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Pourquoi un fermier doit privilégier les ressources disponibles à moins d’un kilomètre de sa propriété ?

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Professeur Kizungu Roger

Pourquoi un fermier doit privilégier les ressources disponibles à moins d’un kilomètre de sa propriété ? Le Papyrus a posé cette question au Professeur Roger KIzungu Vumilia qui a eu l’amabilité de nous répondre par le texte publié ci-dessous

Un fermier moyen aspire à vivre décemment d’une production agricole sur une superficie, à la hauteur de sa poche, autour d’un hectare. Il a besoin d’y produire, en toute saison, un revenu qui lui permet d’atteindre une autonomie avec au moins 2000$/mois/ha. Il est sommé à respecter son environnement et échanger en vendant le surplus ou en achetant le manque chez ses voisins les plus proches. Il y a lieu de se poser la question pourquoi ?

Un fermier efficient observera et interagira avec la nature autour de lui en prenant tout son temps et en évitant toute activité qui répond à très court terme. Il minimisera au maximum ses dépenses pour espérer un grand bénéfice. Il trouvera le moyen de régénérer l’eau en captant les sources et l’eau de pluie afin de ne pas dépendre de l’eau importée de loin. Il exploitera le débit de sa rivière et la vitesse du vent comme source d’énergie afin de ne pas dépendre de l’énergie lointaine. Il recyclera les déchets sous forme de bio-fertilisant, de bio-pesticide, d’énergie chauffante ou d’éclairage. Il visitera la biodiversité de sa ferme et y trouver les alternatives des médicaments pour ses animaux et ne pas dépendre totalement de l’extérieur.

Son étang dont la digue cède la nuit sera vite réparée si elle est construite en matière locale et par les ressources humaines locales. Si ses étangs sont alimentés par l’eau souterraine, il sera moins exposé aux aléas que s’il dépendait d’un ruisseau qui puise sa source loin de la ferme. Son maraîchage souffrira moins d’une rupture de stock chez le semencier s’il produit ses propres semences. Sa basse-cour souffrira moins des ruptures des stocks s’il est autonome en terme de matériel de construction, des produits pharmaceutiques et des géniteurs. Ses cultures diverses souffriront moins des ruptures de stock des engrais et des insecticides s’il a des alternatives biologiques.

Le fermier qui utilise et valorise toutes les ressources et tous les services de l’écosystème d’abord dans sa ferme deviendra résilient face aux chocs écologiques et économiques. Il ne sera pas déséquilibré, paralysé pendant longtemps suite à un quelconque choc. Il amortira vite  le choc  par  la diversité des espèces, des opportunités humaines et des options économiques autour de sa ferme.

Roger KIZUNGU Vumilia

Professeur, Faculté des Sciences Agronomiques et Environnement

Maître des recherches, Institut National pour l’Etude et la Recherche Agronomiques

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