RDC : Les participants aux Etats généraux de l’agriculture ont produit 105 recommandations
4 min readDu 27 au 29 septembre 2021 ont eu lieu les Etats généraux de l’agriculture à Kinshasa. Les travaux ont été clôturés par le ministre de l’Agriculture, Désiré M’Zinga Birihanze. Selon le site du ministère de l’Agriculture 105 recommandations et pistes de solution ont été formulées. Après toilettage, elles seront remises au ministre pour des « dispositions utiles ». Le site du ministère ne dit rien sur l’une ou l’autre recommandation, cependant, certains médias ont eu à publier quelques-unes.
Voici ce qu’on peut lire sur le site du ministère à propos des résultats de ces assises :
Les retombés des Etats Généraux
Au terme de ces travaux intenses et inclusifs sous la supervision permanente du Ministre de l’Agriculture, les participants se sont regroupés en cinq sous-commissions pour traiter des problématiques ayant trait aux matières qui entravent le développement agricole, à savoir : 1) les marchés des produits agricoles, 2) la gouvernance agricole, 3) la coopération extérieure, 4) les finances agricoles et 5) la production et la protection des végétaux. Après identification minutieuse des problèmes qui font obstacle au développement du secteur agricole, les participants ont produit une suite des propositions à la fois concrètes, réalistes et surtout orientées vers un positionnement du secteur agricole comme un des principaux leviers de l’économie nationale congolaise et d’en faire l’outil principal pour éradiquer l’insécurité alimentaire et nutritionnelle dont souffre une large partie de la population congolaise.
Les 105 recommandations et pistes de solutions issues de ces travaux ont été coulées sous forme d’un rapport qui sera toiletté par un groupe restreint d’experts avant d’être soumis à Son Excellence Monsieur le Ministre de l’Agriculture pour dispositions utiles.
Quelques recommandations publiées ici et là
Dans certains médias, quelques recommandations ont été rendues publiques. Voici quelques unes : Désenclaver les bassins de production sur l’ensemble du territoire national ; renforcer l’organisation des marchés des produits des matériels et des intrants agricoles de qualité ; renforcer les infrastructures et logistiques d’appui à la commercialisation des produits agricoles.
Il s’agit aussi de renforcer le système d’information des marchés et de promotion des produits agricoles ; d’améliorer la compétitivité des produits agricoles congolais sur le marché international ; de vulgariser les lois et les textes règlementaires régissant l’accès au marché agricole ; la définition et la mise en place par le Gouvernement central de la politique agricole nationale avant le premier trimestre de l’année 2022.
D’autres recommandations invitent la mise en place au sein du ministère de l’Agriculture, un cadre d’identification et coordination des projets et programmes… ; d’impliquer les différents services du ministère de l’Agriculture aux niveaux provincial et local, dans la mise en œuvre de tous les projets agricoles ; de respecter les accords de financement pour éviter les dépenses inéligibles ; de cibler les zones d’intervention de projets et faire ce ciblage sur base des critères objectifs et de manière équitable.
Les participants n’ont pas manqué de fustiger le faible taux d’allocation budgétaire en problème dans le secteur de l’agriculture. Et comme solution, ils recommandent aux autorités compétentes de développer un plaidoyer permanent pour une meilleure allocation budgétaire en raison de 10% du budget national alloué au secteur de l’agriculture, en se référant à la Déclaration de Maputo dont la RDC est signataire depuis plus de 15 ans aujourd’hui. Bravo alors aux participants pour cette recommandation. Le problème reste à savoir s’ils seront écoutés.
Ils ont aussi recommandé de redynamiser les organes de suivi et contrôle des subventions du ministère de l’Agriculture ; de mettre en place un registre national d’agriculteurs ; de développer des produits innovants, notamment le numérique, pour digitaliser et renforcer la traçabilité des transactions de la chaine de valeur agricole ; de vulgariser le Code des investissements sur toute l’étendue du pays ; de renforcer le système de promotion et des opportunités du secteur agricole ; de compléter l’arsenal juridique régissant le secteur agricole ; de mettre en place le cadastre agricole et la numérisation de ce secteur.
On ne sait pas à ce stade quel est le sort réservé à l’idée de la création d’une banque nationale pour financer l’agriculture. Il faut attendre la mouture finale des résultats de ces assises pour être fixés. Cependant, ce serait une bonne chose si les participants n’y auraient accordé un quelconque intérêt.
JRB
La photo à la une est du ministère de l’Agriculture