Prof Majambu Mbikay : « La Quercétine est toujours une molécule d’intérêt médical »
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Le Papyrus a, en ligne, interviewé le mercredi 22 septembre 2021 le Professeur Majambu Mbikay, le scientifique congolais installé au Canada. Il s’est exprimé sur la fermeture des facultés de médecine non viables par le ministère de l’Enseignement supérieur et universitaire, le médicament Ebanga, la quercétine et le plaidoyer du Président Tshisekedi sur le recours des médicaments produits en Afrique pour lutter contre la Covid-19. Lisons ce qu’il nous a donné comme réponse
Le Papyrus (LP) : Que pensez-vous, Professeur, de la fermeture des facultés de médecine non viables par le ministère de l’Enseignement supérieur et universitaire ?
Prof Majambu Mbikay (PMM) : J’ai appris et pris acte de la fermeture de certaines facultés de médecine au pays. Ignorant des critères qui sous-tendent cette décision, je me garde d’exprimer une opinion sur ce sujet. Notre souhait à tous est que notre pays se dote de médecins bien formés et compétents qui œuvrent pour la santé de nos populations.
LP : Que dites-vous à propos d’Ebanga, le médicament contre la maladie à virus Ebola, que le professeur Muyembe vient de produire ?
PMM : Le vaccin thérapeutique Ebanga est un succès retentissant de la médecine moderne. Fruit du flair scientifique et de l’obstination éclairée d’un fils du pays, le professeur JJ Muyembe Tamfum, il est un motif de fierté nationale. Il sauvera de nombreuses vies, comme l’indiquent les études publiées.
LP : Professeur, où en êtes-vous avec la Quercétine ?
PMM : La Quercétine est toujours une molécule d’intérêt médical pour notre équipe et bien d’autres équipes autour du monde. L’urgence de la pandémie de Covid-19 a donné préséance au déploiement des vaccins, mais les médicaments antiviraux seront nécessaires pour traiter les cas saisonniers ou sporadiques de Covid-19 qui surviendront malgré les succès de la vaccination. Une étude menée en Turquie a démontré l’efficacité prophylactique de la quercétine contre la Covid-19. D’autres études de phase 2 sont approuvées en France, aux USA et, bien sûr, au Canada.
LP : Le Président Félix Tshisekedi avait proposé récemment à Berlin, en présence de la chancelière allemande, le recours aux médicaments africains pour traiter la Covid-19. Comment avez-vous apprécié cette proposition ?
PMM : J’ai suivi le discours du Chef de l’Ėtat à Berlin. Sur la base des informations lui fournies par des médecins et scientifiques (congolais, je présume), il a engagé son prestige personnel pour proclamer à la face du monde les promesses curatives de ces deux médicaments issus de la science congolaise. J’espère que cela amènera aux inventeurs les fonds nécessaires pour des études approfondies des effets thérapeutiques et secondaires de ces médicaments. Je connais quelques personnes parmi ces inventeurs et je n’ai pas de raison de douter de leur rigueur. Je sais par ailleurs que notre flore recèle des trésors médicamentaux encore inexplorées. C’est dire que je reçois cette annonce avec ouverture et espoir. Mais, comme tout le monde scientifique, j’attends de parcourir d’un œil critique les données sur ces médicaments quand elles seront publiées dans une revue scientifique dotée d’un comité de pairs. Je ne demande mieux que de me laisser convaincre.
Propos recueillis par JRB