RDC : les investissements chinois dans les infrastructures dépendront du prix du cuivre
2 min readKinshasa recevra 324 millions $ par an pour des projets d’infrastructures jusqu’en 2040, tant que le prix du cuivre restera supérieur à 8000 dollars la tonne. Si le cours du métal rouge tombe en dessous de ce seuil, le financement diminuera progressivement jusqu’à s’arrêter à 5200 dollars la tonne.
Les investissements chinois dans les infrastructures en République démocratique du Congo (RDC) prévus par l’avenant au méga-contrat minier signé en mars dernier entre les deux pays dépendront de l’évolution des prix du cuivre sur le marché international, selon le document publié le vendredi 3 mai 2024 sur le site Web officiel du gouvernement congolais.
Le méga-contrat « minerais contre infrastructures » a été signé avec Pékin en 2008 par l’administration de l’ancien président Joseph Kabila. Il stipulait dans sa version initiale que les groupes chinois Sinohydro Corporation et China Railway Engineering Corporation doivent construire des infrastructures (routes, ponts, hôpitaux, fourniture d’eau potable, etc.) pour un investissement global de 3 milliards de dollars entre 2008 et 2040 en échange d’une participation de 68 % dans la Société sino-congolaise des mines (Sicomines), une coentreprise spécialisée dans l’exploitation du cuivre et du cobalt avec la société minière publique congolaise Gécamines.
A l’issue d’âpres négociations qui se sont déroulées ces derniers mois entre Pékin et Kinshasa, le montant total de ces investissements a été porté à 7 milliards de dollars pour refléter la valeur réelle des concessions minières. Sur ce montant, environ 1,5 milliard de dollars ont déjà été déboursés depuis 2008.
Selon le nouvel avenant au contrat, la RDC recevra 324 millions de dollars par an de ses partenaires chinois pour des projets d’infrastructures jusqu’en 2040, tant que le prix du cuivre restera supérieur à 8000 dollars la tonne.
Si le prix du métal rouge dépasse les 12 000 dollars la tonne, 30 % des bénéfices supplémentaires réalisés par les groupes chinois seront consacrés au financement de nouveaux projets d’infrastructures. S’il tombe en dessous de 8000 dollars, le financement diminuera progressivement jusqu’à ce qu’il s’arrête complètement à 5200 dollars la tonne.
Selon les termes du contrat remanié, le projet bénéficie d’une « exonération totale de tous les impôts indirects ou directs, taxes, droits de douane et redevances jusqu’en 2040 ».
Pour rappel, la RDC est le premier producteur mondial de cobalt et l’un des trois premiers producteurs de cuivre à l’échelle internationale.
Agence Ecofin du 7 mai 2024