Kongo Central : Le péage de Kasangulu, un casse-tête pour les usagers
4 min readIl y a quelques années, après remise en état de la nationale n°1, le Gouvernement congolais a décidé d’instaurer le péage. Des stations de péage ont été construites à Kasai, Mongata, Kasangulu, Lukala, Mpozo, etc. Le péage c’est une redevance que l’on paye pour circuler sur les autoroutes, routes et certains ponts. Ce dit aussi du lieu où l’on paie le droit de passage. Ce système a été mis en place par les autorités pour financer non seulement la réhabilitation et la modernisation des routes stratégiques et d’intérêt général, mais la construction de celles secondaires et l’amélioration des voiries urbaines pour garantir la fluidité du trafic, du transport des personnes et de leurs biens.
Les congolais ont massivement adhéré à cette obligation parce que le projet a été ficelé pour permettre l’autofinancement de l’entretien permanent de la colonne vertébrale de l’économie nationale. Ainsi les gros transports payent 250$, les camionnettes : 50$, les petits véhicules et taxis 20$. Tous ces prix sont aujourd’hui renégociés par les camionneurs et les préposés. Donc, c’est une manne pour les fonctionnaires y affectés. Bien avant et pendant plusieurs années, la paie se faisait entre les mains des préposés au guichet. Après un constat malheureux sur le détournement des masses d’argent, l’Etat congolais a opté pour un contrat de sous-traitance avec la Rawbank.
Depuis plusieurs mois, si pour certains sites il n’y a aucun problème, le péage de Kasangulu est devenu un casse-tête. Précipitations, embouteillages, corruption tout y règne. Ici, c’est la loi du plus fort et le désordre, un véritable Far West. De plus en plus, on assiste au niveau de ce péage, la dernière avant Kinshasa, à des embouteillages monstres qu’on croirait à première vue provenir de la multitude des véhicules qui voyagent vers la capitale Kinshasa ou inversement vers les grandes villes de la province, mais rien de tel. Les usagers mettent facilement trois à quatre heures pour simplement franchir la barrière de ce poste de péage à cause des embouteillages que connait cette station. Ceci constitue un désagrément terrible pour les usagers de la RN1 mais ça allonge énormément le temps de route. A la première lecture, c’est le désordre crée par les conducteurs des véhicules poids-lourds qui est en cause. Les véhicules se mettent dans tous les sens et des bouchons interminables se créent avant d’atteindre ce poste de péage, soit que l’on vienne du Kongo central, soit que l’on vienne de Kinshasa. Avant l’installation de ce péage, les voyageurs faisaient 2 heures pour atteindre Mbanza-Ngungu et 5 heures pour avaler, en voiture, les 360 km séparant Kinshasa à Matadi. Aujourd’hui, il faut 6 à 12 heures pour atteindre la ville de Mbanza-Ngungu et presque le double pour arriver à Matadi.
Mais en regardant de très près, pour avoir emprunté cet axe plusieurs fois, la cause réside ailleurs. Est-ce qu’une étude était faite pour savoir combien des véhicules empruntent cette voie et à quelle heure se situe le pic ? La Rawbank n’a ouvert qu’un seul guichet par poste de péage. Est-ce que c’est suffisant ? Par observation des files de chauffeurs qui tentent de payer leur droit de passage et en conséquence, des embouteillages monstres empêchent les usagers de cette grande voie de jouir de leur accès avec joie. En effet, nous constatons que le guichet unique pour les véhicules venant de Kinshasa est un casse-tête. Ensuite, le parc d’attente aménagé pour les automobiles venant de la capitale est trop petit et avec la morale des camionneurs congolais, allez-y comprendre, quel est le désordre qui y règne.
Pour résoudre les problèmes des embouteillages rencontrés à ce lieu, la Rawbank doit augmenter le nombre de guichet après une étude sur la fréquence d’utilisation et ensuite l’Etat doit agrandir le parc de stationnement. Les postes de passage doivent aussi être multipliés selon le trafic. Par ex. 4 de chaque côté. Des pré-guichets de la Rawbank peuvent être ouverts dans toutes les agences de cette banque. C’est-à-dire au lieu seulement d’aller à Kasangulu, les usagers peuvent payer leurs obligations dans tous les coins de la ville avant d’emprunter la nationale n°1.
LP