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Dr Evariste Likinda explique le pic d’une épidémie et l’essai clinique

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Le Papyrus a abordé le docteur Evariste Likinda pour expliquer ce qu’on entend par le pic d’une épidémie et l’essai clinique.

Le Papyrus (LP) : C’est quoi le pic d’une épidémie ?

Dr Evariste Likinda (DEL): Les épidémiologistes seraient plus à l’aise et mieux placés que moi pour répondre à cette question qui nécessite parfois des calculs complexes.

En fait une épidémie se définit comme l’apparition à un endroit d’une maladie contagieuse qui, plus ou moins rapidement, se propage et affecte un grand nombre de personnes au même moment. Lorsqu’une épidémie prend de l’extension et affecte des personnes dans une zone de plus en plus étendue, en l’occurrence lorsqu’elle affecte plusieurs pays, elle est alors appelée pandémie.

Une épidémie se caractérise par un début, un premier malade, c’est le malade zéro; ce malade va contaminer l’une ou l’autre personne; les nouveaux affectés vont à leur tour, chacun de son côté contaminer d’autres. Ainsi de suite, l’épidémie va s’étendre dans une progression géométrique et affecter un grand nombre de personnes sur une zone géographique de plus en plus large. Si c’est une maladie qui peut tuer, certains patients vont mourir, d’autres vont guérir et développer une immunité. Dans le lot des personnes touchées par l’agent causal, on trouvera aussi des personnes contaminées sans qu’elles ne développent les signes de la maladie; ce sont des porteurs sains, mais pourtant à même de contaminer autrui.

Au début, la courbe de l’épidémie dans un graphique est ascendante du fait de plus en plus de personnes contaminées; un certain moment, la courbe va évoluer en plateau, le nombre de malades restant stable, puis la courbe va décliner. C’est ce moment qui est juste avant la descente de la courbe qu’on appelle pic de l’épidémie.

LP : Qu’entend-on par essai clinique ?

DEL : Pour évaluer l’efficacité, la tolérance et l’innocuité d’une méthode de diagnostic ou de traitement en médecine humaine, la règle veut qu’on procède à une étude scientifique prospective consistant à établir la relation de cause à effet entre l’acte médical (administration de produit par exemple) et l’évolution d’un état de santé. Pour qu’on s’assure que l’évolution constatée est bien l’effet de l’acte, une comparaison est nécessaire entre le groupe des sujets qui ont reçu le produit et celui de ceux qui ont reçu seulement un placebo; le placebo étant une substance dont la présentation est semblable au produit testé, mais sans pour autant contenir le principe actif du produit en question. C’est ce qu’on appelle un essai clinique.

Mais, pour arriver à un essai clinique, il y a des étapes obligatoires à franchir, notamment avoir au préalable testé le produit sur des animaux de laboratoire.

Les essais cliniques doivent s’effectuer sur des volontaires ayant donné leur consentement éclairé, c’est-à-dire à qui on a bien expliqué tous les risques encourus, qui ont bien compris et qui ont signé le document de consentement. On doit éviter de proposer aux sujets une incitation indue, c’est-à-dire par exemple une somme d’argent au-delà d’une indemnisation pour leur déplacement ou leur temps. Ce, pour éviter d’inciter des personnes vulnérables (financièrement) à accepter du fait de cet appât. Les personnes vulnérables sont aussi des handicapés mentaux, des enfants incapables de donner un consentement valable.

Propos recueillis par JR Bompolonga

 

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