Congo-Brazzaville : Les géologues estiment que la construction des villes doit prendre en compte les connaissances scientifiques
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La construction des villes au Congo-Brazzaville doit prendre en compte les connaissances scientifiques intégrant les aspects géologiques, géographiques et architecturales de chaque localité. Les plans cadastraux des villes doivent être dressés en associant les acteurs de différents domaines scientifiques et non laissés aux seuls architectes qui souvent n’intègrent pas les données géomorphologiques dans leurs schémas.
C’est à cette conclusion qu’ont abouti les chercheurs F. Boudzoumou, T. Miyouna et U.G. Mbilou à l’issue de leur étude intitulée « Urbanisation, érosion hydrique et géologie dans les grandes villes du Congo ». Les trois chercheurs sont de l’Université Marien Ngouabi et le premier travaille aussi à l’Institut de Recherches en Sciences Exactes et Naturelles de Brazzaville. Boudzoumou a présenté cette étude lors de la conférence sur la géologie du Congo organisée par le Centre de Recherches géologiques et Minières (CRGM) et le Musée Royal d’Afrique Centrale (MRAC) a Kinshasa du 24 au 25 octobre 2018.
Dans leurs recherches, les trois scientifiques ont constaté que les grandes villes de la République du Congo (Brazzaville, Pointe-Noire, Dolisie, Ouesso, etc…) sont urbanisées sans respect des plans directeurs de construction. Les villes s’étendent sur les zones de collines autrefois boisées et qui se retrouvent dénudées de leur couverture végétale. Les citoyens construisent leurs habitations souvent sans études architecturales mais avec des simples plans. L’Etat construit des ouvrages de voiries très souvent sous-dimensionnés et qui ne tiennent pas compte de la nature du terrain. La construction dans les nouveaux sites (sur les collines et même au bas des collines) ainsi que les voiries mal construites favorisent le développement spectaculaire de ravins dû à l’érosion hydrique.
Dans leur étude, les chercheurs ont souligné le fait que Brazzaville, par exemple, est située sur la rive droite du Pool Malebo. Elle est marquée par une topographie de plateaux entrecoupés par des cours d’eau ayant isolés naturellement des collines et façonnés des zones basses. L’équivalent des Plateaux Bateke en RDC est recherché au niveau du Pic Mensé situé plus ou moins à la même altitude. La géologie du Congo est marquée par une variété des roches métamorphiques, magmatiques et sédimentaires d’âge archéen à cénozoïque. Le fait particulier est que ces roches sont recouvertes sur l’ensemble du territoire par une formation dite de couverture composé de sables ocre jaunâtres.
Le développement des grands ravins est, outre la topographie, influencé par la nature du soubassement géologique sur lequel sont bâties les villes, ont-ils noté.
Selon F. Boudzoumou, T. Miyouna et U.G. Mbilou la solution pour le ralentissement de l’érosion hydrique passe par la maîtrise de l’extension des villes, la connaissance géomorphologique de la zone hôte et l’aménagement selon un plan cadastral adapté à la zone à bâtir.
Jean-René Bompolonga