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Les résultats d’une étude ont confirmé l’intérêt dans l’amélioration du rendement des cultures de maïs mis en association et en rotation avec des légumineuses vivrières

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Prof Gertrude Pongi

Prof Gertude Pongi sur terrain

Dans les zones agricoles de la République Démocratique du Congo en générale, surtout celle qui sont à vocation d’agriculture familiale en particulier, la mauvaise gestion des terres agricoles et l’inadéquation entre le prix des intrants agricoles et celui des cultures vivrières constituent les éléments importants dans la dégradation continue des sols, entraînant un appauvrissement rapide des sols en éléments nutritifs et ainsi une baisse de la productivité des cultures.

C’est pourquoi, dans le cadre de ses recherches pour lesquelles les résultats ont confirmé l’intérêt d’améliorer le rendement des cultures de maïs mis en association et en rotation avec des légumineuses vivrières, la Professeure Gertrude Pongi Khonde (Photo à la une) avait présenté au mois de septembre 2021 son travail de thèse pour obtenir le titre de docteur à la Faculté des sciences Agronomiques, spécialité en Agronomie-Systèmes de culture à l’Université pédagogique nationale (UPN), intitulé : « Étude et modélisation de la productivité des systèmes de culture bases sur le semis direct sous couvert végétal dans la savane du sud-ouest de la république démocratique du Congo, « cas de Mvuazi ».

« En agriculture de conservation, le système de semis direct sous couvert végétal mort ou vif (SCV), qui est une nouvelle approche de l’agriculture qui s’inspire de l’écosystème forestier, assure une bonne productivité des surfaces cultivées et donne beaucoup d’avantages dans la gestion du sol. Si les systèmes de culture en association et en rotation se sont bien développés en climat tropical, leurs performances sont souvent très variables et les processus impliqués dans le fonctionnement de ces systèmes demeurent peu connus », a-t-elle  indiqué dans son travail.

Cette thèse, a-t-elle souligné, s’est proposée « d’accroître les connaissances scientifiques sur le fonctionnement des systèmes de culture d’association et de rotation dans un sol non travaillé, des cultures de rente prise en compte qui sont le maïs comme céréale ainsi que le niébé et le soja comme légumineuses en zone tropicale dans la savane du sud-ouest de la RD Congo, précisément à l’INERA/Mvuazi ».

Ce travail a reposé sur une série d’expérimentations sur les SCV proposant de nouveaux systèmes de culture pouvant répondre à une triple attente : la productivité agricole, la rentabilité économique et le respect de l’environnement.

Voici ce qu’elle a écrit à propos des résultats obtenues à l’issue des expérimentations : « Nos résultats ont confirmé l’intérêt de ces systèmes pour améliorer le rendement des cultures de maïs en association et en rotation avec des légumineuses sur la base des principes de fonctionnement des SCV par la détermination de la combinaison optimisant la production en grains et la biomasse totale du système. La production de soja mis en association avec le maïs s’est révélée plus performante par rapport au niébé en association avec le maïs. En rotation avec le niébé, les variétés 09 SADVE F2, Mudishi 1, Mudishi 3, VPO 538 et ZM 523 ont doublé, triplé ou quadruplé leurs rendements. Par contre la monoculture successive des variétés de maïs  a occasionné de faibles rendements allant jusqu’à des pertes de plus de 5%. Les rendements élevés de chaque culture enregistrée au cours de cette étude ont occasionné des bénéfices importants en augmentant leurs ratios que ce soit en culture d’association ou en rotation ».

La thèse fournit aussi des informations sur le fonctionnement des cultures d’association mis en intercalaires, à partir de la relation de concurrence établie entre les deux espèces due à une compétition pour l’utilisation optimale des ressources environnementales. Grâce aux indices de compatibilité, une sélection plus avancée des variétés est possible, afin d’identifier les variétés compatibles au système de culture intercalaire et qui sont observés comme les plus rentables.

Selon professeure Gertrude Pongi, la valeur économique d’une association est plus élevée par rapport à la monoculture du fait que les légumineuses sont plus chères sur le marché, permettant à l’association maïs-légumineuse d’atteindre un niveau de productivité plus élevé par rapport à la monoculture.

Ce travail a aussi contribué au développement d’outils méthodologiques pour étudier le fonctionnement des associations par les rapports des approches mathématiques ou modèles simulant la plantation pour la culture d’association céréale-légumineuse. Montrant ainsi que la compétition qui existe dans la culture mixte pourrait être l’aspect principal affectant le rendement par rapport à l’implantation des monocultures des céréales.

Il a été démontré qu’il y a eu une grande compétition pour la lumière sur le soja dans les associations (plus précisément dans l’association en intercalaire) par rapport aux monocultures, et que la réduction de la quantité de lumière reçue par le soja a des effets négatifs sur sa croissance et sur son rendement en grains.

La modification de l’arrangement spatial du système de culture d’association en intercalaire vers l’association en bande a permis de réduire la perte de rendement qui était de 78,06% pour l’association en intercalaire à 43,59% pour l’association en bande. Cela démontre que la meilleure combinaison d’espacement des lignes et de densité pour les légumineuses correspond à un indice de surface foliaire (LAI) qui intercepte au moins 95% du rayonnement actif du point de vue de la photosynthèse au début de la phase de remplissage des graines.

En conclusion de ce travail de thèse, professeure Pongi Gertrude nous a démontré que la recherche agronomique dans ce domaine nous a présenté de nombreux défis à relever par les agronomes, les chercheurs sélectionneurs et les petits producteurs cibles. Car les systèmes évalués ont mis en cause des interactions complexes entre les espèces et les génotypes, à l’intérieur des espèces et entre les espèces. Ils impliquent d’autre part la prise en compte de pratiques et de circonstances environnementales, rendant difficile la sélection des meilleures variétés pour ces différentes associations. Il a été important de mettre en valeur un système qui pouvait être facilement pratiqué par les paysans de zones agricole de basse altitude. Par conséquent, avoir permis de dégager un revenu socio-économique plus élevé pour le système agricole familial, ainsi que la conservation des sols pouvant être obtenus dans de tels environnements.

LP

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