RDC : Le Jardin botanique d’Eala à Mbandaka donne l’alerte pour sa survie

En conclusion, les 10km d’allées du Jardin botanique d’Eala signalées ci-dessus, n’existent que de manière indicative et à ce jour, Eala est méconnaissable et ressemble à la forêt primaire de Baombi sur la route de Buta dans la Province Orientale. Il y a donc urgence de sauver ce lieu mythique des loisirs et de tourisme, qui joue un rôle remarqué dans la lutte contre les effets néfastes des changements climatiques.  

Ces écrits sont de Teddy Ntendayi, Directeur chef de service de la Direction des Archives et Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (Dantic), dans une correspondance datée du 23 août 2021 à Mbandaka et publiée dans le site du ministère de l’Environnement et Développement durable. Le jardin botanique d’Eala se situe dans la périphérie de la ville de Mbandaka, chef-lieu de la province de l’Equateur.

Il a signalé que le Jardin botanique d’Eala a principalement pour missions de faire de la conservation de la nature, la recherche scientifique et l’éducation environnementale. Il est confronté aujourd’hui à beaucoup de difficultés, à savoir le manque criant des frais de fonctionnement ; la rareté des visites au sein du jardin ; la poussée démographique exerçant une forte pression sur les limites du jardin ; la pauvreté caractéristique des populations riveraines qui l’environnent ; le manque du courant électrique dans la contrée ; la quasi absence du consentement libre et préalable (CLIP) dans toutes les négociations avec les communautés sur l’ensemble des aspects de la conservation ; manque d’équipements et matériels informatiques. Bien qu’ayant 125ha de conservation ex situ et 246ha de conservation in situ, le Jardin botanique d’Eala souffre aussi du manque de politique de communication (absence de marketing) et l’absence totale des alternatives à la conservation soutenue en faveur des communautés.

Teddy Ntendayi a signalé que certaines recommandations pour remédier à cette situation ont été formulées  par le directeur de ce jardin, Clément Boteta Ikene, à l’endroit de la Vice- primature et ministre de l’Environnement et Développement durable. Il s’agit notamment de tenir compte du CLIP dans tout mouvement de déplacement des populations riveraines ;  engager la main-d’œuvre tout travaux ; équiper le jardin d’un hors-bord pour faciliter les randonnées lors des visites ; lors des prochaines mises en place  du personnel, tenir compte des existants qui maintiennent la survie du jardin botanique d’Eala aujourd’hui.

Le directeur chef de service de Dantic a fait un rappel historique de ce jardin. Il a alors écrit : Crée le 3 février 1950 par le Professeur Emile Laurent de l’Université de Jambloux, le Jardin botanique d’Eala a une superficie totale de 371ha, dont 7ha dans la savane herbeuse, 50ha des marées périodiquement inondées et 125ha des cultures jonchées des espèces et celles introduites ou exotiques.

Il faut noter, a-t-il poursuivi, que ce jardin botanique qui contient 189 réserves forestières et 2 tourbières, n’a fait partie de l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) qu’en 2010 et reste un endroit mythique où a été tourné, pour la première fois, le film du très célèbre Bakandja, modèle des conservateurs de la foi chrétienne de manière singulière.

Il a signalé que tous les palmiers Indonésiens turent leurs origines du jardin botanique d’Eala qui constitue en même temps, l’origine de toutes les stations de l’INEAC, aujourd’hui appelé INERA.  Possédant 10km des allées, quasiment transformées en forêt, le jardin héberge une ancienne, vieille et endémique espèce de crocodile capturée depuis 1953 dans la rivière Ikelemba et amené en son sein en 1978. Ce crocodile semble être le plus vieux en RDC avec environ 78 ans d’âge.

Teddy Ntendayi a signalé aussi qu’il y a 5 espèces des primates, beaucoup d’espèces des varans, des céphalophes monticola et dorsalis, divers types des serpents (Mamba).

JRB