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Professeure Mukwa : « Comparer à la société occidentale, un nombre limité des femmes africaines s’engagent dans la recherche scientifique… »

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Prof Dr Lyna Mukwa

Le monde célèbre le 8 mars 2024, la journée internationale de la femme. A cette occasion, le Papyrus a abordé la professeure Lyna Mukwa pour s’entretenir avec elle de la présence de la femme dans le monde scientifique. Elle a clairement exprimé ce qu’elle pense à ce sujet :

 

Le Papyrus (LP) : Quelle est la place de la femme aujourd’hui dans le monde scientifique ?

Prof. Lyna Mukwa (P.L.M) : Le monde traverse une période d’émancipation de la femme. Dans la majorité des sociétés actuellement, les femmes occupent de plus en plus des postes de responsabilité. Même si cela demeure moins égalitaire face aux hommes, mais des avancées significatives sont observées.  Dans le domaine de la recherche scientifique, les femmes s’emploient également. Comparer à la société occidentale, un nombre limité des femmes africaines s’engagent dans la recherche scientifique suite à la spécificité et aux exigences sociales, face à la recherche scientifique.

En RDC également moins de femmes s’engagent dans le domaine scientifique. Et notre société n’a pas développé spécifiquement des structures d’accueil des enfants des chercheures afin de permettre aux femmes de se libérer de leur devoir quotidien de prise en charge et de veiller à la famille.

Dans la société occidentale, lorsqu’une femme s’engage dans la recherche, les ’infrastructures de base pour l’accueil de la famille et/ou des enfants de la chercheuse sont organisées et apprêtées à cet effet, ce qui permet à la femme scientifique de ne s’occuper que des résultats souhaités de sa recherche.

Ces sociétés sont organisées de manière que les femmes ne soient pas bloquées par leur condition féminine ni par leur état matrimonial.

En Afrique et spécialement en RDC, la société n’est pas organisée de cette manière. Allez comprendre que les principales raisons pour lesquelles les femmes ne s’engagent pas dans la recherche ne sont pas simplement d’ordre intellectuel et/ou économique, mais plutôt d’ordre social et/organisationnel. Tant que les structures de base comme les crèches, l’existence des congés professionnels adaptés ne seront pas mises en place, il n’y aura que très peu des femmes qui emprunteront le chemin de la recherche scientifique

LP : Pensez-vous que la jeune fille d’aujourd’hui est apte à faire mieux que votre génération ?

P.L.M : Oui, la jeune fille d’aujourd’hui est plus apte que notre génération, elle dispose de beaucoup d’opportunités et c’est elle qui profite en réalité de tout le combat de droit de la femme qui a été mené dans les années antérieures.

L.P. : Qu’attendez- vous du gouvernement pour la promotion de la jeune fille dans le monde scientifique congolais et mondial ?

P.L.M. Le genre étant une thématique transversale, le gouvernement devrait mettre un accent sur l’inclusion des femmes dans tous les aspects de la vie scientifique du pays. Dans les domaines d’ingénierie, des sciences et technologies aussi bien que dans le domaine des sciences humaines

L.P. : Avez-vous un message particulier à faire passer en cette journée ?

P.L.M. : Les filles doivent être courageuses pour quitter leur zone de confort. Oser s’engager dans des domaines reconnus être à prédominance masculine. Mais aussi ne pas se focaliser juste aux aspects matrimoniaux ; la femme est une personne à part entière. La femme est actrice du développement de notre pays comme l’homme.

Propos recueillis par JR Bompolonga

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