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Production et consommation du riz en RDC

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Le riz est un aliment de plus en plus consommé en RDC. Sa culture présente un intérêt majeur pour la sécurité et l’autosuffisance alimentaires du pays. En dépit du fait que cette culture n’occupe que la septième place après le manioc, la banane plantain, les fruits, le maïs, l’arachide et les légumes, la filière riz constitue un axe majeur pour le développement agricole de la République Démocratique du Congo (RDC). Toutefois, au niveau de la production céréalière, il est classé en deuxième position après le maïs.

Malgré les atouts pour le développement du secteur agricole en République Démocratique du Congo (RDC), ce secteur fait face à un certain nombre de contraintes dont :(i) les aléas climatiques, (ii) les difficultés d’accès aux financements, aux intrants, aux équipements et au foncier, (iii) la faible productivité des systèmes de production, (iv) la faible capacité organisationnelle et opérationnelle des acteurs, (v) la faible maitrise de l’eau et du développement de l’agriculture irriguée, (vi) la dégradation accélérée des sols, (vii) le faible développement des infrastructures de stockage et de conservation, (viii) la sous exploitation des terres irrigables (1% exploité), (ix) l’existence de bas-fonds non aménagés et (x) l’inadéquation entre l’offre et la demande du riz local.

Le riz est la première céréale consommée dans l’alimentation humaine. On estime que la moitié de la population mondiale dispose d’une alimentation essentiellement basée sur la consommation de cette céréale.

Les importations alimentaires du pays, en valeur monétaire en 2020, se présentent comme suit : poisson (175 millions de dollars), viande de volaille (145 millions), céréales (96 millions), viande de bœuf (45 millions), viande de porc (35 millions) et produits laitiers (33 millions).

Avec le phénomène rapide d’urbanisation, le riz s’impose de plus en plus dans la consommation alimentaire des ménages, non seulement, dans les grandes villes, mais aussi, dans certaines zones du pays du fait de sa conservation et de sa préparation facile.

L’offre locale n’étant pas à même de couvrir les besoins du pays en riz, la RDC est obligée de recourir aux importations de plus en plus croissantes. Ces importations ont pour effet d’accroître le déficit de la balance commerciale et entraînent un coût en devises élevé. Par ailleurs, elles exacerbent la concurrence très forte, qui existe entre le riz produit localement et le riz importé qui est toujours disponible sur le marché et parfois, à moindre coût, ce qui ne stimule pas le producteur local.

La question de la relance de la production agricole, en général, et rizicole, en particulier, continue donc de se poser aujourd’hui en RDC. La filière rizicole apparaît dans un état de développement peu avancé et est soumise à des défis importants qui doivent s’appuyer sur trois axes majeurs : (i) augmentation de la production et maîtrise des coûts de production, (ii) valorisation des produits bruts par la réduction des pertes post-récoltes et la transformation, et (iii) optimisation des revenus lors de la matérialisation.

La production de riz en RDC n’a pas été en mesure de suivre la croissance de la demande.

La hausse continue des importations a permis de combler l’écart grandissant entre l’offre et la demande, notamment, au niveau de Kinshasa. Cette croissance des importations pose la question de la dépendance aux importations qui expose fortement le pays aux chocs du marché international avec des conséquences graves pour sa sécurité alimentaire et sa stabilité politique comme l’ont démontré les événements qui ont eu lieu lors de la crise alimentaire de 2008.

De façon plus générale, il est permis d’affirmer que le riz entre de plus en plus dans les habitudes alimentaires des populations de la RDC tant en milieu rural qu’urbain. De toutes les qualités du riz rencontrées en RDC (long grain, arrondi, gonflant, collant, parfumé, ferme à la cuisson, etc.), les populations congolaises portent leur choix sur le riz long grain, gonflant, ferme à la cuisson et aromatique. La préférence est plus portée sur le riz à pouvoir gonflant élevé.

Production en RDC

Le système de production du riz est essentiellement de type pluvial ou riz de montagne sans apport de fertilisants. Les régions à hautes potentialités rizicoles sont, par ordre d’importance, la Province de la Tshopo (28%), le Maniema (20%), le grand Equateur (Mongala, Sud Ubangi,Nord Ubangi, 13%) et le Sankuru, (11%). La production du riz en RDC est assurée par divers petits producteurs. Ces derniers éprouvent d’énormes difficultés pour s’approvisionner notamment en semences, en engrais ou en produits phytosanitaires.

La production moyenne en RDC était de 314.000 tonnes dans la période allant de 2005 à 2018 avec un pic de 318.750 en 2011. La production est restée stagnante de 2005 à 2011 et a connu une chute de 2012 à 2016.

De 2016 à 2018, la courbe de production a connu une croissance de 3,5%. Cette croissance serait due entre autre à l’apport de certains projets, à l’amélioration et l’acquisition des unités de transformation et à l’adhésion du pays à l’initiative CARD.

Au niveau de la Superficie et du Rendement

La superficie moyenne des emblavures est de 417.000 hectares pour la période allant de 2005 à 2018 avec un rendement moyen de 0,75 tonnes/Ha.

De manière générale, la tendance des superficies emblavées ainsi que des rendements est restée linéaire de 2005 à 2011.

Cependant, on a enregistré une baisse drastique de la superficie emblavée entre 2013 et 2014 à cause notamment de l’insécurité dans certaines provinces du pays (Nord et Sud Kivu, l’espace grand Kasaï, Ituri), les maladies et les ravageurs du riz et des perturbations liées au changement climatique. De 2015 à 2018, on a remarqué une tendance haussière de la superficie tandis que les rendements sont restés linéaires.

Au niveau de la Consommation

Le riz entre de plus en plus dans les habitudes alimentaires des populations de la RDC tant en milieu rural qu’urbain. Et le riz produit localement est tout autant apprécié que celui importé. De toutes les qualités de riz rencontrées en RDC (long grain, arrondi, gonflant, collant, parfumé, ferme à la cuisson, etc.), les populations congolaises portent généralement leur choix sur le riz long grain, gonflant, ferme à la cuisson et aromatisé. La préférence est plus portée sur le riz à pouvoir gonflant élevé qui donne à la ménagère l’opportunité de disposer d’assez de nourriture pour sa progéniture.

Face à l’accroissement démographique, au changement d’habitudes alimentaires et suite à l’attrait du riz comme céréale qui peut être stockée plus longtemps et facile à cuisiner, la demande en riz est sans cesse croissante.

Le riz en RDC sert essentiellement à la consommation humaine et à la fabrication de la bière.

L’utilisation du riz dans la préparation de la bière est évaluée à 16% de la production nationale. La tendance sans cesse à la hausse de la population et celle de la demande des usines brassicoles entraînent un accroissement continu des besoins du pays en riz pour lequel il est déjà déficitaire. La tendance est de recourir aux importations de cette denrée pour parer au déficit avec comme conséquence la perte des devises estimée à plus d’un milliard de dollars américains par an (Source : Banque Centrale du Congo).

Au niveau des Importations

Le volume moyen des importations de la période allant de 2005 à 2018 était de 173 000 tonnes. De manière générale les importations sont en croissance continue avec une diminution pour la période allant de 2006 à 2008. Cette croissance des importations est justifiée par l’évolution croissante de la population, la production restant plus ou moins stationnaire autour de 317.000 tonnes. Ces importations entrainent des conséquences négatives sur la balance de paiement.

Types de rizicultures

Les différents types rizicultures rencontrés en RDC sont :

  • Riziculture de plateau ou de montagne : 85% de superficie
  • Riziculture pluvial de bas-fond : 2%
  • Riziculture irriguée : 12%
  • Riziculture de plaines inondables : 0,5%

L’introduction de NERICA développés par AfricaRice en RDC depuis 2000 a contribué à l’amélioration du niveau de productivité du riziculteur Congolais.

Actuellement la recherche s’attèle au développement des variétés résilientes face au climat, à la nutrition, à haute productivité et plastiques vis-à-vis du climat, du sol et de la fertilisation et avec des qualités organoleptiques préférées par les consommateurs.

Etat actuel de la productivité du riz en RDC

On peut relever les tendances positives des rendements du riz ces dernières années.

Certainement du fait que de nouvelles variétés du riz (NERICA) ont été introduites, et des technologies appropriées diffusées auprès des riziculteurs.

Malgré cette avancée du point de vue technologique confirmée, la productivité du riz chez la majorité des producteurs reste encore très faible par rapport au rendement potentiel obtenu en Station de recherche. A peine 25 % du rendement en station.

Les 5 principaux avantages du riz pour la santé

  • Le riz peut aider à maintenir un poids sain ;
  • Le riz brun protège contre les maladies chroniques ;
  • Le riz blanc soutient l’énergie et rétablit les niveaux de glycogène après l’exercice physique ;
  • Le riz blanc est facile à digérer ;
  • C’est une céréale sans gluten

Caractéristiques du riz

Le riz est riche en fibres, antioxydants ; source de vitamines du groupe B, de manganèse et sélénium ; et lutte contre l’apparition de certaines pathologies. C’est ainsi qu’il est souvent recommandé par les nutritionnistes. Le riz est calorique avec 145 Cal/100 g car il est riche en amidon.

Chaîne de valeur du riz

L’offre nationale est estimée à 1,56 million de tonnes de paddy avec des besoins de 21,4 kg/personne/an. La disponibilité apparente est de 10kg/personne/an, d’où des importations de l’ordre de 70.000 tonnes/an. Les indicateurs financiers de la chaîne de valeur sont très favorables : (i) un ratio coût-bénéfice financier de 18,7% ; (ii) un coût en ressources intérieures (CRI) de 13,7% ; (iii) un ratio coût-bénéfice économique de 14,4% ; (iv) un coefficient de rentabilité de 64,6%.

Les opportunités d’affaires liées à la chaîne de valeur résultent de :

  1. La demande croissante en riz des brasseries ;
  2. L’importance du marché local en raison du changement des habitudes alimentaires en zones urbaines ;
  3. Les interventions des institutions de recherche pour la diffusion de variétés améliorées (NERICA) ;
  4. Les gains de productivité, avec la maîtrise de l’eau ;
  5. La réduction de la déforestation avec les cultures irriguées.

 

Ir. Daniel DIBUE MUNKAMBA/INERA

(Source : Bulletin du Conseil scientifique national)

 

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