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RDC : Lutte contre les infections du site opératoire. Des écarts entre les pratiques et les recommandations internationales

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Il existe des écarts importants entre les pratiques et les recommandations internationales dans les sites opératoires en RDC. Une étude vient de confirmer ce que pensait plus d’un Congolais à ce sujet. Sept chercheurs sont arrivés à cette conclusion à l’issue d’une étude menée du 1er janvier au 30 juin 2014 à l’Hôpital Dipumba dans la ville de Mbuji-Mayi, à la Province du Kasaï Oriental.

Il s’agit des chercheurs Mukenga M.,  Mbayabu M., Ngoya K., Nzembu K., Kanda B., Kabumba K., et Mukuna M. Ils sont soit de la faculté de Médecine de l’Université officielle de Mbuji-Mayi, du département d’anesthésie et réanimation des Cliniques universitaires de Kinshasa, du service de chirurgie de l’hôpital de Dipumba ou de l’Institut supérieur de technique médicale de Mbuji-Mayi soit de deux de ces structures.

Les objectifs poursuivis par ces chercheurs étaient d’évaluer la pratique de l’antibioprophylaxie en chirurgie et de déterminer la fréquence de survenue de l’infection du site opératoire dans ce milieu.

« L’antibioprophylaxie correspond à la prescription des antibiotiques en l’absence d’infection afin d’éviter la survenue d’une infection lors d’un événement à risque (acte chirurgical, geste endoscopique, accouchement). L’objectif essentiel de cette antibioprophylaxie est la réduction de l’incidence des infections postopératoires en prévenant la colonisation bactérienne du site opératoire », expliquent les chercheurs dans leur étude.

Ils estiment que l’antibioprophylaxie est une stratégie de prévention indéniable qui justifie une analyse et ont souligné que cette stratégie a fait l’objet de plusieurs recommandations validées par les sociétés savantes concernant les règles de prescriptions.

Le critère de jugement qu’ils avaient retenu était la conformité globale des pratiques observées aux cinq critères majeurs définis par l’Agence Nationale d’Accréditation et d’Evaluation en Santé  (ANAES), à savoir l’antibioprophylaxie indiquée et réalisée ; le choix de la molécule d’antibiotique conforme au protocole établi ; l’ horaire ou moment de la première administration adapté par rapport au moment de l’incision ; la dose de la première injection conforme au protocole établi ; et la durée de l’antibioprophylaxie conforme au protocole.

Pour qu’une prescription soit jugée globalement conforme, il est nécessaire que les cinq critères mentionnés ci-dessus soient respectés.

Soixante-deux patients d’âge médian de 35 ans (âge extrême : 18-80 ans) étaient inclus dans cette étude. La majorité des patients étaient de sexe féminin, soit

66,13% ; et l’âge médian était de 36 ans (âge extrême : 18-73 ans) pour les patients féminin et de 33 ans (âge extrême : 18-80 ans) pour les patients masculin.

Les chercheurs ont finalement abouti au résultat indiqué ci-haut qu’il existe des écarts importants entre les pratiques et les recommandations.

Il s’avère donc nécessaire de prendre des mesures pour améliorer ces pratiques afin d’en maximiser les avantages et minimiser les inconvénients au bénéfice des patients et des praticiens, ont noté les chercheurs.  S’agissant de ces  mesures, ils ont proposé la formation du personnel sur l’hygiène hospitalière; la formation en Antibiologie en général, en Antibiothérapie et en Antibioprévention en particulier ; la mise en place de manière concertée d’un protocole local d’antibioprophylaxie basé sur des critères validés et selon des procédures écrites en tenant compte de nos réalités ; la vulgarisation du protocole mis en place ; rendre disponibles les antibiotiques recommandés en antibioprophylaxie (Antibioprévention).

Les infections du site opératoire représentent de 25 – 40% des infections associées aux soins et constituent une cause majeure de morbidité après une intervention chirurgicale, ont souligné les chercheurs dans leur étude.

Ces infections ont une répercussion  socioprofessionnelle et économique : elles allongent la durée du séjour hospitalier, retardent la reprise de l’activité professionnelle, et causent un préjudice moral ou financier, voire décès du patient ; ce qui justifie la mise en place de la surveillance et de la prévention de ces infections, peut-on lire dans cette étude.

C’est une question qui vaut son pesant d’or car l’hygiène dans les sites opératoires du pays laisse à désirer.

Jean-René Bompolonga

Source: www.congosciences.org

Volume 5, Numéro 1, Mars 2017

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