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RDC : Une étude récence 13 plantes utilisées pour soigner l’infertilité chez les femmes dans le groupement Mudikwiti, dans le Kwilu

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« Nous avons recensé 13 plantes utilisées pour soigner l’infertilité dans ce groupement. Ces plantes appartenant à 11 familles et sont présumées avoir les propriétés de soigner l’infertilité féminine », ont conclu cinq chercheurs à l’issue d’une étude menée dans le groupement Mudikwiti. Ce groupement est dans le secteur Kilunda, dans la province du Kwilu en République Démocratique du Congo.

Il s’agit des chercheurs Nzodia M.P. et Kiyankay G.R. de l’Institut supérieur pédagogique de Bulungu ; Nganga K.D de l’Institut supérieur pédagogique (ISP) de Eolo, à Kikwit ; Kamb T. J.-C. de l’Université pédagogique nationale (UPN), faculté des Sciences, département de Biologie ; Pwema K.V de département de Biologie, faculté des Sciences de l’Université de Kinshasa.

Leur étude intitulée « Connaissances et traitement naturel de l’infertilité secondaire féminine dans quelques villages du groupement Mudikwiti au Kwilu, R.D. Congo » visait l’identification des causes de l’infertilité secondaire chez la femme, l’inventaire des connaissances des tradipraticiens sur cette anomalie et les mécanismes mis en jeu pour obtenir la guérison.

L’infertilité observée chez les femmes dans le groupement Mudikwiti peut être classée en infertilité primaire ou innée et secondaire, ont-ils indiqué dans leur étude publiée dans le site www.congosciences.cd de novembre 2018, Volume 6, Numéro 3. Les chercheurs ont signalé que l’infertilité secondaire peut être due aux infections sexuellement transmissibles (46,7%), aux avortements criminels (33,3%) et à la béance de l’utérus (20%).

Le pouvoir thérapeutique de certaines plantes recensées dans le groupement Mudikuiti a également été observé par d’autres chercheurs. Les femmes qui souffrent de l’infertilité secondaire dans le groupement Mudikwiti, sont soignées par les tradipraticiens qui utilisent généralement les extraits des plantes. Selon l’ordre d’importance de différentes parties des plantes utilisées, on peut noter la prédominance des racines (46,2%) suivies des écorces (23%), puis viennent ensuite les feuilles (15,2%) et enfin les tiges et les graines qui ont 7,6% chacune.

Parmi ces plantes, on peut citer Thitagina stipulosa, Costus phyllocephalus, Canarium shweinfurthii, Nuclea lotifolia, Bridelia ferriginea, etc.

La décoction (61,5%) reste le mode de préparation le plus utilisé par les tradipraticiens de ce groupement suivi de l’infusion (38,5%). Ces résultats sont en accord avec ceux trouvés par d’autres chercheurs.

Les résultats ont montré que 60% des femmes soignées pour l’infertilité secondaire étaient guéris, ces résultats corroborent presque à ceux de Gurib qui, en 2008, a obtenu 85% de guérison chez les femmes souffrant de l’infertilité féminine et ayant été soignées avec les extraits des plantes.

Les infections sexuellement transmissibles et l’infertilité secondaire peuvent être soignées à partir des écorces des tiges, des feuilles ou des racines de 13 différentes plantes médicinales connues. Les recettes sont préparées le plus souvent par décoction, mais elles occasionnent quelques effets secondaires comme la diarrhée, les malaises et la chaleur abdominale. Aucune synergie n’a été signalée avec d’autres médicaments.

Les chercheurs ont indiqué que les analyses qu’ils ont menées et celles menées par d’autres chercheurs confirment l’efficacité de la médecine traditionnelle utilisant les extraits des plantes pour soigner l’infertilité secondaire féminine et, de ce fait, ils ont conseillé les couples de ne pas perdre l’espoir et leur  recommandent de recourir à la médecine holistique. Des études chimiques et pharmacologiques sont également encouragées afin d’extraire les molécules impliquées.

Signalons que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) reconnaît l’infertilité comme étant une pathologie a part entière et se définit par une absence de conception après 12 mois ou plus de rapports sexuels réguliers non protégés et par un couple en âge de procréer.

Il convient aussi de souligner que la stérilité féminine est un problème grave et fréquent à travers le monde en général et en Afrique subsaharienne en particulier, constituant un des principaux motifs de consultation des couples dans les formations médicales en RDC.  Elle influe profondément sur la paix et le bonheur des foyers pour accéder au statut valorisé d’épouse et de mère. En Afrique noire, une femme mariée doit obligatoirement avoir des enfants de peur d’être marginalisée dans la société. L’infertilité est donc considérée comme un véritable fléau, une vraie calamité, un problème de santé publique dont la gravité dépend de la culture.

JRB

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