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Le Giec publie son nouveau rapport axé sur l’adaptation au changement climatique

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Le deuxième rapport très attendu du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) sort ce lundi 28 février et devrait aussi mettre l’accent sur le besoin de s’adapter aux impacts du changement climatique. Cette nouvelle synthèse de toutes les connaissances scientifiques existantes a été réalisée par 270 scientifiques du monde entier et a nécessité trois ans de travail.

Depuis deux semaines, les représentants de tous les États du monde sont réunis à huis clos autour du texte mis au point par les scientifiques du GIEC.

Ils se sont mis d’accord sur un résumé destiné aux décideurs politiques. Ce document, divulgué ce lundi, doit détailler comment nous serons affectés par un changement climatique d’ores et déjà inéluctable et qui va s’accélérer selon les experts. Avec des températures extrêmes, des sécheresses et inondations à répétition, des ouragans ou la montée inéluctable des eaux.

Et face à ces risques, le rapport va également préciser comment nos sociétés doivent se préparer, s’adapter, pour éviter les morts, les destructions, les pertes économiques et agricoles. Car les chercheurs entendent aussi souligner que les États ne sont pas prêts à faire face. Il faut une réelle vision politique d’anticipation… faire évoluer nos sociétés et prévoir des financements disent-ils. Le texte donc est une mise en garde, mais doit proposer des solutions.

La prise de conscience politique reste émergente dans beaucoup d’endroits. Il y a certaines régions, certains pays où la question est extrêmement prégnante à cause des sécheresses, de la hausse du niveau de la mer sont déjà des risques extrêmement concrets qui poussent les dirigeants politiques à s’en saisir.

Dans le même temps, une réunion de l’Assemblée des Nations unies pour l’environnement se tient à Nairobi. L’adaptation au changement climatique et la gestion de la pollution déjà créée par les pays riches y seront abordés.

Des besoins de financements urgents

En toile de fond, l’argent, le nerf de la guerre de toute adaptation ou solution. Les dirigeants africains, notamment, réunis à Nairobi pendant trois jours viendront avec plusieurs résolutions dont un accord ambitieux pour encadrer la pollution plastique. Mais tout cela a un coût.

Rien que pour nettoyer ces déchets, il faudra environ 50 milliards de dollars, selon le Programme des Nations unies pour l’Environnement (PNUE). Or, le compte n’y est pas. Les pays du Sud attendent toujours les 100 milliards de dollars annuels promis par les pays riches pour compenser une partie des dommages qu’ils ont causés.

Si l’on considère les déchets plastiques, on estime que 11 millions de tonnes de ces déchets sont déversées dans l’océan chaque année. L’impact sur l’environnement se chiffre à 50 milliards de dollars. Nous payons tous d’une manière ou d’une autre. Ce problème vous accompagne au quotidien. Car à chaque fois que vous aurez des décisions à prendre, vous le ferez avec un déficit de 50 milliards. L’attente, bien sûr, est qu’il y ait un accord mondial sur la pollution plastique. Le pays qui est présenté dans le monde comme étant un bon élève dans ce domaine est le Rwanda. La résolution soumise à l’Assemblée des Nations unies sur la pollution plastique, visant à créer un instrument international juridiquement contraignant, est co-parrainée par le Rwanda et le Pérou. La résolution est également soutenue par 54 autres pays, dont un grand nombre de l’Afrique. Nous voyons donc ici la preuve du leadership africain.

25 milliards de cette enveloppe étaient initialement dédiés au volet adaptation, c’est-à-dire se préparer aux conséquences des dérèglements climatiques. La conférence de Glasgow en octobre 2021 a décidé de doubler ce financement, mais il reste bien inférieur aux besoins. En attendant, des pays comme l’Éthiopie et le Soudan du Sud déboursent déjà jusqu’à 5% de leur PIB pour s’adapter.

Par exemple, la Guinée, autre pays africains touché par le changement climatique, fait désormais face à des sécheresses alors qu’il faisait figure de château de l’Afrique de l’Ouest.

Avant, il y avait de la pluie pendant quatre mois, cinq mois, maintenant quand ça tombe, ça ne dépasse pas trois mois. Tu as vu ce qu’on est en train de faire, on arrose, on passe toute la journée à chercher des points d’eau.

RFI  du 28 février 2022

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