L’entomologiste Tata Hangi a tiré sa révérence
2 min readLe dimanche 16 juin 2024, Willy Tata Hangi (Photo), entomologiste de l’INERA attaché à l’IITA est mort. Voici son histoire qui montre comment les travaux des chercheurs sont dilués alors que nous en bénéficions tous.
En début des années 90, la FAO avait tiré la sonnette d’alarme : aux portes de Kinshasa le manioc était rare. Pour acheter le fufu, il fallait se déplacer vers le marché de la Liberté ou à Matadi Kibala.
Plusieurs équipes de recherche ont été mises sur pied pour chercher la cause. Les phytopathologistes avaient suspecté les bactéries et/ou les virus. Les entomologistes avaient pris la piste de la lutte biologique, suspectant différents insectes.
C’est dans ce cadre que Tata Hangi, dans l’équipe du Prof. Lema avait recouru à la technique de lâcher les ennemis de nos ennemis.
Un travail à grande échelle a été abattue contes la cochenille farineuse du manioc.
De l’autre côté, le Prof. Kalonji et Mahungu et les autres avaient pris la piste de la mosaïque et de l’amélioration variétale.
C’était une guerre à l’échelle nationale et dix ans après, vers 2000 le manioc est réapparu aux portes de Kinshasa.
Tata Hangi est donc parmi les vaillants militants qui ont combattu pour notre sécurité alimentaire.
Il est mort arme à la main. Tout a commencé à se compliquer après un petit accident de moto. Il revenait d’une mission, et ils sont tombés dans un embouteillage non loin de chez lui. Il prendra une moto. Je ne le confirme pas mais je pense que depuis lors, vu l’immobilisation, beaucoup de maladies on fait surface.
Comme vous venez de l’apprendre, à chaque fois que vous allez avaler un fufu, pensée pieuse à tous ces chercheurs du Programme Manioc, spécialement, aujourd’hui Tata Hangi.
RVK