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Combien de temps un rapport sexuel dure-t-il en moyenne ?

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C’est la question que la plupart d’entre nous s’est déjà posée au moins une fois, ou une centaine. Combien de temps un rapport sexuel dure-t-il en moyenne ? Les chercheurs offrent une réponse qui pourrait vous désarçonner.

Bon d’accord, d’accord, les rapports sexuels sont une affaire personnelle et dépendent des goûts de chacun. Entendu, l’argument selon lequel il n’y aurait pas une seule bonne façon de s’y prendre. Mais il doit quand même bien y avoir une sorte de moyenne, non ? Un chiffre qui permettrait de savoir combien de temps dure un rapport en général, et de se tenir à cette durée ? Chers lecteurs, vous avez frappé à la bonne porte, car nous avons la réponse pour vous : non. Non, cette durée idéale n’existe pas. Ce n’est pas nous qui le disons, c’est la science.

Comment mesurer les rapports ?

Avant même d’entrer dans le vif du sujet, apportons d’abord quelques précisions préliminaires — sans mauvais jeu de mots. Il est très compliqué de mesurer la durée d’un rapport. Faut-il — justement — prendre en compte les préliminaires ? Les caresses ? Les baisers ? Ou même les propos tenus en amont pour émoustiller son ou sa partenaire ? Face à ces questions, les chercheurs adoptent majoritairement une approche pragmatique et objective, en tournant la question autrement : combien de temps faut-il compter entre la pénétration et l’éjaculation masculine ? Une tournure qui, du même coup, met au rebut la poésie, l’orgasme féminin et les rapports non-hétérosexuels.

Autre complexité : tout un chacun peut-être tenté, lorsqu’on lui demande combien de temps durent ses rapports, de gonfler quelque peu ses scores, pour ne pas risquer de paraître en dessous de la moyenne — qui, nous y venons, n’existe pas. C’est pourquoi en 2005, une équipe de chercheurs a recruté 500 couples sur 3 continents et leur a demandé de chronométrer la durée de leurs rapports durant 4 semaines. Deux variables ont également été prises en compte dans l’étude : la présence ou l’absence de circoncision, et l’usage ou non du préservatif. Dans la plupart des études, l’orgasme féminin est délaissé au profit de l’éjaculation

Verdict…

Résultat : rangez les roulements de tambours car les mesures obtenues sont loin de pointer vers un consensus. Si, au global, on compte une durée moyenne de 5,4 minutes pour la totalité de l’échantillon, les moyennes individuelles, elles, indiquent une réalité bien plus contrastée : entre 33 secondes et 40 minutes ! Une belle démonstration pour ceux qui doutaient encore du fait que, ce qui compte, ce n’est pas la durée, mais le plaisir partagé — les résultats ont également révélé que ni la circoncision ni l’usage du préservatif n’impactaient la durée du rapport. Nous laisserons de côté les débats liés à ce sujet pour une autre fois.

Pourquoi des rapports si longs ?

Reste alors une dernière question : pourquoi faire l’amour prend-il du temps chez l’humain ? Pourquoi ne sommes-nous pas naturellement menés à boucler l’affaire en deux coups de cuillère à pot ?  Après tout, l’objectif du sexe est à la reproduction du sexe est la reproduction, pas le plaisir, alors comment se fait-il que nous recherchions ce mouvement répété de va-et-vient qui, avec l’évolution, a été associé avec une sensation de plaisir ? Le jury est encore en délibération sur la question, mais certaines études suggèrent que ce mouvement permettrait à la personne dotée d’un pénis de retirer du vagin de sa partenaire un maximum de la semence qui aurait pu être laissée là par d’éventuels concurrents. Comme quoi, malgré tous les travers que peuvent-nous inspirer nos instincts les plus primaires, il semblerait que tout ne soit pas à jeter.

Futura-sciences du 31 décembre 2020

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