Des chercheurs font des recommandations pour améliorer la technique de séchage des chenilles
2 min readLes chercheurs Bukamba Tshanga Célestin1, Kambashi Mutiaka Bienvenu, Mayele Kipoy David, Bindelle Jérôme, Debaste Frédéric ont présenté leur étude intitulée «Séchage des chenilles comestibles et sécurité alimentaire en RDC : Etat de lieux des connaissances, lacunes et défis » lors des conférences de 2019 a l’Université de Kinshasa et l’Université mariste de Kisangani. Ces conférences étaient organisées la Fondation Konrad Adenauer Stiftung sur le thème général «la résilience alimentaire et nutritionnelle en République démocratique du Congo »
Il ressort de ce travail que les insectes font partie des habitudes alimentaires des populations congolaises. Les chenilles représentent la catégorie la plus consommée. Les chenilles offrent une haute teneur en protéine et en matière grasse qui les présentent comme une source alimentaire pouvant servir à lutter contre les carences protéino-énergétique dont souffrent des millions de congolais et ainsi contribuer à la sécurité alimentaire.
Près de 80% de la population de Kinshasa consomme des insectes 5 jours par mois en moyenne avec des quantités variant de 66,4 à 154 g d’insectes par personne par jour en fonction des différents ordres (Nsevolo et al, 2016). Ils sont consommés crus ou préparés avec séchagepréalable ou non. Le séchage a la particularité de rendre disponible toute l’année les insectes qui sont généralement saisonniers. Il permet également d’acheminer les insectes des milieux ruraux vers les zones urbaines tout en assurant leur conservation. Ainsi environ 13 440 tonnes de chenilles sont commercialisées chaque année dans le marché de la ville de Kinshasa (Balinga et al., 2004) et 8 tonnes de chenilles en provenance de la RDC sont acheminées vers la France et la Belgique (Nsevolo et al., 2016)., ont écrit les chercheurs dans leur introduction.
Pour eux, le séchage est la principale technique de transformation et de conservation dont la maitrise permettrait d’alléger le travail des transformateurs, rentabiliser le processus et améliorer la qualité des produits.
Ils estiment que très peu d’informations scientifiques sont actuellement disponibles pour assurer la conception et le développement d’équipement et technique de séchage performants.
A cet effet, les chercheurs ont formulé quelques recommandations : Il est important que des travaux soient menés dans :
– La caractérisation des produits pour optimiser les conditions opératoires des procédés et assurer une bonne conservation des produits,
– L’étude de l’influence des techniques et conditions de séchage sur la qualité nutritionnelle des chenilles afin de maitriser les conditions de transformation permettant la préservation ou amélioration de la qualité des produits,
– Le développement d’équipement de séchage basé sur la technologie solaire afin de palier à faible coût au manque d’énergie dans les zones de récolte et transformation.