Le Symposium sur la défense et la sécurité à l’Université de Lubumbashi recommande au Gouvernement que l’armée ne soit pas considérée comme un métier des résidus, mais d’exaltation
3 min readDu mardi 2 au mercredi 3 avril 2024, dans la salle internationale de conférence Mgr Tharcisse Tshibangu Tshishiku de l’université de Lubumbashi (UNILU), s’est tenu le Symposium sur la défense, sécurité et développement : occurrence « du grand Katanga ». Le symposium a connu la participation de plusieurs corps : l’université, l’armée, la police, les services de sécurité, le pouvoir coutumier et la société civile.
A l’issue de ce symposium, les participants ont formulé plusieurs recommandations :
A l’intention du Gouvernement de la république : Que l’armée ne soit pas considérée comme un métier des résidus, mais d’exaltation; faire de l’encadrement de la jeunesse une préoccupation majeure de chaque province pour concevoir des projets d’éducation civique et mettre en place des projets intégrés de protection agricole et pastorale; définir la politique étrangère en fonction de sa taille mais aussi de sa position géostratégique; créer de lobbying à l’international et au niveau régional; actualiser le plan stratégique de défense et de sécurité en fonction des nouveaux défis et des grands enjeux du moment; renforcement de l’éveil de conscience patriotique; renforcer le rôle des quatre piliers de socialisation : la famille, l’école, l’église et les médias; limiter les recherches sur les groupes armés aux seuls besoins sécuritaires et stratégiques de l’Etat.
Au parlement national, ils ont recommandé de doter le Gouvernement de la république d’une loi budgétaire qui devra améliorer les conditions de vie et de travail de l’Armée et la police en tant que services publics; d’associer l’armée à la diplomatie parlementaire.
En ce qui concerne le pouvoir judiciaire, ils ont recommandé l’interdiction et la punition pour l’utilisation des enfants à des fins politiques et criminelles (manifestations politiques sous toutes formes).
« Promouvoir les relations civilo-militaires à travers des comportements qui rassurent la population face aux militaires » a été recommandé à la hiérarchie militaire.
Aux services de sécurité, les participants ont recommandé de former, renforcer et moderniser les services d’intelligence et détective;
A l’Université, le symposium a recommandé de créer un cadre de concertation permanent entre les universités, l’armée, les services de sécurité, le Parlement, et les gouvernants politiques; de demander aux universités de penser un projet de document de la stratégie de défense de la nation à discuter avec les dirigeants; la création de l’Observatoire Interprovincial de défense et sécurité; le renforcement de l’éveil de conscience patriotique à travers le cours de valeurs, principes et symboles de la république.
Signalons que dans son allocution d’ouverture ces assises, le Recteur de l’UNILU, le Professeur Ordinaire Gilbert Kishiba Fitula a salué le Général Eddy Kapend, Commandant de la 22ème région militaire, ancien kassapard, pour son intuition patriotique et républicaine ayant permis de solliciter l’Université de Lubumbashi en vue de mobiliser les intelligences autour de ce Symposium dont les résolutions devraient apporter des pistes de solution aux questionnements relatifs aux défis de la sécurité, de la défense et du développement en RDC, terre promise et grande nation devenue catalyseur des économies du monde.
Le Commandant de la 22ème Région militaire le Général Eddy Kapend (Photo) a signalé que sa juridiction comprend les quatre provinces issues du démembrement du Katanga. Il a appelé la population de cet espace à dire non à la guerre, non à l’insécurité, non à la manipulation et au complotisme. Pour le Général, la question de la guerre n’est pas que militaire, c’est une affaire de tous, il faut donc l’aborder par une approche collective.
Plusieurs intervenants se sont succédé dans la suite de la journée, articulant tous leurs communications autour de 6 axes de ce symposium à savoir : la gouvernance sécuritaire, la gouvernance économique, la gouvernance alimentaire, la gouvernance sanitaire, la gouvernance environnementale, et la gouvernance de développement et de la participation citoyenne.
JR Bompolonga