Le Point sur la prévention comme stratégie contre le Covid-19
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Prof Kensense Mossanda
L’OMS a déjà préconisé et officialisé toutes les mesures d’hygiène préventive contre la dissémination du Covid-19.
Nous ne voulons pas dans cet article discuter du bien fondé de toutes ces stratégies qui ont poussé beaucoup de pays à adopter des mesures draconiennes de confinement justifiant leur efficacité dans des pays qui ont été les premiers frappés comme la Chine, la Corée du Sud etc…
Certains pays qui ont déjà atteints le pic de la courbe se félicitent de se trouver en phase de descente grâce à leur discipline acquise ou forcée…La plupart des pays frappés par cette pandémie ne font aucune autre recherche sur d’autre genres de mesures de prévention que celles qui semblent avoir donné des résultats basées sur l’allure des courbes de mortalité ou de récupération des malades du Covid-19. La majorité de ces mesures sont basées en effet sur l’asepsie utilisant une masse de désinfectants, le nettoyage régulier des mains et le port des masques comme barrières à la pénétration du virus dans le corps humain utilisant des orifices humains ouverts à l’environnement et à l’air libre.
L’opinion publique en Europe s’accorde à admettre, à croire et même espérer que ce virus soit saisonnier comme celui de la grippe et qu’il s’en ira comme par enchantement quand le beau temps (l’été) viendra. Espérons pour le mieux et soyons optimiste. C’est ainsi que tout le monde espère que le vaccin pourra nous préparer à le combattre,
Mais imaginez un peu qu’il persiste et qu’il trouve le moyen de résister ou de se cacher comme le font les virus à HIV et à Ebola ou encore de produire des mutants pour lesquels nous devons trouver de nouveaux vaccins comme c’est le cas du virus de la grippe. Qu’allons-nous faire ?
La barrière externe ne pourra plus suffire comme c’est le cas déjà maintenant.
Faut-il ne pas se confiner et laisser l’immunité naturelle faire son boulot ? Dans ce cas les plus naturellement immunisés survivrons… c’est la sélection naturelle…n’est-ce pas? Sommes-nous d’accord avec ce genre de concept et d’attitude à adopter ? Des pays comme la Suède et le Danemark ont compris ce concept et n’ont pas forcé leurs concitoyens à se confiner. Ils sont allés même jusqu’à ne pas fermer leurs établissements scolaires.
Il a été démontré qu’il existe tellement de virus et de bactéries dans notre environnement et même dans notre corps. Pourquoi ne pouvons-nous pas vivre en communion avec eux et même apprendre à dialoguer avec eux ou à leur donner la place qu’ils réclament pour vivre pourvu qu’ils nous laissent aussi vivre et ne nous nuisent pas…L’exemple le plus probant est celui de la bactérie Escherichia coli qui vit en commensalité avec nous. Elle nous aide en effet à réguler notre flore intestinale pour une bonne digestion et l’évacuation des matières fécales. Si on la détruit avec la prise excessive des antibiotiques, elle réagit en provoquant la diarrhée qui peut nous emporter. La leçon que les scientistes ont tiré de tous ces interactions entre les bactéries, les virus et l’homme est de vivre en harmonie avec eux et ne pas provoquer un déséquilibre dans la nature. Plus nous cherchons à connaître leur comportement, mieux nous pourrions vivre en harmonie avec eux,
Comme on en est pas encore là, nous cherchons à établir d’autres barrières mais cette fois-ci à l’intérieur de la cellule cible de l’attaque virale qui a besoin d’aller jusqu’au niveau du noyau pour utiliser notre machine à nous reproduire, l’ADN. Comment l’en empêcher ?
La première stratégie, c’est selon certains mettre une barrière à la surface de la cellule, d’où l’utilisation du «Vicks» contenant la menthe, et même des vapeurs de la menthe et d’autre plantes médicinales à propriété vaso-dilatatrice. Ce qu’on oublie c’est que le virus se trouvant sur la surface de la cellule, la provoque, que l’on veuille ou non à réagir et présenter une première ligne de défense avec ses récepteurs qui malheureusement servent de pont de pénétration du virus.
Pour une tentative de défense plus naturelle, on pourrait penser à réduire le nombre de récepteurs et la production des cytokines. Moins de cytokines produites et moins de récepteurs présentés, moins sera le degré d’inflammation. En fait tout porte à croire que ce sont nos propres armes naturelles de défense contre virus qui nous tuent. Vous me direz que c’est le virus qui nous incite à produire ces cytokines amenant l’inflammation et la flambée respiratoire… Et oui, vous avez raison…
Imaginez que nous ne réagissons pas à son entrée et que nous supprimons la forte production exagérée des cytokines, le virus restera dans le cytoplasme et ne pourra même pas entrer dans le noyau puisque là encore c’est nous qui lui ouvrons la porte en libérant certains facteurs intracellulaires qui ne pouvaient pas s’exprimer si nous n’étions pas sous stress.
Mes réflexions à ce sujet sont basées sur le mécanisme moléculaire du virus et de notre réponse à sa pénétration que j’ai essayé de vulgariser.
C’est en fait parce que nous nous trouvons dans le stress que nous fabriquons en excès un certain nombre d’oxydants qui par conséquent ouvrent les portes au virus qui ne demande pas mieux que d’entrer dans nos cellules et d’aller se reproduire utilisant notre machine de production qu’est l’ADN (Adenine Deoxy riboNucleique). Si on veut aller au plus profond du mécanisme moléculaire, on expliquerait de la manière suivante : sous le stress provoqué par l’entrée du virus dans la cellule grâce aux récepteurs s’intercalant dans la couche lipidique de la membrane cellulaire, il y a une cascade de signalisation qui se met en branle .Le facteur nucléaire NFkappaB en particulier, se trouvant emprisonné dans un complexe (NFkappaB-Inhibiteurs) se libère et se déplace dans le noyau pour et avec d’autres facteurs entraine l’expression des gènes qui favorisent une synthèse accrue des facteurs inflammatoires conduisant à la flambée respiratoire et à la détresse respiratoire aiguë (respiratory burst – acute respiratory distress).
On vient récemment de découvrir que cette détresse respiratoire peut aussi être induite par l’incorporation du génome de Corona dans une bactérie appelée Provitella qui elle aussi entraine les mêmes conséquences sans doute par le même mécanisme moléculaire.
C’est ainsi que utiliser les antioxydants tel que la vit C dans le citron, la vit E provenant des carottes, et éventuellement la vit D que nous pouvons d’ailleurs synthétiser à partir des rayons solaires (UV) et le gingembre contenant du gingérol, un polyphénol (antioxydant), nous pouvons retirer ces clés de serrure que constituent les oxydants qui ouvrent les portes au virus.
Les vielles recettes de nos grand-mères peuvent être efficaces pourvu que nous puissions les agencer à bon escient. Leur efficacité peut s’expliquer par ce même mécanisme.
Il faut souligner ici que les antioxydants exogènes et endogènes agissent de concert pour combattre les radicaux libres (oxydants) générés par le stress oxydatif. L’étude sur l’inhibition des oxydants par un mélange d’antioxydants exogènes (vit C, vit E, composés phénoliques…) biologiquement équilibré avec les antioxydants endogènes (Superoxide dismutase, glutathion peroxydase, catalase,..) peut amener une solution de longue durée plutôt que combattre de face un ennemi qui ne demande pas mieux que de dialoguer pour sa subsistance à lui aussi.
Le débat est ouvert à tous ceux qui ont des idées à échanger.
Prof Kensese S. Mossanda (Biologiste Clinicien et Chercheur en Sciences cliniques)