RDC: Une étude appelle à la mise en œuvre des stratégies de gestion durable du bassin du lac Ilodi
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Le Chef des travaux Rigobert Lunga (Photo) a défendu avec brio son mémoire de Master/DEA le jeudi septembre 2024 à l’École régionale de l’eau de l’Université de Kinshasa sur le thème : « Analyse de la dynamique des petits systèmes lacustres du Bassin du Congo dans le contexte des changements environnementaux : Cas du Bassin du lac Ilodi dans la province du Kwango, RDC. »
Cette étude avait pour but de contribuer à la gestion durable des petits systèmes lacustres en général et celui du lac Ilodi en particulier dans le contexte des changements environnementaux, de 2000 à 2022. La recherche s’est basée sur le Système d’Information Géographique et la télédétection, appuyée par des analyses documentaires et des enquêtes.
Les résultats obtenus montrent que le bassin versant du lac Ilodi est de forme quasi-circulaire et a une surface totale de 2117700 m2 avec un périmètre de 6358,25 m. Ce lac est creux (Ic = 3,441), de type topographique mature et endoréique, avec un indice de compacité égal à 1,2. Il occupe 5,58 hectares avec un volume de 457560 m3 et une profondeur maximale de 8,2 m. De par son pH qui oscille entre 4 et 6 unités, le lac Ilodi est considéré comme un lac en transition. La courbe hypsométrique montre que 22,6 % du système a une altitude ≤ 560 m et 100 % du bassin a une altitude ≤ 700,1 m.
Outre les holoplanctons, la végétation arborée et savanicole colonise ce bassin, avec une prédominance des espèces appartenant à la famille des Araceae. La taxinomie ichtyofaunique renseigne une abondance d’espèces appartenant aux ordres des Hemiptera, Squamata, Cichliformes et Siluriformes.
Le couvert végétal arboré de ce bassin présente une physionomie déboisée (K= 14,067%) et a perdu 23,22 ha entre 2000 et 2010 ; et 26,64 ha de 2010 à 2022, soit un taux de changement global négatif de -0,625.
La superficie du lac a connu une augmentation de 1,8 ha soit un taux de changement positif égal à 0,476 entre 2000 et 2022. Entre 1990 et 2000, la zone d’étude a fait face à des nombreuses périodes de sécheresse. La sècheresse extrême s’est manifestée en 2010 avec un Indice Standardisé de Précipitations (SPI) de -2,21. Les années 2002 et 2020 étant excédentaires en termes de précipitations avec des SPI respectifs de 3,11 et 1,39 associées au déboisement côtier ont eu un impact sur le lac. Notamment, l’élargissement du périmètre mouillé du lac et sa sédimentation. La sécheresse hydrologique était très prononcée pendant la décennie 2000-2010.
Les deux autres décennies étant caractérisées par une humidité allant de la normale au fort. L’Indice Standardisé de Précipitations et Evapotranspirations (SPEI 9 mois) dans ce bassin du lac Ilodi pour la période allant de janvier 1990 au décembre 2022 est ainsi caractérisé par quelques irrégularités, avec des périodes de signal climatique intervenues entre 2005 et 2006.
L’analyse par Indice de Différence Normalisé des végétaux (NDVI) a révélé l’existence des zones à forte activité photosynthétique avec des valeurs plus grandes selon les années d’études (0,2 – 0,33 ; 0,21 – 0,31 ; 0,28 – 0,36).
De plus, l’Indice de Différence Normalisé de l’Eau (NDWI) indique qu’en 2022 l’eau a occupé une surface importante atteignant un indice de 0.2, contrairement aux autres années (2000 et 2010). Cette étude enrichie par les analyses FFOM et AFCM a démontré la pertinence de la mise en œuvre des stratégies de gestion durable du bassin du lac Ilodi.
LP
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