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L’eau de forage est-elle dangereuse ?

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L’eau de forage est une source précieuse d’approvisionnement en eau potable dans de nombreuses régions. Cependant, il est important de comprendre que l’eau de forage peut contenir des impuretés et des contaminants qui peuvent la rendre impropre à la consommation.

Du fait de sa rareté dans certains coins de la ville de Kinshasa, l’eau demeure une ressource précieuse. De ce point de vue, le forage d’un puit se révèle être une option intéressante et les forages ne font que se multiplier dans nos cités. En effet, forer un puit permet de réduire le coût de la consommation d’eau et les difficultés d’approvisionnement. Cela relève du fait que l’eau est directement prélevée de la nappe phréatique, d’une rivière souterraine ou d’une veine d’eau. En définitive, l’eau de forage n’est pas dépourvue d’agents pathogènes qui peuvent gravement nuire à la santé. Ces contaminants peuvent contribuer à plusieurs maladies liées à l’eau, notamment la diarrhée, le choléra, la dysenterie, la thyroïde et l’hépatite A. L’eau potable ne doit donc contenir aucune trace de bactéries E. coli ou entérocoques. Si c’est le cas, il est essentiel de maintenir cette eau en ébullition durant au moins une minute avant de la consommer, ou de se procurer de l’eau potable provenant d’un réseau de distribution ou de l’eau embouteillée. Nous reconnaissons que le sol est un des meilleurs filtres.

Scientifique de l’Université de Kinshasa, l’honorable Crispin Ngoy est formel : l’eau de forage est impropre à la consommation. Il l’a dit au cours de son intervention, le samedi 7 septembre dernier, dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de l’air pur pour des ciels bleus.

D’après notre documentation, la contamination d’une nappe phréatique profonde est extrêmement rare. Plus cette nappe est profonde, plus on a la probabilité de trouver de l’eau saine. Sur ce, avant de forer, c’est-à-dire avant de réaliser un forage, une étude environnementale approfondie doit être menée, c’est-à-dire on doit identifier les sources potentiel de pollution dans les alentours du site et il faut également connaitre la lithologie du milieu du milieu. A Kinshasa, par exemple, nous avons la dégradation de la roche sédimentaire, c’est-à-dire le gré qui donne naissance à l’argile, le sable et le limon. Il est donc possible de capter de l’eau potable.

L’exposé sur l’eau de forage a été très interessant, c’est pourquoi, nous avons eu à nous documenter. Les affirmations de Crispin Ngoy concernant l’eau de forage peuvent être considérées comme générales, mais elles ne sont pas absolues et peuvent être contredites dans certains contextes. Voici comment nous pouvons les confirmer ou les réfuter en fonction des informations disponibles dans son exposé :

Affirmations de Crispin Ngoy, scientifique de l’Université de Kinshasa :
L’eau de forage n’est pas potable et contient des éléments nocifs pour la santé, notamment du sodium, du potassium, et du plomb. Ces substances peuvent causer des maladies graves comme les cancers, l’hypertension, et les AVC.
Il recommande un traitement de l’eau avant toute consommation.
La présence de décharges sauvages à proximité est une cause potentielle de contamination des nappes phréatiques.
le danger ne se limite pas juste à la consommation de l’eau, mais aussi par simple contact cutané.

Éléments pour confirmer les affirmations :
Contamination possible des nappes phréatiques : Les nappes phréatiques proches de la surface peuvent être affectées par la pollution environnementale, en particulier dans des zones proches de décharges sauvages ou de zones industrielles. Les substances chimiques peuvent infiltrer le sol et contaminer l’eau, surtout dans des régions urbaines comme Kinshasa, où la dégradation des roches sédimentaires peut permettre une certaine infiltration des contaminants​
Présence d’éléments nocifs : L’Exposant signale la présence des microbes et de substances dangereuses, telles que le plomb, le sodium, et le potassium, confirmant que l’eau de forage peut contenir des contaminants.

Éléments pour réfuter les affirmations :
Efficacité de la filtration naturelle : Il est affirmé que le sol est l’un des meilleurs filtres naturels, et que la contamination des nappes phréatiques profondes est rare. Plus une nappe est profonde, plus il est probable que l’eau soit saine. Cela réfute partiellement l’idée que toute l’eau de forage est contaminée, en suggérant que les risques varient en fonction de la profondeur et de la qualité du sol​
Statistiques des maladies hydriques : Les services spécialisées, pour parler de Kinshasa, démontrent que cette Ville n’eut été le forage, les kinois mourraient de soif car la société d’Etat chargée de distribuer l’eau est dépassée par l’urbanisation galopante de cette capitale. Aucune statistique des maladies hydriques directement liée aux forages n’a été reportée. Pour les cas signalés ici et là, est-ce que c’est à la qualité de l’eau au forage ou c’est la gestion à domicile qui pose problème ?
Études régionales : L’exposant n’a pas signalé où ses études ont été menées et quels sont les résultats de chaque contrée. Selon la texture du sol, l’eau ne peut pas avoir les mêmes éléments déplorés. Certaines études locales réalisées par des étudiants de l’Université de Kinshasa ont démontré que l’eau des forages dans certaines zones, comme Lemba Salongo et Selembao, est potable​. Ces études peuvent être menées dans toutes les communes de Kinshasa pour apprécier la qualité de l’eau livrée à la population.
Toutefois, tenant compte de ces affirmations et des vérifications, il y a lieu de :
Tester la qualité de l’eau:
Avant de mettre à la disposition de la population un forage, on doit procéder à un contrôle de l’eau. Avant de mettre en place un système de traitement, il est essentiel de tester la qualité de l’eau de votre forage. Les tests peuvent inclure des analyses chimiques, microbiologiques et physiques pour évaluer la présence de métaux lourds, de bactéries, de nitrates, de pesticides, de pH et d’autres paramètres importants. Cela vous aidera à identifier les contaminants spécifiques présents et à déterminer les mesures de traitement appropriées.

Filtration mécanique:
La filtration mécanique est une étape cruciale dans le traitement de l’eau de forage. Elle implique l’utilisation de filtres pour éliminer les particules en suspension, telles que le sable, la boue, les débris et autres impuretés visibles. Les filtres à sable, les filtres à cartouche et les filtres à membrane sont couramment utilisés pour cette étape. La taille des pores du filtre dépendra de la taille des particules à éliminer. A domicile, il est donc conseillé d’avoir un filtre à bougie.

Ebullition :
A supposer que l’eau contienne des impuretés, si c’est le cas, il est essentiel de maintenir cette eau en ébullition durant au moins une minute avant de la consommer, et de le conserver dans des récipients hermétiquement fermés après le refroidissement.

Traitement chimique:
Le traitement chimique est souvent nécessaire pour éliminer les contaminants dissous dans l’eau de forage. Des produits chimiques tels que le chlore, l’ozone, le peroxyde d’hydrogène ou les produits à base de sulfate de fer peuvent être utilisés pour désinfecter l’eau et éliminer les bactéries, les virus et les protozoaires. De plus, des agents de coagulation et de floculation peuvent être ajoutés pour agglomérer les particules fines et les rendre plus faciles à éliminer par filtration.

Adoucissement de l’eau:
L’eau de forage peut contenir une concentration élevée de minéraux tels que le calcium et le magnésium, ce qui entraîne une dureté de l’eau. L’adoucissement de l’eau peut être réalisé en utilisant un adoucisseur d’eau qui échange les ions calcium et magnésium avec des ions sodium. Cela réduit la formation de dépôts calcaires et prolonge la durée de vie des appareils ménagers.

Osmose inverse:
L’osmose inverse est une méthode de traitement de l’eau qui utilise une membrane semi-perméable pour éliminer les ions, les molécules organiques et les contaminants dissous. Cette technique est efficace pour éliminer les substances telles que les sels, les métaux lourds, les nitrates, les pesticides et les produits chimiques organiques.

Conclusion :
Kinshasa, comme les autres cités du pays, connait des sérieux problèmes d’approvisionnement en eau depuis plusieurs décennies sans que des solutions ne soient trouvées. Les affirmations de Crispin Ngoy sont valides dans des situations où les nappes phréatiques sont exposées à des sources de pollution ou à des matériaux dangereux. Cependant, ces affirmations ne sont pas applicables partout. Dans des zones avec des nappes profondes et des sols filtrants, l’eau de forage peut être potable, et il est essentiel de mener des études environnementales pour évaluer la qualité de l’eau avant de généraliser ces conclusions.

Le traitement de l’eau de forage est essentiel pour garantir la qualité et la sécurité de l’eau potable. En combinant des techniques telles que la filtration mécanique, le traitement chimique, l’adoucissement de l’eau et l’osmose inverse, il est possible de traiter efficacement l’eau d’un forage et de la rendre sûre à la consommation. Il est recommandé de consulter des experts en traitement de l’eau ou des professionnels du secteur pour déterminer la qualité de votre eau, les méthodes de traitement les plus appropriées en fonction de cette qualité. A domicile, la gestion de l’eau de votre forage est indispensable.
Jean Pierre Matondo

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