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Portage des Antigènes du Virus de l’Hépatite B à Kinshasa : prévalence élevée chez les accouchées et nulle chez les nouveau-nés (selon une étude)

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Cette étude documente les séroprévalences opposées de l’AgHBs du VHB (Virus de l’hépatite B) chez le couple mère-enfant dans le milieu à forte prévalence de la maladie (RDC); prévalence élevée chez les accouchées et nulle chez les nouveau-nés. La transfusion sanguine, la multiparité et l’ictère ont été des facteurs de risque associés au portage de l’AgHBs du VHB par les accouchées.

C’est la conclusion d’une étude intitulée « Portage des Antigènes du Virus de l’Hépatite B chez les Femmes Accouchées et leurs Nouveau-nés à Kinshasa », publiée en novembre 2021 au site web Congosicences.cd.

L’objectif poursuivi par les chercheurs Muanza Nyengele Jean Louis, Tshibassu Manyanga Pierre, Ahuka-Mundeke Steve, Mbala Kangoy Justin, Mukadi Bamuleka Daniel, Nkuadiolandu Adolphine du Service de Gastro-entérologie et Nutrition, Département de Pédiatrie ou  de l’Unité de Virologie, Service de Microbiologie, Cliniques Universitaires de Kinshasa, Faculté de Médecine, Université de Kinshasa, a été d’évaluer le taux d’infections de l’hépatite B par le portage des antigènes du VHB chez les accouchées et leurs nouveau-nés. Cette étude transversale, a porté sur les accouchées et leurs nouveau-nés dans cinq hôpitaux de Kinshasa.

Les données sociodémographiques et cliniques ainsi qu’un échantillon de sang ont été recueillis de chaque couple mère[1]enfant. Les techniques d’ELISA ont été réalisées pour rechercher les marqueurs sérologiques du VHB (AgHBs, AgHBe et Ac HBc) chez les accouchées et l’AgHBs chez leurs nouveau-nés. Cent seize (116) femmes accouchées et cent dix-huit (118) nouveau-nés, dont quatre jumeaux ont été inclus dans cette étude. L’âge moyen des mères était de 27,9±6,4 ans. L’Antigène HBs était présent chez six accouchées (5,2%). L’Anticorps anti-HBc a été retrouvé chez 41 accouchées (35,3%). L’antigène HBe était absent chez toutes les mères positives pour l’AgHBs. Tous les nouveaux nés étaient négatifs pour l’AgHBs. La transfusion sanguine, l’ictère et la multiparité étaient des facteurs de risque associés au portage de l’AgHBs par les femmes accouchées. Le portage de l’AgHBs du VHB est fréquent chez les accouchées à Kinshasa. Le risque de la transmission verticale en période périnatale reste élevé.

La RDC fait partie des régions à forte prévalence de l’infection au Virus de l’hépatite B. La transmission est généralement verticale et/ou horizontale. La majorité d’enfants infectés à la naissance évolue vers la chronicité et un grand nombre finit par développer la cirrhose ou le cancer du foie, souvent à l’âge des jeunes adultes.

Dans leur travail, les scientifiques ont indiqué que chez les enfants, la transmission de l’hépatite virale B se fait de manière verticale ou horizontale. La transmission verticale peut être intra-utérine ou périnatale. Elle est plus fréquente dans les Pays d’Asie du Sud-est et de l’Afrique Subsaharienne. La transmission horizontale résulte de l’exposition aux liquides biologiques infectieux (sang, lait maternel, salive, etc.). Les objets d’usage commun peuvent également véhiculer le virus.

Cette transmission, ont-ils écrit, est la plus fréquente dans les pays d’Afrique Subsaharienne comparés aux pays d’Asie du Sud-est. La transmission verticale du VHB peut être favorisée par la charge virale élevée de la mère pendant l’accouchement, la présence de l’AgHBe chez la mère, un accouchement long et difficile, la prématurité, la menace d’accouchement prématuré, le mode d’accouchement et le retard dans l’administration du vaccin à la naissance. Les antécédents de transfusion sanguine, tatouage (scarifications), absence de la vaccination anti-VHB, le faible niveau de vie, les piqûres multiples non protégées (chez les drogués), la profession médicale, le partenariat sexuel multiple, la précocité des relations sexuelles et l’homosexualité, sont des facteurs de risque de la transmission de la maladie [KOUAKOU et al., 2020; BRETT et al., 2011].

Les scientifiques ont signalé que le VHB sévit de manière endémique dans plusieurs régions du monde. La prévalence du portage chronique de l’AgHBs détermine le niveau d’endémicité de l’infection à VHB. Ainsi, les pays à faible endémicité ont une prévalence < 5%, ceux à moyenne endémicité ont une prévalence variant de 5 à 10%, tandis que les pays à forte endémicité ont une prévalence ≥ 10%.

JRB

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