LEPAPYRUS.CD

Site d'information sur la science

La moitié des établissements de santé dans le monde manquent de services d’hygiène de base affirment l’OMS et l’UNICEF

3 min read

La moitié des établissements de santé dans le monde manquent de services d’hygiène de base avec de l’eau et du savon ou un désinfectant pour les mains à base d’alcool là où les patients reçoivent des soins et dans les toilettes de ces établissements, selon le dernier rapport du Programme conjoint de surveillance (JMP) de l’OMS et UNICEF. Environ 3,85 milliards de personnes utilisent ces installations, ce qui les expose à un risque accru d’infection, dont 688 millions de personnes qui reçoivent des soins dans des installations sans aucun service d’hygiène.

Rendu public le mardi 30 août 2022 à la fois à Genève et New- York, le rapport souligne que l’estimation mondiale nouvellement établie révèle une image plus claire et plus alarmante de l’état de l’hygiène dans les établissements de santé. Bien que 68 % des établissements de santé disposaient d’installations d’hygiène aux points de service et que 65 % disposaient d’installations pour se laver les mains avec de l’eau et du savon dans les toilettes, seuls 51 % disposaient des deux et répondaient donc aux critères des services d’hygiène de base. De plus, 1 établissement de santé sur 11 (9 %) dans le monde n’a ni l’un ni l’autre.

Le rapport note que les mains et les environnements contaminés jouent un rôle important dans la transmission des agents pathogènes dans les établissements de santé et la propagation de la résistance aux antimicrobiens. Les interventions visant à accroître l’accès au lavage des mains avec de l’eau et du savon et au nettoyage de l’environnement constituent la pierre angulaire des programmes de prévention et de contrôle des infections et sont essentielles pour fournir des soins de qualité, en particulier pour un accouchement sans risques.

Dr Maria Neira, directrice de l’OMS du Département de l’environnement, du changement climatique et de la santé, a affirmé que les installations et les pratiques d’hygiène dans les établissements de soins de santé ne sont pas négociables. Leur amélioration est essentielle au rétablissement, à la prévention et à la préparation en cas de pandémie. L’hygiène dans les établissements de santé ne peut être garantie sans augmenter les investissements dans les mesures de base, qui comprennent l’eau potable, des toilettes propres et des déchets médicaux gérés en toute sécurité.

Elle a ensuite encouragé les États membres à intensifier leurs efforts pour mettre en œuvre leur engagement pris lors de l’Assemblée mondiale de la santé de 2019 de renforcer les services d’eau, d’assainissement et d’hygiène (WASH) dans les établissements de santé, et à suivre ces efforts.

Le dernier rapport, « Progress on WASH in health care facilities 2000–2021: special focus on WASH and infection prevention and control », a pour la première fois établi cette référence mondiale sur les services d’hygiène – qui a évalué l’accès aux points de soins ainsi que toilettes – alors que plus de pays que jamais rendent compte des éléments critiques des services WASH dans leurs hôpitaux et autres centres de santé. Pour l’hygiène, des données sont désormais disponibles pour 40 pays, représentant 35 % de la population mondiale, contre 21 pays en 2020 et 14 en 2019.

Comme il fallait s’y attendre, le rapport indique que les établissements d’Afrique subsaharienne accusent un retard en matière de services d’hygiène. Alors que les trois quarts (73 %) des établissements de soins de santé dans l’ensemble de la région disposent d’un désinfectant pour les mains à base d’alcool ou d’eau et de savon aux points de service, seulement un tiers (37 %) disposent d’installations de lavage des mains avec de l’eau et du savon aux toilettes. La grande majorité (87 %) des hôpitaux disposent d’installations d’hygiène des mains aux points de service, comparativement à 68 % des autres établissements de santé.

Espérons que le ministère de la Santé, conduit par Dr Jean-Jacques Mbungani, prendra la balle bond pour monter au créneau face aux établissements de santé publique qui manquent ou ignorent les services d’hygiène de base.

JRB

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *