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RDC : Le Professeur Jacques Batumike: « la connaissance de nos ressources naturelles, en qualité et quantité, est une des clés pour le plan du développement du pays »

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 Le Papyrus : Plusieurs organisations de la société civile œuvrant dans le secteur des ressources naturelles ont formulé ces dernières années le souhait de voir l’Etat congolais initier une étude pour connaître toutes les ressources naturelles du pays. Etes-vous favorable à une telle initiative ?

Prof Jacques Batumike : Les ressources naturelles de la République Démocratique du Congo sont énormes mais jusqu’à ce jour le gouvernement Congolais ne connaît pas exactement ce qui se trouve dans son sol et sous-sol. Les organisations de la société civile ont raison de demander cela car la connaissance de nos ressources naturelles, en qualité et quantité, est une des clés pour le plan du développement du pays. Le gouvernement actuel a un ministère de Plan qui devrait déjà faire des projections en se basant sur ce que le pays a, malheureusement même le Département des mines qui a la géologie dans sa charge ne maitrise pas ce domaine. Nous avons toujours parlé de la réouverture des services géologiques qui doivent faire le travail de cartographie et métallogénie dans chaque coin du pays. La division des mines et géologie a été réduite a une boite de collection des taxes seulement au lieu d’être un bureau d’étude et de planification. Curieusement, on a créé le cadastre minier qui distribue des terrains parfois sans savoir ce qui se trouve dans ces terrains. On se réfère toujours aux rapports d’exploration des compagnies minières, mais là encore faudra-t-il que ces rapports soient bien gardés dans nos archives. Nous nous referons toujours sur la carte métalogénique des années 70, qui doit être dépassée. Je crois que maintenant que l’on commence petit à petit à parler de ces ressources naturelles, il est temps que tous les services concernés soient réunis pour arrêter une stratégie commune. Les institutions comme les universités qui ont les ressources naturelles dans leurs filières, le ministère des mines, le cadastre minier ainsi que toutes les agences rattachées à ces institutions pourront constituer une base pour le début de cette étude.

Le Papyrus : Compte tenu de l’immensité du pays, une telle étude est-elle possible ?

Prof Jacques Batumike  ; Cette étude est possible, bien sûr elle prendra du temps mais elle doit déjà être initiée. Rome n’a pas été construite en un jour. L’étape initiale est de rassembler toutes les données publiées et non publiées sur les ressources naturelles du pays. Une telle étude initiale peut être faite dans le Centre de recherches géologique et minière (CRGM) qui a les capacités qu’il faut pour cette étude bibliographique en associant les universités. Une fois cette étape faite, les gens doivent se mettre ensemble pour un état de lieux de nos connaissances sur ce domaine et voir quelles sont les régions qui sont prioritaires pour un début. C’est un projet et si nous ne commençons pas maintenant nous serons en retard, surtout maintenant que nous parlons d’un Congo debout. Nos services doivent être en mesure de dire aux investisseurs ce que nous avons, et savoir orienter les gens suivant ce dont ils ont besoin.

Le Papyrus : D’après vous, quelles sont les expertises nécessaires dont le pays
aura besoin pour une telle entreprise ?

Prof Jacques Batumike : La République Démocratique du Congo a beaucoup d’experts, des gens qui ont démontré et prouvé leurs capacités dans le domaine de la géophysique, métallogénie, géologie structurale, cartographie, géochimie, etc. Ce sont là les expertises que nous avons besoin pour une telle entreprise. Il y a beaucoup des Congolais qui sont dans la diaspora et prêts à donner de leur temps gratuitement pour faire un tel travail. Nous n’avons pas besoin de donner un tel marché a une entreprise privée car ces sont des données chères et que nous devons garder jalousement. Apres l’étape initiale d’un tel projet les gens doivent se mettre ensemble pour voir qui va faire quoi ou faire des petites équipes selon les expertises. Curieusement il y a beaucoup des gens dans nos ministères qui pensent tout connaître mais ceci est un exercice qui demande que chacun amène sa pierre. Un tel projet constitue une des pierres angulaires du développement et on peut toujours attirer un financement des agences de développement.

Le Papyrus : Quel peut être l’apport de l’expertise congolaise opérant à l’extérieur du pays ?

Prof Jacques Batumike : Il y avait récemment une structure qui devait s’occuper de l’enregistrement des Congolais vivant à l’étranger. C’est une bonne idée car l’expertise Congolaise qui est à l’extérieur n’est pas moindre. La majorité des experts Congolais qui sont au pays ont été formes à l’étranger, donc ceux qui sont encore à l’étranger ont continué à bénéficier de nouvelles technologies jusqu’à ce jour. Il sera important d’impliquer ces Congolais de l’étranger dans ce projet. Non seulement qu’ils pourront contribuer directement mais ils peuvent aussi faire bénéficier de leurs contacts à l’étranger pour la réussite du projet. Ils sont en contact avec l’étranger où la majorité de grandes compagnies et institutions que nous avons besoin sont situées

Le Papyrus : Votre mot de la fin

Prof Jacques Batumike : Prenons l’exemple des pays développés à vocation minière comme l’Australie. Dans ce pays, chaque état (ou province) a un service de géologie qui est actif et produit de nouvelles cartes géologiques et constitue le point de départ pour tout celui qui veut investir dans les mines. Même les Etats Unis ont un service géologique. La R.D. Congo, étant un scandale en ressources naturelles, doit avoir un service proprement organisé qui s’occupe de la connaissance et de la planification (la façon dont nos ressources sont exploitées) de nos ressources pour le développement. Nous passerons mais nous devons laisser au moins aux enfants de nos enfants des structures qui vont les aider à tenir leur tète haute. Ca fait toujours mal d’entendre que le Musée Royal de Tervuren possède plus des données sur nos ressources naturelles que nos ministères. Il est temps de nous prendre en charge et prendre notre destin en mains pour un grand Congo.

 

Propos recueillis par Jean-René Bompolonga sur internet

Dr Jacques Batumike M. travaille en Macquarie University, Sydney, Australie

 

 

1 thought on “RDC : Le Professeur Jacques Batumike: « la connaissance de nos ressources naturelles, en qualité et quantité, est une des clés pour le plan du développement du pays »

  1. un bon article prof, mais nous les citoyens congolais et nos dirigeants, nous cherchons le pouvoir et les les ressources minéral indivuduellel pour s’enrichir pas pour le développement des notre pays.

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