RDC : Une étude recense cinq faits majeurs de coalition qui ont émergé à travers les grandes périodes de surgissement des mouvements sociopolitiques
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Au terme d’une recherche intitulée « Trajectoire historique des faits coalitionnels en République démocratique du Congo », le chercheur Emile Libonze Bolelame, Politologue et Chef de Travaux à l’Université de Kisangani, a recensé cinq faits majeurs de coalition qui ont émergé à travers les grandes périodes de surgissement des mouvements sociopolitique.
Cette étude s’est préoccupée d’identifier et d’analyser les « faits coalitionnels » majeurs qui ont émergé au cours de six dernières décennies (1958 – 2018) de l’histoire politique de la RDC. Ces 60 ans ont été marqués par des grandes périodes de surgissement des mouvements sociopolitiques.
Au premier rang figurent les « coalitions ethno-tribales » qui prennent la période de 1958 à 1959 au cours de laquelle, des associations ethno-tribales coalisées se sont muées en partis politiques, pour participer aux premières élections démocratiques pluralistes du Congo (mai 1960).
« L’émergence initiale des « coalitions ethno-tribales » prend la période de 1958 à 1959, lorsque, dans le contexte nouveau d’une décolonisation prochaine du Congo (30 juin 1960), plusieurs associations ethniques et tribales coalisées, se sont muées en partis politiques. Ce grand mouvement de transformation des associations en partis politiques de premières heures a commencé dans la province de Léopoldville, sous l’impulsion des leaders des tribus composant l’ethnie Kongo. Par effet de contagion, le mouvement s’est rapidement étendu, avec l’éveil de conscience des leaders d’autres tribus et ethnies composant les cinq autres provinces (Equateur, Kasaï, Province orientale et Kivu) qui ont existé sous l’Etat indépendant du Congo (EIC), puis le Congo-Belge, à l’époque coloniale », peut-on lire dans son travail.
En deuxième position apparaît le clivage entre le bloc des partis « unitaristes » nationalistes pro Lumumba, opposé au bloc des partis « fédéralistes » à tendance séparatiste pro Kasa Vubu (1960-1965).
A ce sujet, le chercheur écrit : « Au lendemain de l’indépendance de la RDC (1960), une « cartellisation de fait » s’est constituée, démarquant les partis « unitaristes lumumbistes » des autres formations politiques existantes. Dès lors, une différenciation marquée par le clivage idéologique s’est installée au sein de la jeune République, entre les « pro Lumumba », membres du Bloc des partis « unitaristes » nationalistes, et les « pro Kasa- Vubu », partisans du Bloc des partis « fédéralistes » à tendance séparatiste. Les formations politiques éclatées en deux ailes se sont affiliées à l’un ou l’autre de deux blocs, antagonistes. Ainsi, par exemple, l’ABAKO/ Mwinda, le PSA/ Gizenga, le CEREA/ Kashamwu, le BALUBAKAT (anti CONAKAT) appartenant au Bloc des « unitaristes » nationalistes, se sont opposés à l’ABAKO/ Kasa Vubu. Par contre, le MNC/ Kalonji, le PSA/ Kamitatu, le BALUBAKAT (pro CONAKAT) appartenant au Bloc des « fédéralistes » séparatistes se sont opposés, de leur côté, au MNC/ Lumumba ».
En troisième lieu se pointent les « regroupements politiques bipolaires antagonistes » pendant les périodes de Transition politique, qui sont : la CONACO et le FDC (1964-1965) ainsi que la Mouvance Présidentielle et l’USORAL (1992-1997).
En quatrième position figurent les « coalitions hétéroclites » nées dans le contexte des guerres, dont le CNL (1963-1964), l’AFDL (1996-2001) et l’ASD (2002).
Enfin, en cinquième lieu viennent les « coalitions électorales » devenues quasi impératives, depuis les élections démocratiques pluralistes de 2006. Parmi ces « coalitions électorales » figurent essentiellement : l’AMP et l’UN (29 octobre 2006), la MP, DTP et l’AVK (28 novembre 2011) ainsi que le FCC, CACH et LAMUKA (30 décembre 2018).
JRB