RDC: La prévalence des abus sexuels au sein de la population scolaire estimée à 35,6%
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Au moment où la question de la pédophilie domine le monde, la RDC ne fait pas exception en cette matière. Une étude initiée par l’Institut de recherche en sciences de la santé (IRSS) sur les abus sexuels en âge scolaire et publiée en juillet 2012, a révélé que la prévalence des abus sexuels au sein de la population scolaire est de 35,6%, répartie en viol, tentatives de viol, attouchements et harcèlement.
L’étude signale que les victimes du sexe féminin sont dans une proportion de 57,30% contre 42,70% pour les garçons. Cela montre que les abus sont encore largement perpétrés sur les filles. Cet écart met en évidence un taux relativement élevé pour les garçons en référence aux tendances habituelles. La distribution d’âges des victimes va de 6 à 17 ans. L’étude souligne qu’à cette tranche d’âge, il a été noté que les abus sexuels sont fortement élevé au niveau de la population scolaire en période pré-pubertaire et pubertaire.
En ce qui concerne la nature de l’abus sexuel, les chercheurs ont constaté que les attouchements constituent le mode d’abus le plus répandu dans une proportion de 37, 08%, suivi de viol avec 30,90% de ces abus.
S’agissant du lieu de l’abus, l’auteur de l’étude, Richard Ilunga Kabengele, attaché de recherche à l’IRSS, écrit: « Nous avons curieusement constaté dans cette rubrique que les cas où le lieu de l’agression n’était pas précisé étant les plus élevés 30,90%, autant cela pourrait être dû à un problème de non existence sur ce facteur, alors qu’il était grandement inscrit dans les questionnaires. Il faut y voir aussi une certaine résistance pour cacher quelque chose. Parce que l’on peut dire que l’on peut se sentir gêné de dire que cela s’est passé dans la rue ou dans un environnement scolaire, ou encore à la maison avec une difficulté à révéler l’identité de l’auteur ». En dépit de cela, l’étude note que les cas où l’agression a eu lieu chez la victime demeurent les plus fréquents avec 24,16%, suivis de chez l’agresseur 15,17%. Cependant, plus de 10% des attentats sont réalisés dans un environnement scolaire.
En ce qui concerne le sexe de l’agresseur, il se dégage clairement que la délinquance sexuelle demeure encore largement sous la domination de la force masculine avec 64,61% contre 18,54% pour les femmes.
Sur l’origine de l’agresseur, il a été constaté que dans 83,71% des cas, l’origine de l’agresseur est connue. Les agresseurs d’origine extra-familiale demeurent les plus nombreux avec 55,06% des cas. La proportion des agresseurs d’origine intra-familiale est de 28,65%. Au niveau extra-familial, les amis sont les plus nombreux dans les cas d’abus avec 30,61%. La proportion des enseignants et des répétiteurs est de 5,10%.
L’objectif de cette étude était d’évaluer la prévalence des abus sexuels sur la population, en plus d’établir une statistique des caractéristiques d’agresseurs et les lieux des circonstances de ces agressions, enfin donner une possibilité plus grande aux victimes de pouvoir s’exprimer et se faire prendre en charge sur le plan psychosocial et médical.
L’étude a été menée, durant trois mois, au niveau des élèves des écoles primaires et secondaires de la ville de Kinshasa. L’âge des élèves dont les questionnaires devaient être validés se situe entre 6 à 17 ans. Dans chaque école enquêtée, le choix de classe était pris au hasard. Après avoir expliqué les objectifs de ladite étude aux élèves, ceux ayant montré leur disponibilité ont été soumis aux questionnaires. Ainsi, un échantillon de 500 élèves, a raison de 265 filles et 235 garçons, a été établi. L’étude a pu dénombrer 178 cas d’abus sexuel soit une prévalence de 35,6%.
L’auteur de l’étude, Richard Ilunga Kabengele, conclut son étude en soulignant que celle-ci a montré qu’il y a encore beaucoup de résistance liée à la peur de s’exprimer sur son mal et de dénoncer l’agresseur, en témoigne la proportion trop grande d’imprécision sur l’identité de certains agresseurs ainsi que du lieu de l’agression.
Il poursuit en ces termes sa conclusion: « Il n’en demeure pas moins que ces victimes ayant des difficultés de verbalisation vivent leur mal de façon humiliante et en souffrent, et ont besoin d’un suivi sous forme de prise en charge psychothérapeutique voire médicale. Car de telles situations ont non seulement des conséquences fâcheuses sur le rendement scolaire de l’élève, mais aussi et surtout sur sa santé physique et psychologique, éléments justifiant d’ailleurs la première conséquence relative au rendement scolaire. Par ailleurs, nous ne sommes pas revenus sur certains facteurs tels que la dénonciation, les plaintes ou l’âge des agresseurs. Pour ce qui est de la dénonciation et des plaintes par exemple, en cas de viol effectif, des victimes se sont engagées à poursuivre leurs agresseurs. Mais la majorité reste muette sur sa douleur ».
Espérons que les différentes actions initiées actuellement dans le monde sur cette question aura un impact en RDC et que la tendance sera à la baisse.
Le Papyrus