RDC :La peste bubonique frappe en Ituri

Le service de la protection civile de l’Ituri a annoncé, dans une déclaration rendue publique le lundi 19 février 2024, la contamination de 13 élèves de l’école primaire de la cité de Kpandroma, située à 110 km de Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri en RD Congo.

« 13 cas testés positifs à la peste dont 4 garçons et 9 filles ont été signalés lundi parmi les élèves de l’E.P. Kpandroma, dans le groupement Zabu, zone de santé de Rethy, dans le secteur de Walendu Pitsi. Il y a nécessité de renforcer les services sanitaires et autres pour contenir cette épidémie dont les premiers cas pour cette année ont été notifiés depuis le 08 février 2024 », a déclaré le coordonnateur provincial de la protection civile, Robert Ndjalonga, qui a appelé à renforcer les services sanitaires afin de limiter la propagation de la peste.

Signalons que la peste est une infection sévère causée par une bactérie, Yersinia pestis. Il existe trois formes de peste : bubonique, pulmonaire et septicémique. Les trois formes débutent par des symptômes d’allure grippale (fièvre, frissons, myalgies, faiblesse et céphalées) qui sont parfois accompagnés de nausées, de vomissements, de diarrhée et de douleurs abdominales.

La peste bubonique est la forme la plus fréquente. Son temps d’incubation variant entre 2 à 8 jours, elle se manifeste cliniquement par des adénites (ganglions infectés ou bubons). Le mode de transmission le plus fréquent est par la morsure de puces infectées retrouvées sur de petits mammifères comme les rongeurs ou par contact avec des tissus ou liquides biologiques d’un animal infecté. La transmission interhumaine est rare. Sans traitement, le taux de mortalité est de 30 à 60 %.

La peste pulmonaire est une forme plus rare, mais plus mortelle de la maladie, qui se manifeste entre 1 et 3 jours après l’infection par de la toux, un essoufflement et parfois des hémoptysies. Le mode de transmission se fait par gouttelettes, lorsqu’une personne infectée tousse ou éternue, avec un taux de contagion très élevé. Cette forme peut aussi résulter d’une complication de la forme bubonique. Sans traitement, elle est invariablement fatale.

La peste septicémique se produit lorsque la bactérie atteint la circulation sanguine, suite à une morsure de puces, par manipulation d’un animal infecté ou suite à une complication de la forme bubonique. Elle peut se manifester par des saignements, une gangrène des extrémités, un choc, une méningite et d’autres complications graves. Le taux de mortalité s’élève à environ 50 %.

La RDC connaît une hausse

Une hausse des cas de peste est enregistrée dans la province d’Ituri en RDC depuis le début de l’année 2022. En date du 14 août, 576 cas de peste bubonique et 9 décès ont été répertoriés, représentant près de cinq fois le nombre de cas de l’année précédente. Le taux de létalité s’élève à 1,6 %. Quelques cas de peste pulmonaire ont aussi été rapportés.

Selon plusieurs sources, la peste bubonique est endémique en RDC, de par la présence constante de la bactérie responsable au sein de la population locale de rongeurs. Les deux autres pays où la peste est endémique sont le Madagascar et le Pérou.

Selon le rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l’Afrique subsaharienne serait actuellement la plus touchée au monde avec notamment le Madagascar (avec 250 à 500 cas recensés par an), la RD Congo et l’Ouganda.

LP