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Face aux migrations climatiques des Mbororo, il est recommandé à l’Etat congolais d’installer des bases militaires…

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Installer des bases militaires et les centres de formation militaire et policière dans les zones frontalières en vue d’augmenter la capacité opérationnelle et dissuasive des services de sécurité de l’état ; légiférer sur le statut juridique à accorder aux éleveurs Mbororo dans le territoire congolais ; lever des options au niveau de la Commission Nationale des Migrations sur les modalités de régularisation de séjour des éleveurs Mbororo en transhumance ou en sédentarisation en RDC ; intégrer les matières sur les enjeux sécuritaires et conflictuels du nexus CEMiC dans les programmes de l’enseignement à tous les niveaux. En effet, vu le grand potentiel en ressources naturelles de la RDC et les enjeux sécuritaires futurs, chaque congolais doit être capable de défendre l’intégrité du territoire national. Le pays doit se préparer en conséquence à la guerre et aux conflits, etc…

Ce sont les recommandations publiées le 10 octobre 2021 dans le Rapport technique de l’Atelier de Restitution des résultats et de sensibilisation des parties prenantes de l’étude menée par le Centre de recherche en eau du Bassin du Congo (CREBaC) sur les interactions entre les éleveurs transhumants Mbororo de la région du lac Tchad et les conflits liés à l’eau et au climat dans le bassin du Congo. L’atelier a été organisé à Kisangani dans la Province de la Tshopo, du lundi 26 au vendredi 30 juillet 2021.

Les objectifs de cette analyse étaient d’identifier les principaux conflits observés dans la région d’étude, de présenter les principaux mécanismes de prévention et gestion des conflits dans le contexte du nexus CEMiC, de dégager les enjeux criminels, sécuritaires, locaux, nationaux et internationaux associés aux conflits liés aux migrations, climat et eau dans le Bassin du Congo.

Des analyses réalisées, il a été démontré entre autres que bien que les migrants soient porteurs d’une richesse notamment les bovins en grand nombre mais le pastoralisme non contrôlé, joint aux aléas climatiques, et à la présence des groupes armés opérant dans la région d’étude, amplifie les conflits locaux, historiquement politico-militaires et communautaires, basés sur une gouvernance publique étrange et dont les racines, pour certains conflits, sont enfouies dans les périodes précoloniales, coloniales et postcoloniales. Ces conflits sont donc porteurs de plusieurs enjeux sécuritaires, et leurs impacts sur la diversité naturelle et culturelle ainsi que sur la paix et la justice sont inimaginables.

C’est dans ce contexte que le Centre de Recherche en Ressources en Eau du Bassin du Congo (CRREBaC) a collaboré avec l’Université des Nations Unies – Institut de l’Eau , Santé et Environnement (UNU-IWHE) et le Centre de Recherche pour le Développement International (CRDI) pour la mise en œuvre d’un projet de recherche et d’appui aux politiques de gestion durable des ressources en eau du Bassin du Congo, intitulé : «Gérer les interactions entre les migrations et les conflits dus aux changements climatiques et à l’eau en vue de renforcer la résilience des communautés dans le Bassin du Congo», CEMiC en sigle.

Des preuves émergentes suggèrent que les changements dans l’utilisation des terres (facteurs humains) et le changement climatique (facteurs environnementaux) constituent des menaces substantielles au développement durable dans le Bassin du Congo. Ces effets amplifient la vulnérabilité de près de 120 millions de personnes, qui vivent essentiellement de l’agriculture pluviale et dépendent des ressources du bassin pour leur subsistance. A ceci, il y a lieu d’ajouter les nouveaux types des migrations des éleveurs transhumants Mbororo de la région du lac Tchad vers le Bassin du Congo, considérés à ce jour comme une voie de migration émergente et préoccupante dans la région.

Les mouvements massifs des éleveurs transhumants Mbororo vers le Bassin du Congo ont suscité une attention significative ces dernières décennies. Ces communautés sont entrées dans les pays au Nord du Bassin du Congo – la République démocratique du Congo (RDC), République centrafricaine (RCA) et Cameroun – et de multiples épisodes des conflits liés aux terres et à l’eau ont été enregistrés. Les mouvements migratoires se sont accrus au cours des deux dernières décennies en raison de plusieurs facteurs directs et indirects et plus souvent liés à la dégradation des ressources naturelles ou à la variabilité climatique. En outre, les besoins exprimés du transfert de l’eau du Bassin du Congo pour soutenir et revitaliser la baisse drastique des niveaux d’eau du lac Tchad sont également au cœur d’intenses débats régionaux, qui sous entendent le concept de la « guerre de l’eau » ou les conflits socio-politique liés à l’eau.

JRB

 

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