Matondo : « La médecine vétérinaire est l’application des principes de la médecine… »
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La Journée mondiale des vétérinaires a été célébrée le samedi 29 avril 2023. A cette occasion, Matondo-Lusala, Président de l’association des techniciens vétérinaires du Congo, secrétaire exécutif de la fédération une santé, a profité de cette occasion pour parler de ce secteur de la vie nationale. Ci-dessous son discours en intégralité:
La Journée mondiale des vétérinaires a été créé en 2000 par l’Association Mondiale des vétérinaires (WVA: world Veterinary Association). Elle est célébrée chaque année le dernier samedi du mois d’avril. Cette année 2023, elle a lieu le 29 avril. Lors de la Journée mondiale des vétérinaires, de nombreuses initiatives vétérinaires ont lieu dans le monde entier.
Chacune d’entre elles a pour objectif de sensibiliser le public au rôle que jouent les vétérinaires. Afin de célébrer cette journée, de nombreuses activités sont organisées, notamment des séminaires, des événements et des activités dans des écoles vétérinaires, des forums, des lieux foraines et des hôpitaux. Elle vise à mettre en valeur et à promouvoir le travail de sauvetage effectué par les vétérinaires du monde entier. Elle rappelle aussi aux propriétaires d’animaux de compagnie l’importance du soin des animaux et aux autres acteurs de la production agro-alimentaires de la manière dont les vétérinaires et leurs équipes peuvent aider.
La médecine vétérinaire est l’application des principes de la médecine, du diagnostic et de la thérapeutique à tous les animaux : animaux de compagnie, animaux de production et chevaux, principalement, mais aussi nouveaux animaux de compagnie (NAC), animaux des parcs zoologiques, animaux sauvages. Elle pratique les mêmes méthodes d’analyse, de diagnostic et de thérapeutique utilisées chez l’homme et la pharmacopée vétérinaire est issue de la thérapeutique humaine, mais celle-ci bénéficie de l’aide apportée par l’animal. Comme pour sa consœur, la médecine humaine, deux acteurs principaux sont dans l’exécution de cet art de soigner les animaux : le médecin vétérinaire et le Technicien vétérinaire.
La contribution des Médecins et Techniciens vétérinaires en général en santé publique n’est plus à démontrer car le but ultime que leurs missions et compétences poursuivent, c’est la préservation de la santé de l’humain. Ainsi, la perception actuelle de la santé a cessé de se focaliser sur quelques catégories professionnelles de la santé. C’est pour cela, malgré certaines pesanteurs, le concept ‘’Une Santé’’ l’a fait évoluer vers la vraie signification du bien-être complet, moral, physique, mental et social.
Pendant les dernières décennies, il a été constaté que la survenue des maladies et autres événements de santé découle d’une conjonction des facteurs qui ne sont pas exclusivement humains. Il y a essentiellement, les facteurs biologiques, les facteurs physiques, les facteurs chimiques, les facteurs socio-environnementaux, qui, interagissent et déclenchent des perturbations sur le fonctionnement normal des organismes. Ceci fait qu’aujourd’hui la santé humaine, la santé animale et celle de l’environnement sont inséparables. Le déséquilibre entr’elles a des conséquences graves. La tripartite composée de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), du Fonds des Nations Unies pour l’Alimentation (FAO) et l’Organisation Internationale de la Santé Animale (OMSA) établit que 75% des pathologies qui atteignent les humains sont d’origine animale et 80% des pathologies sont zoonotiques (c’est-à-dire peuvent passer de l’animal à l’homme et vice versa).
La République Démocratique du Congo est bien outillée avec les deux catégories professionnelles qui se révèlent être des acteurs incontournables de la sécurité psycho-économique, sanitaire, alimentaire et nutritionnelle de la société congolaise. Il s’agit des Médecins Vétérinaires et des Techniciens Vétérinaires. Leurs missions, compétences et activités s’articulent sur trois axes principaux :
– Aspect Sanitaire : par l’application des mesures préventives et curatives pour la lutte contre les maladies animales, les zoonoses et les maladies émergentes et/ou transfrontalières, l’épidémio-surveillance, le contrôle des denrées alimentaires tant à l’importation qu’à l’exportation, la sécurité alimentaire de la ferme à la table ;
– Aspect Economique : par la production des protéines d’origine animale et la production des produits et sous-produits animales (œuf, lait, viande, poissons, etc.), l’industrialisation, le contrôle de la qualité des denrées alimentaires, l’amélioration des échanges commerciaux (importation et exportation), les performances de reproduction, par tous les actes vétérinaires générateurs de recettes, etc. ;
– Aspect Psychosocial : par les soins apportés aux animaux de compagnie, de rente, par la promotion du bien-être humain et surtout animal, et par la promotion de l’environnement (faune sauvage).
Il est à noter que tout ce qui entre en RDC comme vivres frais et secs, c’est le vétérinaire qui autorise l’importation et avant l’entrée, c’est lui qui signe l’autorisation d’entrée. A l’exportation, il est une partie prenante non moins négligeable. Dans les abattoirs, il a l’attribution de produire une viande propre à la consommation humaine. Au quotidien, c’est encore lui qui le contrôle dans les entrepôts et magasins de stockage, dans les étales et marchés. Ceci démontre à suffisance que l’approche de l’action vétérinaire est très diversifiée et elle n’est plus à démontrer, de par ses origines et sa finalité ultime qui n’est autre que la protection de la santé humaine. Ainsi, la médecine vétérinaire est une médecine qui agit en amont comme en aval en tant que médecine préventive. Donc, la contribution des vétérinaires en santé publique est si éloquente et point n’est besoin de rappeler que près de 75 % des maladies qui frappent l’homme proviennent des animaux. A titre illustratif, nous citerons : Ebola, Grippe aviaire hautement pathogène, Monkey pox, Tuberculose, Rage, Coronavirus à Covid-19, Cysticercose à Taenia solium, etc.
Profitant de cette occasion, nous voudrions tirer une sonnette d’alarme sur les abattages désordonnés qui se font actuellement dans nos grandes villes. Nos autorités doivent faire très attention sur cette mauvaise habitude qu’ont prise les congolais d’abattre n’importe où et n’importe comment. Rappelons de ce malheur dû au Covid-19 qui vient de frapper récemment.
A bon entendeur salut.
Matondo-Lusala, Président de l’association des techniciens vétérinaires du Congo, secrétaire exécutif de la fédération une santé