RDC : La qualité de Londocass, Londowuss et Londosas pose problème
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La boisson artisanale à base de Londo (Mondia whitei) vendue à Kinshasa et ses environs, se présente sur le marché sous plusieurs marques Londocass, Londokaps, Londowuss et Londosas.
Les chercheurs Mbadu Z., Ntumba M., Sumba F. et Benandwenga M. de l’Institut supérieur des techniques médicales (ISTM) et Ekalakala T. du Centre nucléaire de Kinshasa ont publié une étude intitulée « Contrôle de la qualité microbiologique et physicochimique de la boisson artisanale Londo à base de
Mondia whitei ((Hook. f.) Skeels) (Apocynaceae). »
Menée du 1er novembre 2010 au 15 mai 2011 à Kinshasa et au Kongo central, cette étude avait pour objectif de contrôler la qualité microbiologique, phytochimique et physicochimique des boissons à base de Mondia whitei (londo) vendues sur le marchés de Kinshasa.
L’analyse des paramètres microbiologiques de ces boissons artisanales a permis de constater une contamination microbienne de Londokaps, Londosas. La boisson conditionnée dans les flacons en plastique est plus exposée à la contamination par Escherichia coli (31,25%) que celle conditionnée dans des bouteilles en verre (18,75%). Le taux d’alcool (15%) indiqué sur les étiquettes des bouteilles contenant cette boisson est différente de celui qui a été réellement dosé (12 à 19%).
Le méthanol a été détecté dans quelques échantillons de Londokaps, Londosas. Les terpenoïdes, non identifiés dans les racines de Londo (Mondia whitei) et dans les feuilles de manguier ont par contre été identifiés dans Londokaps, Londowuss.
Les chercheurs estiment qu’il est probable qu’il y a absence de respect des normes au cours de la fabrication et de la conservation de ces boissons. Ainsi, des mesures d’hygiène et un contrôle régulier de cette boisson méritent d’être appliqués pour détecter les sources de contamination et protéger les consommateurs, recommandent-ils vivement aux fabricants artisanaux des ces boissons.
Au regard des résultats obtenus, notent les scientifiques, il semble bien évident que la prolifération des maisons de fabrication de la boisson à base de Londo suscite des problèmes qui peuvent entacher la qualité de la boisson à base de Mondia whitei. Le manque de collaboration entre elles pour la mise au point définitive d’un protocole fiable peut être à la base de la production des boissons non conformes.
Ils recommandent aussi qu’un effort soit fourni sur l’application des mesures d’hygiène au cours de la fabrication afin de fournir à la population une boisson saine. Et, pourquoi pas, un service de contrôle des produits alimentaires devra être mis en place pour lutter contre le piratage de la boisson artisanale originale « le Londocass ».
Les scientifiques signalent qu’à l’origine, un prêtre catholique de la mission Tumba dans le Kongo Central, François Ndjimbi, a mis au point une boisson appelée ‘’ Londocass’’ fabriquée à l’aide des plantes locales utilisées en phytothérapie dont les feuilles de manguier (Mangifera indica) et les racines de Londo (Mondia whitei).
Ils font ensuite remarquer que cette boisson consommée après le repas pendant une dizaine de jours soulagerait, selon la population, de nombreuses personnes souffrant de l’hémorroïde. La vente de cette boisson aux vertus médicamenteuses est devenue une véritable source de revenus. Ainsi, on retrouve sur le marché beaucoup de variétés des boissons à base de Londo (Londocass, Londokaps, Londowuss , Londosas), affichant toutes, les mêmes informations (appétissant, fortifiant, traite les hémorroïdes) sur l’étiquette. Conditionnées à la fois dans des flacons en plastique et en verre, ces boissons sont vendues dans les boutiques de produits alimentaires, aux coins d’avenues, exposées au soleil par les vendeurs ignorants, peut être, l’influence des intempéries sur la qualité des produits.
Actuellement, ont-ils poursuivi, il existe peu d’informations sur la qualité microbiologique, physicochimique de ces boissons artisanales à base de Mondia whitei. Quelquefois, des variations de goût et de saveur ont été signalées par les consommateurs, mais ces paramètres n’ont pas fait l’objet d’étude. Or la présence des germes dans un aliment détériore sa qualité. D’où la pertinence de cette étude.
Nous osons espérer que les fabricants artisanaux et les consommateurs ont été mis au parfum de cette étude.
JR Bompolonga
Source: www.congosciences.org
Volume 4, Numéro 1, Mars 2016