Des scientifiques trouvent de fortes concentrations de cobalt dans les urines des enfants vivant à Kolwezi
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« Les enfants vivant dans le district minier avaient dix fois plus de cobalt dans leur urine que les enfants vivant ailleurs. Leurs valeurs étaient beaucoup plus élevées que ce que nous acceptions pour les ouvriers européens. Cette étude peut avoir une portée limitée, mais les résultats sont clairs. Les différences ne peuvent être attribuées à une coïncidence ». Ces propos sont du professeur Nemery, médecin-toxicologue au département de santé publique et de soins primaires de l’université Leuven, en Belgique.
Une nouvelle étude, publiée le 20 septembre dans le site de cette université révèle que les enfants sont particulièrement vulnérables: leurs échantillons d’urine et de sang contiennent de fortes concentrations de cobalt et d’autres métaux.
Les chercheurs de l’université de Leuven et de l’Université de Lubumbashi ont maintenant montré que l’exploitation du cobalt est très coûteuse tant pour les creuseurs artisanaux que pour l’environnement.
Les chercheurs ont mené une étude de cas à Kasulo, un quartier urbain de Kolwezi, au cœur de la zone minière congolaise. Lorsque le minerai de cobalt a été découvert sous l’une des maisons, la zone entière est rapidement devenue une mine artisanale. Les maisons sont maintenant entrecoupées de dizaines de mines où des centaines de creuseurs cherchent le cobalt. La plupart des habitants continuent à creuser le sol malgré une mesure prise par les autorités interdisant cette exploitation.
Les chercheurs ont recueilli des échantillons de sang et d’urine auprès de 72 résidents de Kasulo, dont 32 enfants. Un groupe témoin ayant une composition similaire a été sélectionné dans une zone voisine.
Le principal problème est la présence de cobalt contenant de la poussière et de nombreux autres métaux, dont l’uranium, qui se dégage pendant le processus d’extraction et se dépose au sol.
«Le cobalt est moins toxique que d’autres métaux tels que le plomb, le cadmium ou l’arsenic. Mais nous avons également constaté une augmentation des concentrations de plusieurs autres métaux. En outre, nous avons trouvé plus de dommages à l’ADN chez les enfants vivant dans la zone minière que chez ceux du groupe témoin. Et les résultats préliminaires d’une étude en cours suggèrent que les nouveau-nés des mineurs courent un risque accru de malformations congénitales », a tenu à souligner le professeur Nemery.
La situation risque de ne pas bien évoluer dans la mesure où la demande de cobalt a augmenté, ces dernières années, en raison de ses nombreuses applications. Le métal est un composant crucial des batteries lithium-ion rechargeables pour Smartphones et voitures électriques. Environ 60% de l’approvisionnement mondial en cobalt provient de la ceinture riche en minéraux du Katanga, en République démocratique du Congo.
Il convient de signaler que des recherches antérieures menées par les deux universités en 2009 avaient déjà révélé de fortes concentrations de métaux dans l’urine de personnes vivant à proximité de mines. La nouvelle étude de cas confirme les risques pour la santé de l’extraction du cobalt.
Le Papyrus