RDC : Une étude dans le Sud-Kivu plaide pour l’amélioration des pratiques utilisées pour la conservation des insectes comestibles
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L’énorme diversité d’insectes comestibles observée à Kalehe et Idjwi témoigne des pratiques anthropo-entomophagiques dans la région. En plus d’être un mets délicat et un aliment traditionnel important, les insectes comestibles peuvent contribuer à la sécurité alimentaire, environnementale et financière grâce aux opportunités commerciales locales. Les ménages peuvent compter sur des insectes comestibles pour satisfaire leurs besoins nutritionnels au lieu du bétail conventionnel. Les pratiques et technologies autochtones utilisées pour la récolte, la transformation et la conservation des insectes comestibles doivent être améliorées pour répondre aux normes internationales afin d’accroître le marché et de capitaliser sur le potentiel économique des insectes comestibles.
Les chercheurs Jackson Ishara, Marcellin C. Cokola, Ariel Buzera, Mercy Mmari, David Bugeme, Saliou Niassy, Karume Katcho et John Kinyuru de l’université catholique de Bukavu sont arrivés à cette conclusion à l’issue de leur étude intitulée « Biodiversité des insectes comestibles et pratiques d’anthropo-entomophagie dans les territoires de Kalehe et Idjwi, R.D. Congo ». Ce travail a été publié dans Journal of Ethnobiology and Ethnomedicine en janvier 2023.
Cette étude visait à explorer la biodiversité, la perception, la consommation, la disponibilité, les plantes hôtes, les techniques de récolte et de transformation des insectes comestibles.
Les chercheurs ont indiqué que situés à l’Est de la Rd Congo, dans la province du Sud-Kivu, Kalehe et Idjwi sont deux territoires relativement inexplorés avec peu ou pas de recherches sur les insectes comestibles même si la pratique de l’anthropo-entomophagie est répandue.
Les résultats de cette étude ont mentionné neuf insectes comestibles, à savoir Ruspolia differens Serville 1838 (sauterelle), Gryllotalpa Africana Palisot de Beauvois 1805, Locusta migratoria Linnaeus 1758 (Criquet migrateur), Macrotermes subhyalinus Rambur 1842 (Termites), Gnathocera trivittata Swederus 1787, Rhynchophorus phoenicis Fabricius 1801 (coléoptères), Vespula spp. Linnaeus 1758, Apis mellifera Linnaeus 1758 (Guêpe commune) et Imbrasia oyemensis Rougeot 1955 (Abeille domestique) ont été enregistrés comme étant consommés sous forme de larves, de pupes et d’adultes.
Les chercheurs ont souligné que « Ruspolia différens et M. subhyalinus ont été signalés comme étant les plus préférés par les consommateurs des territoires étudiés. Un nuage de points de matrices et les corrélations de Pearson ont montré une corrélation négative entre les préférences basées sur le goût, la taille et la forme, ainsi que la valeur nutritionnelle perçue. Leur disponibilité saisonnière diffère d’une espèce à l’autre et est corrélée à la disponibilité des plantes hôtes. Les techniques de récolte et les méthodes de transformation et de conservation dépendent des espèces, des connaissances et des pratiques locales ».
LP