Les facteurs déclencheurs de la relance du secteur agricole, selon le Professeur Lumpungu
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« Booster l’agriculture pour un développement durable de la République démocratique du Congo » est une publication du Professeur émérite Christophe Lumpungu Kabamba, qu’il a publié en juillet 2021. Le professeur a abordé plusieurs questions. Le Papyrus a épinglé deux points, celui de facteurs déclencheurs de la relance du secteur agricole et aussi celui ayant trait à la contribution du secteur agricole au PIB de la RDC. Ces questions valent leur pesant d’or au moment où l’on ne sait pas où se trouve le Ministère national de l’Agriculture dans l’application des recommandations issues des Etats généraux de l’agriculture en septembre 2021. Ce que l’on sait est que les lignes n’ont pas bougé dans ce secteur depuis la tenue de ces assises. Voici ce que pense le Professeur Lumpungu sur les facteurs déclencheurs de la relance du secteur agricole et la contribution de ce secteur au PIB de la RDC. Ce sont des passages extraits de la publication citée ci-haut:
Facteurs déclencheurs de la relance du secteur agricole
Comme facteurs-clés de la relance du secteur agricole, il faut considérer, notamment :
– La création des lotissements agricoles à mettre à la disposition des personnes, groupes des personnes ou associations désireuses de se lancer dans l’agriculture, mais sous l’orientation de l’autorité gouvernementale ;
– La simplification de la procédure d’acquisition de terre dans les zones périurbaines ;
– L’élimination des tracasseries administratives et policières ;
– L’instauration du système de cantonnage manuel sur les routes de desserte agricole ;
– L’exonération des équipements et matériels et intrants agricoles, et panneaux photo-voltaïques notamment ; au mieux, il faut envisager la fabrication de ces matériels dans le pays;
– La promotion de la production des matériaux de construction à base de produits locaux, …
Contribution du secteur agricole au PIB
La production agricole est restée quasi constante pendant plus de 10 ans, beaucoup plus vraisemblablement à cause de l’abandon du travail de la terre par beaucoup de ruraux dans les zones en guerre et à cause de l’exode rural dû aux mauvaises conditions de vie en milieux ruraux.
La population étant malgré tout en augmentation, 95.784.841 habitants, (populationdata.net en 2019, 20 août 2020), cette situation se traduit par la dégradation de l’indice humain de développement.
Alors qu’en 2007, la RDC était 167ème /177 pays (Kodila Tedika, 2007), en 2010, le pays occupe la 168ème place sur 169 pays, laissant derrière elle le Zimbabwe, (PNUD, 2010 : Rapport mondial sur le développement 2010).
Compte tenu du contexte, de mauvaise gouvernance qui a prévalu pendant des années, il est peu probable que les choses aient évolué vers le bon côté.
Depuis 2000, pendant près de 10 ans, le PIB agricole se situait en dessous de 100 $ US/personne.
En fait, il n’existe pas d’indice évident, pour le moment, qui peut laisser croire que la contribution de l’agriculture au PIB peut changer de tendance et évoluer positivement.
Ceci se manifeste clairement quand on considère la progression des exportations agricoles en 2018 qui n’est que de 394% de ce qu’elle était en 2009, alors que celle des importations était de 220 à 385.292% en 2015 par rapport à ce qu’elle était en 2009 pour les produits de grande consommation.
A ce rythme le naufrage peut continuer, car il n’existe ni crédit, ni politique de crédit gouvernemental pour relancer le secteur agricole. La SOFIDE et la Banque de Crédit Agricole ont fait naufrage, à cause de la mauvaise gouvernance qui persiste toujours. Selon le rapport de la Banque Mondiale sur la promotion des affaires dans le monde « Doing Business », la RDC est classée, en 2011, à la 175e place sur 183 pays. Concernant la protection des investisseurs, elle est passée du rang 153 à 154 et quant à la fermeture d’entreprises, elle est passée de rang 152 à 154, soit respectivement une régression de 1 et 2 places.
Ce sont là des signes qui n’augurent pas de bonnes perspectives pour l’avenir ! Néanmoins, avec le changement de régime, on peut espérer voir la tendance s’inverser.
LP
Alors qu’il y a une loi sur les principes fondamentaux relatifs à l’agriculture signée depuis 2011.