LEPAPYRUS.CD

Site d'information sur la science

Le monde a célébré le 16 juillet la journée internationale des serpents. Le serpent est le nom donné à une classe de reptiles sans membres ou à membres rudimentaires, qui rampent sur la terre. Ce vertébré apode avec un corps allongé avance en se trainant sur le ventre. Selon la Bible, c’est le plus rusé de tous les animaux. Nous avons plusieurs types des serpents autour de nous, dans nos forêts, dans nos savanes et dans nos prairies. Certains sont dangereux et capables de tuer par leurs forces musculaires mais d’autres le sont par leurs venins mortels, ce sont les serpents venimeux. Il y en a qui ne le sont pas, ce sont les serpents non venimeux.

Sur le plan scientifique, le serpent se définit du nom scientifique « serpentes ». Ils forment un sous-ordre de squamates carnivores au corps très allongé allant d’un mètre à une dizaine et ils sont dépourvus de membres apparents. Ils sont aussi appelés plus rarement Ophidiens (du grec ὄφεις / ópheis). Il s’agit plus précisément de vertébrés amniotes caractérisés par un tégument recouvert d’écailles, imbriquées les unes sur les autres et protégées par une couche cornée épaisse. Ils possèdent un système de thermorégulation assuré par trois mécanismes, l’ectothermie, la poïkilothermie et le bradymétabolisme. Leur vision est le sens principal utilisé mais il possède une olfaction également puissante et une audition trop faible.

A part leur corps allongé, les serpents ont comme caractéristiques spécifiques d’avoir une langue bifide, des yeux sans paupière, un crâne articulé et des mâchoires mobiles qui facilitent l’ingestion de proies plus volumineux. Ils partagent la disparition des pattes avec deux autres groupes de vertébrés tétrapodes : les amphisbènes, qui sont d’autres squamates, et les gymnophiones, qui appartiennent au groupe des lissamphibiens.

Les serpents peuvent présenter à peu près toutes les couleurs existantes. Certains serpents ont une couleur unie tandis que d’autres ont des motifs très complexes. La coloration est d’ailleurs un critère de détermination des espèces bien que la variabilité au sein d’une même population, voire chez un même individu à différents moments de sa vie, puisse être très importante. Il y a plusieurs variétés dont les espèces courantes ont leurs particularités. Il s’agit par exemple de :

  • Serpent à sonnette (Crotalus) : Venimeux, dangereux pour les humains, mais utile pour contrôler les populations de rongeurs.
  • Couleuvre (Colubridae) : Majoritairement non venimeuses, utiles pour contrôler les populations de rongeurs et d’insectes.
  • Vipère (Viperidae) : Venimeuses, leurs morsures peuvent être graves, nécessitant des soins médicaux, mais elles jouent un rôle crucial dans la régulation des populations de petits mammifères.
  • Python (Pythoninae): Bien que ne possédant pas de crochets à venin, comme les grands Boa, ils peuvent être potentiellement dangereux du fait de leur taille et puissance.

Bref, ces fameux reptiles  autour de nous ont-ils des avantages ou simplement nous devons leur coller sans autre forme de procès l’étiquette de leur dangerosité. Les scientifiques nous relèvent en réponse qu’ils jouent des rôles variés dans les écosystèmes et ont des avantages ainsi que des dangers potentiels. Pour ceux qui ne le sont pas, bien qu’ils ne soient pas déclarés dangereux, la vue d’un serpent fait toujours frissonner.

Du point de vue des avantages, nous pouvons noter :

  1. Régulation des populations de rongeurs : Les serpents sont des prédateurs efficaces de petits mammifères, notamment les rongeurs. En se nourrissant essentiellement des rongeurs, ils contrôlent leurs populations et nous aident à prévenir les infestations de rongeurs qui peuvent causer d’importants dommages aux cultures, aux récoltes et qui peuvent même propager certaines maladies.
  2. Contrôle des parasites : En se nourrissant de rongeurs et de certains insectes, les serpents réduisent également les populations de parasites associés à ces animaux, comme les tiques et les puces et participent à la lutte contre les insectes nuisibles.
  3. Rôle dans la chaîne alimentaire : Les serpents font partie intégrante de la chaîne alimentaire. Ils servent de proies pour de nombreux prédateurs, y compris certains oiseaux de proie, mammifères et même d’autres serpents.
  4. Contribution à la biodiversité : Les serpents contribuent à la diversité biologique des écosystèmes en occupant des niches écologiques spécifiques.
  5. Industries: La maroquinerie fait appel aux peaux et à la diversité des couleurs des serpents mais aussi la pharmacie, la médecine et la biotechnologie font aussi recours à ces reptiles pour la production des antivenimeux, de quelques enzymes et de certains produits biologiques. En fait, les protéines contenues dans le venin de serpent permettent de traiter de nombreux problèmes de santé, comme le cancer, la douleur, l’hypertension artérielle, les crises cardiaques, les accidents vasculaires cérébraux, la maladie d’Alzheimer et la maladie de Parkinson. Parait-il, en cosmétique, qu’ils sont hydratants, régénérateurs et réduisent les rides, préviennent leur apparition et aident à supprimer les signes de vieillissement cutané.

Quant à leurs dangerosités, les serpents peuvent infliger aux humains et aux animaux,

  1. Des morsures venimeuses: Certaines espèces de serpents sont venimeuses et peuvent injecter du venin potentiellement mortel aux humains et aux animaux domestiques. Leurs morsures nécessitent des soins médicaux spéciaux et immédiats. C’est ici qu’interviennent les sérums antivenimeux.
  2. Un impact sur les populations de proies non nuisibles : Il sied de noter que toutes les espèces animales d’un écosystème sont, en quelque sorte, utiles pour la vie. Si une population de serpents devient trop importante, elle peut réduire de manière significative certaines espèces de proies qui ne sont pas nuisibles, perturbant ainsi l’équilibre écologique.
  3. Des risques pour les animaux domestiques : Les serpents peuvent représenter une menace par leurs morsures pour les animaux de compagnie (en particulier les petits chiens et chats) et des animaux d’élevage.

En somme, ce que nous pouvons retenir est que bien que certains serpents présentent des dangers liés à leurs venins, leurs attaques et leurs puissances, ils offrent également de nombreux avantages écologiques importants. Le pire ennemi naturel du serpent est sans conteste la mangouste, un petit mammifère carnivore connu pour son agilité, sa rapidité et sa résistance au venin des serpents.

L’envenimation ophidienne, classée par l’OMS sur la « Liste des Maladies Tropicales Négligées », constitue un problème de santé publique, social et économique dans les régions tropicales et subtropicales. Le cout onéreux des sérums antivenimeux rend le recours à ce traitement, qui reste pourtant le seul cliniquement approuvé, inaccessible à la majorité de la population de l’arrière-pays dans nos nations. Pour y faire face, les habitants de certaines régions ont donc souvent recours à des plantes reconnues comme médicinales par les connaissances traditionnelles.

En conclusion, il faut toujours se méfier de belles apparences du serpent. Apprendre à les identifier et à comprendre leur rôle peut aider à minimiser les risques et à apprécier leur contribution à l’environnement et à la vie entière.

Jean Pierre Matondo

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *