RDC : Le taux de destruction d’arbres estimé à 64,5% dans les forêts environnantes de Bandundu-ville
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Un avocatier abattu
L’analyse des opérations liées à l’exploitation du bois dans les forêts environnantes de Bandundu-ville a ressorti un taux de destruction d’arbres de 64,5 % pour les 36 chantiers d’exploitations. Le calcul des dégâts causés sur les arbres a également montré que 31.14 % d’arbres sont endommagés lors de l’aménagement des sites d’exploitations ; et enfin 12.4 % d’arbres sont détruits lors de l’abattage ou chute d’arbres. C’est à ce résultat que Tanzo Mangwini Arnold de la Faculté des Sciences Agronomiques Département de Gestion des Ressources Naturelles, a abouti dans son étude intitulée « Exploitation artisanale de bois d’œuvre à Bandundu-ville et ses environs ». Travail publié en 2015 à l’UNIKIN, puis relayée dans le site d’eadev-agro-congo.
L’objectif général de ce travail visait à établir un état des lieux des forêts environnantes de Bandundu-ville soumises à l’exploitation artisanale de bois d’œuvre et ressortir les différents impacts.
L’enquête menée auprès d’exploitants forestiers artisanaux à Bandundu-Ville et les villages environnants a révélé 36 acteurs, tous des hommes œuvrant dans l’exploitation artisanale de bois d’œuvre dans ces forêts. Ces exploitants ont été interviewés au village et en forêt lors de l’enquête afin de réunir quelques informations en rapport avec le métier dont les préoccupations principales figuraient sur la fiche d’enquête.
Il ressort de l’enquête que 3 % d’exploitants connaissent ou ont la technique de la protection de la forêt et 97 % les ignorent. 60,6 % des interviewés pensent que les aspects économiques sont les principales causes de l’exploitation contre 19,4 % qui estiment que c’est la construction des infrastructures de la ville de Bandundu puis 11,9 % et 8 % disent que cela est favorisée respectivement par la croissance démographique et des questions d’ordre institutionnel.
Il ressort, souligne aussi le chercheur, après l’enquête que 8,2 % n’ont aucune idée pour l’estimation des arbres à couper, 5,5 % ne s’en rendent pas compte, 14 % disent que c’est le diamètre, 58,3 % disent que c’est par l’observation et 14 % disent c’est difficile à savoir. Par rapport au choix des essences exploitées 19.4 % disent que c’est par observation, 11,1 % par la disponibilité, 33.3 % par la grandeur et 36,2 % reconnaissent que c’est sur la demande sur le marché.
Par rapport au niveau d’instruction dont 30,5 % n’ont jamais été à l’école (sans niveau), 14 % ont décroché leurs certificats d’étude primaire et 55,5 % diplômés d’Etat. Pour l’accès aux ressources exploitées, 75 % des exploitants commencent à faire des longues distances et seulement 25 % reconnaissent d’avoir un accès facile aux ressources exploitées.
Par rapport à l’origine géographique après l’enquête sur terrain, le chercheur a remarqué que les 100 % des exploitants proviennent de Bandundu-ville. Six (6) essences en pourcentage (%) souvent exploitées dans ces forêts à savoir : Aboura (Hallea stipulosa) 38.8 %, Sapelli (Entandrophragma cylindricum) 19,4 %, Wanda (Prioria balsamifera) 13,8 %, Kambala (Milicia excelsa) 11,4 %, Lifaki (Entandrophragma angolense) 8.3 %, et Padouk (Pterocarpus soyauxii) 8,3 % ont été révélés. Elles sont la plupart de la famille botanique des Fabaceae /caesalpinioideae.
Le chercheur Tanzo a formulé quelques recommandations. Aux exploitants, il leur a suggéré d’entreprendre d’autres activités alternatives que l’exploitation artisanale telles que la pisciculture et la culture des agrumes dans des formations herbeuses entourant le secteur ; de souscrire aux projets de reboisement dans leur contrée afin de réduire la pression sur les forêts naturelles.
Il a recommandé au gouvernement, entre autres, de prendre en compte la population locale dans toute prise de décision relative à l’exploitation forestière ; de sensibiliser la population locale et les exploitants artisanaux pour une utilisation rationnelle des forêts ; que l’administration ayant en charge la forêt de définir clairement les superficies couvrant les zones de coupe des exploitants artisanaux des bois d’œuvre…
LP