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Mme Eve Bazaïba : « La restauration des écosystèmes passe par la protection de la biodiversité et celle de la ressource humaine »

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Depuis le 5 juin 2021, la RDC est entrée dans la décennie mondiale de la restauration des écosystèmes. La restauration des écosystèmes passe par la préservation des forêts, par la protection de la biodiversité, par la gestion des ressources en eau, mais aussi et surtout par la protection de la ressource humaine qui est celle qui doit bénéficier des ressources naturelles disponibles, a déclaré le Vice-premier ministre et Ministre de l’Environnement et de Développement durable, Mme Eve Bazaïba. C’était le lundi 21 juin 2021, au siège de Caritas Congo, à Kinshasa, à l’ouverture de la  session de formation sur l’environnement et les ressources naturelles dans le contexte de la Covid-19, à l’intention des Evêques de la CENCO. Initiée par la Commission épiscopale pour les ressources naturelles (VERN), cette session a pour thème « L’Eglise de la RDC face aux enjeux de l’environnement et des ressources naturelles pour la protection du Bassin du Congo et de la Maison commune »

Comme vous le savez, a poursuivi la ministre, la RDC est constituée des ressources, des potentialités qui sont considérées comme des ressources les plus importantes, les foyers les plus importants, pour la préservation de l’humanité par rapport aux enjeux  du climat, par rapport aux enjeux de la lutte contre les gaz à effet de serre. Mais en échange, le peuple congolais a aussi droit de vivre, de bénéficier d’une compensation équitable.

Lors des échanges, le professeur Ngwango de l’Université de Kisangani, a fait une recommandation au Gouvernement pour reboiser les bords des sites sinistrés à Goma lors de l’éruption du volcan Nyiragongo, car, même après l’évacuation de la population, les gaz à effet de serre continuent à circuler dans l’air. Il a souligné que les arbres pourraient absorber les gaz à effet de serre encore en circulation dans le chef-lieu du Nord-Kivu.

Répondant au professeur de l’Université de Kisangani, Mme Eve Bazaïba a indiqué, à propos du reboisement des sites sinistrés à Goma, que c’est dans le programme du Gouvernement. Comme le reboisement a été gelé à Kinshasa suite à la venue de la saison sèche, il y a un programme prévu au Nord-Kivu, notamment à Goma, le territoire de Nyiragongo, à Masisi et à Walikale, et au Sud-Kivu, dans toute la partie de la plaine de la Ruzizi. Ce programme va commencer bientôt.

Un représentant des peuples autochtones a cherché à savoir la place ou les droits réservés aux peuples autochtones qui ont préservé de manière rationnelle la forêt depuis de nombreuses décennies et aujourd’hui ils sont en train de subir des mutations, des déplacements. On ne peut pas se focaliser seulement à protéger l’environnement et oublier l’être humain qui est la ressource par excellence, a répondu le Vice-premier ministre et Ministre de l’Environnement et de Développement durable. Les peuples autochtones comme les autres ont les mêmes droits et les mêmes devoirs, le droit de jouir et le devoir de protéger. Nous venons d’avoir une réunion avec l’Union européenne essentiellement sur la protection de la biodiversité du parc des Virunga. L’option actuelle lorsqu’on parle de la restauration des écosystèmes est d’élargir aussi les aires protégées. Pour le Gouvernement congolais, il n’est pas question de considérer des personnes qui vivent à l’intérieur ou tout autour des aires protégées comme étant une menace et qu’on puisse lier la question de la démographie et à celle des risques de destruction des forêts c’est-à-dire limiter les naissances pour diminuer la pression sur la forêt. C’est une mauvaise théorie qui n’est pas soutenue par le Gouvernement congolais. La théorie du Gouvernement c’est l’éducation. Il peut y avoir une multiplication exponentielle de l’espèce humaine, il faut plutôt s’appesantir sur l’éducation de la personne, instruire les personnes sur la protection de l’environnement. Même si ces personnes sont nombreuses, si elles sont instruites et qu’on leur donne la possibilité de l’alternative à la destruction de la forêt, la forêt sera protégée, si on leur donne l’alternative de la protection des eaux, les eaux seront protégées, la biodiversité également. Concernant la théorie des déplacements des personnes, les mettre loin des aires protégées, le Gouvernement congolais a une autre proposition. Il faut éduquer ces personnes pour qu’elles puissent continuer à vivre en harmonie avec les forêts et prendre aussi des mesures alternatives comme des forêts tampons. Par exemple, en ce qui concerne les bois de chauffe, nous savons qu’il y a des espèces de bois qui s’ils sont plantés aujourd’hui, dans deux ou trois ans, ils peuvent servir des bois de chauffe. Les peuples autochtones ont des droits comme tout le monde, ils ont droit à une protection.   

JR Bompolonga

 

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