RDC est préoccupante
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L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a publié le samedi 11 février 2023 une nouvelle situation globale du choléra dans le monde. Elle signale que depuis la publication des premières informations sur les épidémies de choléra dans le monde le 16 décembre 2022, la situation mondiale s’est encore détériorée, de nouveaux pays signalant des cas et des épidémies.
S’agissant de la région OMS de l’Afrique, cet aperçu global épingle aussi la Rd Congo. « Le conflit en cours dans la province du Nord-Kivu en République démocratique du Congo (RDC) a entraîné un afflux accru de personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays (PDI) vers des camps proches de Goma, au cours des derniers mois de 2022. Le manque d’accès à l’eau et à l’assainissement dans les camps a alimenté l’épidémie de choléra en cours. De plus, la saison des pluies aggrave la situation du choléra dans d’autres provinces orientales, augmentant le risque de propagation régionale. Le Burundi a récemment déclaré une épidémie de choléra dans la ville de Bujumbura, le long des rives du lac Tanganyika et près de la frontière avec la province du Sud-Kivu en RDC », peut-on lire dans ce document.
Pour la région OMS de l’Afrique le document indique aussi la situation d’autre pays : « Alors que le nombre de cas signalés dans certains pays ayant connu des épidémies généralisées en 2022, comme le Cameroun et le Nigéria, est actuellement en baisse, la situation au Malawi continue de se détériorer au début de 2023, puisqu’il signale plus de 600 nouveaux cas par jour. Le pays connaît son épidémie de choléra la plus meurtrière de son histoire avec un taux de mortalité élevé (> 3 %) depuis mars 2022. De plus, le Mozambique voisin a enregistré une forte augmentation des cas et des alertes depuis la mi-décembre 2022, avec des cas signalés dans cinq provinces. , y compris les provinces limitrophes du Malawi ».
Le 26 janvier 2023, la Zambie a notifié à l’OMS une épidémie de choléra dans la province orientale bordant le Malawi et le Mozambique. Il reste un risque élevé de propagation à d’autres pays de la région, notamment la Tanzanie et le Zimbabwe. En outre, trois pays de la Corne de l’Afrique (l’Éthiopie, le Kenya et la Somalie dans la région de la Méditerranée orientale) signalent des épidémies de choléra en cours. La sécheresse continue entraîne des mouvements de population qui augmentent le risque de propagation du choléra, et des niveaux élevés de malnutrition, qui augmentent le risque de conséquences graves du choléra dans la région. Il existe plusieurs urgences graduées et des ressources et des capacités humaines sollicitées en raison d’autres urgences de santé publique (COVID-19, Mpox, malnutrition). De nombreuses zones touchées sont très peu sûres et l’accès à la population est limité, qui a un accès limité aux soins de santé. Le changement climatique entraîne des sécheresses dans certaines régions d’Afrique et des inondations dans d’autres, entraînant une augmentation des déplacements de population et un accès réduit à l’eau potable. Des CFR élevés ont été signalés à partir de plusieurs éclosions. Il existe un risque élevé de propagation régionale à la fois en Afrique australe avec l’approche de la saison des pluies/cyclone et dans le bassin du lac Tchad où la capacité de réponse est limitée en raison de l’insécurité.
S’agissant de cet aperçu global, l’OMS signale que depuis la mi-2021, le monde fait face à une recrudescence aiguë de la 7e pandémie de choléra caractérisée par le nombre, l’ampleur et la simultanéité de multiples épidémies, la propagation dans des zones exemptes de choléra depuis des décennies et des taux de mortalité élevés alarmants.
En 2021, 23 pays ont signalé des épidémies de choléra, principalement dans les Régions OMS d’Afrique et de la Méditerranée orientale. Cette tendance s’est poursuivie en 2022, 30 pays de cinq des six régions de l’OMS ayant signalé des cas ou des épidémies de choléra. Parmi ceux-ci, 14 n’avaient pas signalé de cas de choléra en 2021, y compris des pays non endémiques (Liban et Syrie) ou des pays qui n’avaient pas signalé de cas sur trois ans (Haïti et République dominicaine), tandis que la plupart des pays restants ont signalé des cas plus élevés ; nombre de cas et taux de létalité (CFR) par rapport à l’année précédente
Au 1er février 2023, au moins 18 pays continuent de notifier des cas de choléra. Comme selon les modèles de saisonnalité, de grandes parties du monde sont actuellement en période de transmission faible ou interépidémique, ce nombre pourrait augmenter dans les mois à venir.
LP