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Des agronomes discutent de différentes approches de lutte contre la chenille légionnaire

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Dans un groupe whatsapp consacré aux plantes, un débat sur la lutte contre la chenille légionnaire a été soulevé et le Papyrus vous rapporte ce que des spécialistes en la matière ont écrit:

Ingénieur Phanzu Chadrack:
Un courant de chercheurs soutient que la lutte tardive contre la chenille légionnaire d’automne (FAW) entraîne des pertes significatives, tant en quantité qu’en qualité de la production. Cependant, ils affirment que la culture de maïs peut entièrement se rétablir des dégâts causés par *la FAW si les interventions sont menées dès les premiers stades de développement de la plante.*

D’un autre côté, certains chercheurs, dont le *Prof. JPK Tshiabokole* , qui fut mon professeur de biogéographie et co-auteur de l’étude intitulée  » *Simulation des attaques de chenilles légionnaires d’automne (Spodoptera frugiperda) et de la réponse compensatoire du maïs protéique de qualité (Zea mays, var. Mudishi-1 et Mudishi-3) dans le sud-ouest de la RDC* « , défendent une autre approche. Ils démontrent que le maïs possède intrinsèquement des capacités compensatoires. Selon leurs travaux, le maïs peut atteindre son rendement optimal même après des dommages affectant jusqu’à 25 % des feuilles, à condition que ces dommages surviennent au stade V3 de son développement.

*Ces deux perspectives se complètent-elles, ou sont-elles fondamentalement divergentes ?* Engageons la discussion pour mieux comprendre ces approches et leurs implications.

Prof Lyna Mukwa
Ces deux perspectives sont vues sous deux axes differents, dans la logique du phytopathologiste, plus la plante est jeune, moins elle resiste aux attaques, d’où le respect du calendrier agricole ou le semis tardif peut entrainer des pertes plus importantes vu la sensibilité des plantes. Mais il est certainement evident que si les plantes sont attaquées jusqu’à un certain seuil, inferieur ou egal à 25% que l’incidence sur le rendement soit faible. Ainsi, dans l’evaluation de l’incidence, il est mieux de prelever la severiter qui traduit egalement le niveau d’impact de la maladie sur les capacités de production des plantes. Ces deux perspecives se completent.

Ingénieur Mala
Ces deux perspectives se complètent. Prof Lyna venez de les souligner.
Par ailleurs, pour enrichir la discussion, je souhaite ajouter une perspective supplémentaire. Bien que les deux approches discutées mettent en évidence l’importance de l’intervention précoce et des capacités compensatoires du maïs, il est crucial de considérer l’impact des infections secondaires.
Les blessures causées par la chenille légionnaire d’automne (FAW) peuvent servir de portes d’entrée pour d’autres agents pathogènes tels que les champignons, bactéries et virus. Cette synergie entre la FAW et ces pathogènes secondaires pourrait amplifier les pertes.
En intégrant cette dimension supplémentaire, il devient clair que : une surveillance étroite est nécessaire pour prévenir les infections secondaires en plus de la lutte contre la FAW. une
approche combinée, incluant des fongicides en plus des interventions contre la FAW, pourrait améliorer la résilience des plants de maïs.
Des recherches supplémentaires sur les interactions entre la FAW et les pathogènes secondaires sont nécessaires pour développer des stratégies de gestion intégrées plus efficaces.
Propos recueillis par LP

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