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Coltan : La cause profonde de la guerre en République Démocratique du Congo (RDC

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La guerre que subit la République Démocratique du Congo (RDC) depuis près de 30 ans, lui a été imposée pour des raisons économiques par le Rwanda avec le soutien de l’Occident. En d’autres mots, il sied particulièrement de noter que le contrôle des matières stratégiques (tels que coltan, cassitérite, etc.) est à la base d’une guerre par procuration de l’Occident à travers le Rwanda. Par conséquent, cet article montre le lien entre la guerre et l’économie, des recherches (ONU, ONG, etc.) appuient cette affirmation, certains constats, et la complicité de l’Union Européenne (UE) dans cette guerre. Enfin, l’article présente les pertes humaines et pistes de solution.

Pour illustrer la relation entre la guerre et l’économie : Frankel (2024) définit la guerre comme un conflit entre groupes politiques impliquant des hostilités de longue durée et d’une grande ampleur. Alors que Vinod (2021) explique la déclaration de Lénine : la politique est l’expression concentrée de l’économie, en tant que superstructure politique qui est une fonction institutionnelle non économique mais qui a un vaste impact économique. Cela amène à penser que la plupart des guerres ont une raison économique, même si les dirigeants politiques ou militaires les déclenchent.

L’aspect économique de cette guerre en RDC est clairement décrit dans le rapport de recherche intitulé « la guerre du coltan en RDC » de l’Ecole de la guerre économique (Helluy, 2008). Ce rapport aboutit à restructurer le jeu des acteurs dans le paradigme des stratégies de grandes puissances du fait de l’affrontement entre puissances américano-européennes qui conduit à l’entrée en jeu d’une nouvelle stratégie de puissance pour le contrôle des minerais critiques ou précieuses de la RDC.

De même, les rapports des Nations Unies et des ONG montrent également cet aspect économique de la guerre en RDC (Site Internet un.org, 2001-2003 ; Mutabazi & Nyassa, 2008). De plus, selon Tossou (2024), pour la cinquième fois au cours des 10 dernières années (c’est-à-dire : en 2014, 2015, 2017, 2018 et 2023), le Rwanda s’est classé premier exportateur de coltan originaire de la RDC mais sous la marque « Made in Rwanda ». Étant donné que le Rwanda ne possède pas de coltan sur son territoire, ces exportations démontrent l’implication du Rwanda dans un commerce illicite de coltan, montrant que la raison réelle de cette guerre est économique.

Par ailleurs, Helluy (2008) présente deux constats importants : Premièrement, l’indignation des Nations Unies et de la presse internationale face à l’exploitation meurtrière du coltan en RDC n’a jamais permis de résoudre la situation. Et pour cause, les auteurs désignés ne sont pas ceux situés en amont du problème. Leurs activités télécommandées s’inscrivent dans l’architecture d’une guerre géostratégique menée par les puissances étrangères en RDC. Deuxièmement, cette guerre peut être décryptée en cartographiant les acteurs du marché du coltan. Ainsi, identifier les centres névralgiques, c’est trouver les leviers par lesquels les États gouvernent le marché de l’or gris dans les circuits internationaux : HC Starck (Allemagne), Cabot Corp., Kemet Corp., Vishay Intertechnology (États-Unis) et Sons of Gwalia (Australie) qui sont les bras armés des puissances qui constituent l’autorité économique du marché mondial, et qui fournissent le cadre d’étude de cette guerre imposée à la RDC.

Mallinder (2024) affirme que l’UE et le Rwanda ont signé en février 2024 un protocole d’accord qui garantira un approvisionnement en minéraux précieux nécessaires à la construction pour des technologies propres telles que des panneaux solaires et des véhicules électriques (Site Internet ec.europa.eu.org, n.d.). Les critiques remettent en question l’entrée du Rwanda dans les chaînes d’approvisionnement mondiales tout en sachant que le Rwanda est un pays qui exporte plus qu’il n’exploite ou ne possède.

Plusieurs approches ont été récemment adoptées pour mettre un terme à cette guerre tels que : La RDC a lancé une action en justice contre Apple au sujet de prétendus « minéraux de sang » présents dans ses gadgets (Carter, 2024 ; & Imray, 2024). Cela pourrait être un signal pour éviter d’alimenter cette guerre par des puissances étrangères, mettant ainsi fin à la guerre du coltan en RDC. De même, la condamnation du Rwanda par l’Union Africaine ou la nouvelle résolution du Conseil de sécurité numéro 2773 et les récentes sanctions des États–Unis constituent aussi des moyens pour avoir la paix en RDC (VOA Africa, 2025 & aa.com, 2025). Similairement, l’Allemagne, la Belgique, le Canada, et la Grande-Bretagne ont emboité le pas avec des sanctions contre le Rwanda. Enfin, ces approches constituent peut-être les solutions pour la fin de cette guerre.

Il est important de noter que malgré le plus grand contingent de l’ONU avec plus de 20 000 hommes déployés dans une mission de maintien de la paix depuis plus de deux décennies (site Internet un.org, 2001), la guerre du coltan en RDC est l’un des conflits les plus meurtriers depuis la Seconde Guerre mondiale avec au moins 10 millions de morts congolais et des millions de déplacés. Les Congolais ont également été victimes de toutes sortes de cruautés et d’abus, tels que des massacres, tueries, viols, etc. La RDC subit un génocide qui ne dit pas son nom et que la communauté internationale ne veut pas admettre
.
En conclusion, on constate le coltan est au cœur de la guerre en RDC qui possède au moins 80 % de réserve mondiale, et les plus grandes quantités de ce minerai stratégique sont extraites illégalement du sol congolais et passées en contrebande, en accord avec des entrepreneurs occidentaux et certains pays étrangers par l’intermédiaire de groupes armés du Rwanda, ce qui entraîne un commerce illicite du coltan. Malgré l’inefficacité de l’ONU, il y a espoir avec les pistes de solutions des uns et des autres pour empêcher cette guerre de continuer, par conséquent stopper l’effusion de sang des Congolais depuis bientôt 30 années.

Journal le Phare du jeudi 13 mars 2025

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