Prof. Mwamba de l’ICCN : « Les 13,5% de Km² de la superficie du territoire national que couvrent les aires protégées représentent 316 630 Km² »
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Prof Godefroid Mwamba
Les 13,5% de Km² de la superficie du territoire national que couvrent les aires protégées représentent 316 630 Km², a déclaré le Professeur Godefroid Mwamba au Papyrus le mercredi 24 novembre 2021.
Il a été approché parce qu’au cours d’une récente émission de l’Odyssée congolaise de la RTNC3, il avait affirmé que le Gouvernement depuis 2010 avait décidé de réserver 17% du territoire national aux aires protégées et qu’actuellement on est à 13,5%.
Pour atteindre les 17% évalués à 398 719 Km², l’Etat devra ajouter 3,5% soit 82 089 Km² , a dit le Professeur Mwamba de la faculté des Sciences sociales, politiques et administratives de l’Université de Kinshasa, Coordonnateur du Centre de recherche dénommé Environnement Plus, Responsable de la chaire de Management et gouvernance des ressources naturelles et cadre à l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN)
A la question de savoir si le Gouvernement a déjà ciblé des sites pour installer les autres aires protégées à travers le pays pour atteindre les 17%, le cadre de l’ICCN a répondu : Oui, mais pas totalement. Certains espaces sont déjà ciblés ; identifiés parce que les études aussi bien biologiques que socioéconomiques sont déjà faites. Les études biologiques permettent de connaître le potentiel de la biodiversité dans le paysage, alors que les études socioéconomiques permettent de connaître les besoins sociaux de la population locale, la population qui vit dans l’espace concerné. Ainsi, on peut évaluer son degré de pauvreté de telle sorte que quand on installera l’aire protégée, on peut envisager des activités génératrices des revenus en compensation de l’occupation de l’aire protégée au profit des populations locales.
Que rapportent les 13,5% à l’économie nationale ? A cette question, le Professeur Godefroid Mwamba a fait observer qu’il faut noter d’emblée qu’on ne créée pas les aires protégées pour un but lucratif direct c’est-à-dire en termes des finances, ce n’est pas pour rapporter directement les finances comme ça se ferait à la DGRAD par exemple parce qu’on ne vend rien. Les aires protégées sont là pour des services écologiques, notamment la lutte contre le changement climatique, le réchauffement planétaire, la production de l’oxygène pour lutter contre les gaz à effet de serre, mais aussi tout le service écologique qui s’ensuit, les études et consorts. C’est vraiment ça qu’on vise. Cela n’empêche pas que ces activités par ricochet vous donnent quand même des moyens financiers, notamment à travers ce qu’on appelle le fond vert, c’est qu’on appelle le crédit carbone, l’écotourisme, mais ce n’est pas l’objectif principal. L’objectif principal c’est le service écologique que la forêt protégée rend non seulement à la nation mais aussi sur le plan mondial. C’est cela le bénéfice que les aires protégées donnent. Aujourd’hui, si le monde vit encore c’est parce qu’il y a encore un bon nombre d’aires protégées, notamment ici chez nous en RDC, qui permettent d’absorber le gaz à effet de serre qui est produit à travers le monde.
En créant les aires protégées, le Gouvernement va déposséder les communautés locales de leurs terres. Que prévoit-il en compensation ? A cette préoccupation, le professeur a dit : On ne dépossède pas. Il y a pour chaque type de paysage, en fonction de son occupation anthropique, également une catégorie d’aires protégées appropriée. Cela veut dire si on arrive quelque part, on fait les inventaires biologiques et socioéconomiques, on se rend compte que l’espace est aussi habité, on ne chasse pas les habitants, mais on créée une aire protégée adaptée à cette population. On peut créer par exemple un domaine de chasse, on peut créer une réserve naturelle de sorte que les populations riveraines continuent à bénéficier des services des besoins qu’ils remplissent à l’aide de cette aire protégée. Donc on ne va pas les déposséder, il n’y a aucune ambition de les déposséder. . .
Propos recueillis par JR Bompolonga