La RDC organise un forum national de nutrition pour la promotion d’une approche multisectorielle de lutte contre la malnutrition
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Sous le haut-patronage du Président de la République, Félix Tshisekedi, le Gouvernement organise du 05 au 07 Octobre 2023 le Forum national de nutrition (FNN) dont le thème principal est « Appel à la promotion de l’approche multisectorielle, inclusive et synergique de lutte contre la malnutrition en RDC ».
D’après le portail de ce forum, l’objectif principal de ce forum est de mener un plaidoyer vigoureux pour mobiliser les parties prenantes de tous les secteurs sensibles à la nutrition pour l’amélioration de la situation nutritionnelle de la population en RDC, à travers une approche multisectorielle, inclusive et coordonnée de lutte contre les problèmes nutritionnels en RDC.
Cet évènement regroupera non seulement les partenaires techniques et financiers de la RDC dans le domaine de la nutrition, mais aussi les acteurs clés de tous les secteurs étatiques et privés sensibles à la nutrition.
La tenue de ce forum se justifie par le fait qu’en RDC, la malnutrition constitue la cause sous-jacente de 31,5% des décès chez les enfants de moins de 5 ans. S’il est établi que les retombées socio-économiques de l’investissement dans la nutrition sont significatives et durables, la malnutrition en revanche, peut entraîner des répercussions graves sur les fonctions de l’organisme et nuire au développement cognitif et mental de l’enfant, à la productivité professionnelle des adultes et à la performance économique de tout un pays.
En RDC, la malnutrition se présente sous différentes formes : la sous-nutrition, la surnutrition et les carences en micronutriments. Les personnes touchées par les carences en micronutriments souffrent de ce que l’on appelle «la faim cachée » : elles consomment suffisamment de calories, mais certains micronutriments vitaux, notamment la vitamine A, le fer, l’iode ou le zinc, leur font défaut.
Selon toujours le portail de ce forum, au niveau national, les coûts estimés de la perte de productivité imputable à la malnutrition représentent entre 3 et 16% du PIB. Aussi, plus de 82% d ‘enfants de moins de 5 ans sont-ils exposés à la menace d ‘un développement sous-optimal avec comme conséquences la perte de salaire à l ‘âge adulte et un penchant accru à la violence, à cause de la prévalence élevée des facteurs menaçant leur bon développement — retard de croissance (41,7%), faible poids de naissance (10%), maternité précoce (13,3%) et pauvreté extrême (86%). L’amélioration de l ‘Objectif de Développement Durable 2 (ODD2) a un impact sûr sur les autres ODD : la nutrition jouant le rôle de catalyseur.
La lutte contre les problèmes nutritionnels est essentiellement portée par le secteur de la santé, à travers le Programme National de Nutrition (PRONANUT) appuyé par plusieurs Partenaires Techniques et Financiers. Etant donné que la majorité des financements sont encore orientés sur l’aspect curatif et moins sur la prévention, les interventions de lutte contre la malnutrition ont été jusque-là plus spécifiques et ciblent surtout les causes immédiates de la malnutrition. Celles ciblant les causes sous-jacentes (accès à l ‘eau, insécurité alimentaires, …) sont négligées. Aussi note-t-on que les interventions sont plus menées dans les zones d’urgence humanitaires et/ou zones de « relèvement communautaire » que dans les zones de développement.
Grâce à tous ces efforts, des progrès significatifs ont été notés dans la réduction de la malnutrition. Chez les enfants de 6 à 59 mois : l’insuffisance pondérale a chuté, passant de 34% en 2001 à 23,3% en 2018, et l’émaciation, de 21% en 2001 à 5.6% en 2018.
Toutefois, malgré ces avancées, la prévalence du retard de croissance a peu régressé stagnant de 46% à 42% sur la même période. Elle augmente avec l’âge : de 15% à moins de 6 mois, elle atteint son niveau le plus élevé (54%) à 36 à 47 mois. Elle est faible dans les ménages de quintile de bien-être économique le plus élevé (23%), et très élevé pour le quintile le plus bas (50%). Les provinces les plus affectées sont le Kasaï, le Kasaï-Central, le Kasaï-Oriental, le Kwango, le Kwilu, le Sud-Ubangi, le Nord-Ubangi, la Mongala, le Tshopo, le Bas-Uele, l’Ituri, le Lomami, le Haut-Lomami, le Nord-Kivu, le Sud-Kivu, le Maniema, le Sankuru, le Lualaba et le Tshuapa ; avec des prévalences supérieures à la moyenne nationale depuis quinze ans.
LP