Journée nationale de l’arbre : Tenir compte du trou
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Le trou doit être deux à trois fois plus large et une et demi à deux fois plus profond que le pot initial. Il peut avoir une longueur de 50 cm, une largeur de 50 cm et une profondeur de 50 cm pour les arbustes (cœur de bœuf, orangers et autres agrumes, …) Il peut avoir une longueur 60 cm une largeur de 60 cm et une profondeur 60 cm pour les arbres (avocatiers, manguiers, safoutiers..). Ce volume permet une autonomisation en macro et micro éléments qui seront supplées par un apport de biofertilisant à raison de 300 ml/jour/arbre. Ces recommandations sont contenues dans une fiche produite le samedi 5 décembre 2020 et intitulée Trou de plantation des arbres et arbustes par les chercheurs Kizungu V.R, Cibembe N.S., Lubalega T. et Muzimba K.C., dans le cadre de la Journée nationale de l’arbre. Ils viennent soit de l’Institut National pour l’Etude et la Recherche Agronomiques (INERA), soit de la Faculté des Sciences Agronomiques/UNIKIN soir de la Ferme FARRE à Kimwenza (Kinshasa).
Théoriquement, ils justifient leur approche par le fait que l’un des principes de la permaculture est de nourrir la terre en général et le sol en particulier avec de la matière non importée et issue de l’environnement immédiat. Par exemple, le compost proviendra d’une compostière ou d’une lombricompostière de l’exploitation. La matière organique proviendra des haies, de la tonte de pelouse etc. La matière organique riche en Azote est constituée des feuilles vertes fraiches. Elle se décompose, pour la plupart en deux semaines si elle est enfouie dans le sol. Elle se décompose d’autant plus rapidement si elle obtient un apport en humus ou tout autre composé riche en une variété complexe de microorganismes vivants dans le sol. En se décomposant, elle chauffe. C’est cette activité biologique qui disponibilise les nutriments pour l’arbre. La matière organique riche en Carbone, quant à elle, est constituée des feuilles sèches, des brindilles des branches des ligneux. Elle se décompose lentement. Un trou de plantation pavé de matière organique riche en carbone dans le fond empêche le passage rapide des microorganismes, de la matière décomposée vers la nappe phréatique et facilite le drainage. Pendant que les bactéries se délectent à décomposer lentement cette dernière matière, elle disponibilise l’azote pour la plante. Cela peut prendre plus d’une année.
A la question de savoir comment remplir le trou, ces chercheurs répondent qu’en creusant, séparer la terre en deux tas : la terre superficielle riche (une bêche) à gauche et la terre de profondeur moins riche à droite. Organiser le remplissage en quatre couches : – Première couche : au fond, mettre 10 cm de matière carbonée (graminées séchées, copeaux ou sciures des bois, morceau des bois secs). – Deuxième couche : 10 cm de terre de droite, moins riche ou une portion d’humus plus 10 portions de terreau maigre. – Troisième couche : 10 cm de matière azotée (herbes fraiches). – Quatrième couche : 20 cm de ½ terre riche de gauche ½ terreau de feuille ou compost. Planter l’arbre ou l’arbuste dans cette couche. La matière azotée va chauffer dans la troisième couche mais la chaleur n’atteindra pas dangereusement les racines de la plantule. – Cinquième couche : Il reste 10 cm de cuvette. Pailler et déborder la paille jusqu’à un rayon de 50 cm ou 100 cm selon la disponibilité de la paille.
Les chercheurs ont signalé que cette méthode a été appliquée dans la ferme FARRE le 5 décembre 2018. Les trous ont été préparés dans la matinée. La matière organique était récupérée à moins de 50 m du trou. Les arbres ont été protégés de la chaleur par les 20 cm de terre de la quatrième couche. La sécheresse de la petite saison sèche a été vaincue par le paillage. Les plantules avaient entre 50 cm et 60 cm de hauteur. En général les plantules atteignent cette taille après trois mois de séjour en pépinière.
En creusant le trou, les chercheurs nous invitent à tenir compte de ces remarques : Ne jamais mettre en contact les racines et le fumier, de l’engrais ou du terreau. Toujours une couche de terre végétale en intermédiaire. L’utilisation de la terre riche de la place permet de ne pas beaucoup perturber la vie sociale du sol. Beaucoup de jardiniers conseillent de faire au préalable le trou quelques jours avant. La raison est de laisser s’aérer le sol. En préparant le trou tel que préconisé, la plantation est immédiate. Le trou peut être infesté de quelques vers de terre pour aérer le sol. Il faut tremper la motte et démêler les racines et éliminer les « chignons ». Cette étape n’a pas été respectée à la Ferme FARRE. L’arrosage a suffi. Le collet qui est le point de jonction entre les racines et le tronc doit être à minimum 5 cm au-dessus du sol au risque de faire pourrir l’arbre. Tasser fermement mais sans excès avec les mains de préférence pour ne pas trop compacter. Arroser à raison de 5 litres pour 20cm de hauteur au moins une fois par semaine.
Le Papyrus