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Le rendement de la production est intimement lié à la qualité de la semence en agriculture

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Le module relatif au processus de certification et contrôle des semences a été présenté lors de l’atelier de formation régionale des femmes et des jeunes sur les techniques de production de semences et de gestion efficient des entreprises semencières en Afrique Centrale, organisé par Le Conseil Ouest et Centre Africain pour la Recherche et le Développement Agricoles (CORAF) du 2 au 4 juillet 2024 à Douala, au Cameroun. Dans ce module, selon le rapport rédigé par la Professeure Gertrude Pongi,  il a été démontré que le rendement de la production était intimement lié à la qualité de la semence, entre autres la pureté spécifique, la pureté variétale, la faculté germinative et l’état sanitaire. Il nous a été présenté que ce contrôle concerne le service officiel de contrôle et certification des semences, ainsi que les autres organismes agréés qui s’assurent de la bonne qualité des semences qui seront soumis à leur expertise. Tandis que le processus de certification des semences, il est assuré par le même service officiel de contrôle et de certification avec comme double objectif de garantir à l’utilisateur final un niveau de qualité suffisant et de favoriser le progrès génétique de la semence.

Par ailleurs, il a été recommandé aux participants la mise en place d’une législation semencière répondant à la réglementation  reconnue au niveau national et régional. Au niveau international, un traité international sur les ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture (TIIRPA) pourra servir d’instrument pour une harmonie avec les engagements des Etats de la région avec  comme objectifs la conservation, l’utilisation durables des semences et le partage juste et équitable des avantages découlant de leur utilisation en harmonie avec les paysans pour une agriculture durable et pour la sécurité alimentaire.

Cette recommandation a été formulée dans le premier module intitulé « Législation semencière dans la région (CEMAC) ».  Il existe aussi d’autres instruments comme la Convention internationale mise en place par l’Union internationale pour la Protection des Obtentions Végétales (UPOV) dont le siège est à Genève et qui a pour mission de mettre en place et de promouvoir un système efficace de protection des variétés végétales afin d’encourager l’obtention de variétés dans l’intérêt de tous.

La recommandation a été formulée afin de répondre efficacement aux deux premiers objectifs du développement durable (ODD 1 – éradiquer la pauvreté, et ODD 2 – lutter contre la faim), il faudra améliorer la production de nos cultures et, par ricochet, il faudra produire la semence de qualité en grande quantité. Pour se faire, il faudra répondre à tous les exigences des systèmes semenciers qui existent dans nos pays de la CEMAC (Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale) d’homologation suivant une sélection participative des semences améliorées (système formel) et traditionnelles (système informel).

S’agissant du module ayant trait à la création et gestion d’une entreprise semencière. Il a été présenté dans ce module ce qui définit une entreprise semencière (une structure privée juridiquement autonome qui assure la production des semences de qualité, le conditionnement et/ou la commercialisation de cette semence) et son importance (constitue le moteur de l’amélioration de l’agriculture africaine et assure la diversité du système d’approvisionnement des semences). Il a été recommandé à chaque pays de pouvoir encourager les producteurs et les agrimultiplicateurs de semences à s’orienter vers la création d’entreprise semencière ou bien d’encourager les entreprises déjà existantes à intégrer le volet « semences » comme une opportunité commerciale.

La question relative à la commercialisation des semences a été également abordée. Dans la présentation de ce module, l’on a fait comprendre aux participants que le secteur de la semence glane beaucoup d’argent avec un budget évalué à plus de 130 milliards de $ (78000 Milliards de FCFA), seul 10 à 20% du marché total de semences porte sur les semences de qualité issues du marché officiel et les 80 à 90 % provenant du secteur non commercial ou non officiel, et notamment de semences de ferme. De ce fait, la semence reste une préoccupation pour les petites entreprises semencières. La commercialisation des semences est un processus de valorisation et d’échanges des semences et des services associés. Elle englobe toutes les activités de la chaine de valeur depuis la production jusqu’au consommateur final (agriculteur). Quelques contraintes dans la commercialisation des semences ont été également relevées. Il s’agit du prix élevé de certaines semences, du défaut de qualité, des contraintes fiscales, des concurrences déloyales, de la méfiance des paysans face à certaines innovations ou encore des commerçants malhonnêtes.

JRB

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