RDC : Les tiques sont permanentes sur les bovins et les ovins à l’Ouest du pays, selon une étude
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« Les tiques sont permanentes sur les bovins et les ovins élevés à l’Ouest de la République Démocratique du Congo (RDC). Sur 938 tiques récoltées, trois genres ont été identifiés, à savoir Amblyomma, Rhipicephalus et Hyalomma ».
C’est le résultat d’une enquête réalisée dans deux écosystèmes (savanes et forêts) à l’Ouest de la RDC pour identifier les espèces des tiques infestant les bovins et les ovins en vue d’actualiser la cartographie des tiques de cette partie du pays, d’évaluer leur abondance ainsi que les risques qu’elles peuvent engendrer sur ces animaux. Ces enquêtes ont été conduites au Plateau de Batéké (Zone de savanes) et au Ranch de Mushie (Zone de forêts) durant six mois, soit de novembre 2012 à avril 2013.
Intitulée « Identification et Ecologie des tiques infestant les bovins et les ovins dans les écosystèmes de savane et de forêt à l’Ouest de la RDC » et publiée par le site « Congosciences.cd » en novembre 2019, cette étude a été menée par Nsalambi Nsuka Steve1, Kabamba Mwamba Matthieu Willy, Mbale Pembele Yves, Kabambi Ngabu Prosper, Makumbu Lubamba Trésor, Mpiana Tshipambe Serge et Masumu Mulumbu Justin. Ces chercheurs proviennent de la Direction de production et de la Santé Animales du Ministère de l’Agriculture, Pêche et Elevage de la RDC, du Centre Interdisciplinaire de Gestion du Risque Sanitaire de Kinshasa du Laboratoire Vétérinaire de Kinshasa, de la Faculté de Médecine Vétérinaire de l’Université Pédagogique Nationale, de l’Institut National de Recherche Biomédicale et de l’Institut Supérieur de Statistique de Kinshasa.
Selon les scientifiques, sur 938 tiques récoltées, trois genres de tiques ont été répertoriés à l’aide de clés d’identification parmi lesquels Amblyomma sp (89,1%), Rhipicephalus sp (10,5%) et Hyalomma sp (0,4%). Une forte prédominance d’Amblyomma variegatum a été observée dans les deux écosystèmes. Ainsi, les trois genres identifiés ont été présents au Plateau des Batéké (écosystème des savanes), tandis qu’un seul genre (Amblyomma) a été trouvé à Mushie (écosystème des forêts). Sur les animaux, la plupart des tiques ont été récoltées sur la partie ventrogénitale (75%).
Pour les auteurs de cette étude, ces résultats peuvent déjà constituer une brèche pour l’actualisation de la cartographie des tiques à l’Ouest de la RDC. Une bonne conduite de l’élevage et une application hebdomadaire des acaricides sur les animaux sous forme de bain ou par aspersion constituent des solutions envisagées en première ligne dans la lutte contre les tiques.
Ils ont souligné que ces investigations n’ont pas révélé de différences significatives sur la distribution des tiques dans ces deux écosystèmes, mais l’abondance relative des tiques a été importante au plateau de Batéké qu’à Mushie.
En introduisant leur étude, les chercheurs ont indiqué que la connaissance de la distribution des tiques dans une région constitue donc une étape très importante pour une bonne connaissance de l’épidémiologie des maladies qu’elles peuvent transmettre et participe, par conséquent, à la mise en place des stratégies plus appropriées de lutte tant contre ces vecteurs que contre les maladies qu’elles transmettent. La RDC dispose de plusieurs zones écologiques avec un important gradient climatique très diversifié, mais la distribution des espèces de tiques dans ces régions n’est pas encore bien définie et les rares études réalisées dans toute l’étendue du pays remontent à l’époque coloniale. Actuellement, les récentes investigations menées sur les tiques par Kalume et autres en 2013 se limitent à l’Est du pays et ne présentent aucune situation sur les espèces de tiques présentes à l’Ouest du pays même si les activités pastorales y sont actives.
Dans leur conclusion, les chercheurs recommandent que d’autres études soient menées non seulement pour identifier les hémiparasites qu’elles véhiculent dans cette région, mais également pour la détection d’autres espèces des tiques qui y circulent en vue de l’établissement complet de leur cartographie.
JRB